Le Tour de France peut bien célébrer cet été sa 100ème édition, l’aura relativement nouvelle du Tour d’Italie a encore séduit un grand nombre de champions qui n’ont pas hésité à se détourner du rendez-vous de juillet. Quand s’élancera la course rose, samedi à Naples, ce sont les deux derniers vainqueurs du Tour, Bradley Wiggins et Cadel Evans, mais aussi Vincenzo Nibali, Ivan Basso, Samuel Sanchez et Robert Gesink qui partiront en quête d’une prestigieuse victoire, inspirés par le défi athlétique qui leur sera soumis trois semaines durant. On aura l’occasion de revenir sur les attentes de chacun des favoris dans les jours à venir. Mais à cinq jours du Grand Départ napolitain, c’est sur l’époustouflant programme que nous avons d’abord voulu porter notre attention.

Quand on voit ce que sont encore parvenus à élaborer cette année les organisateurs italiens, on se demande franchement ce que sont allés faire les derniers Tours d’Italie loin de leurs racines. A l’exception d’un bref passage en France – on y revient – le Giro se contentera de la richesse de son terrain pour trois semaines qui s’annoncent absolument captivantes.

Il ne faudra pas se fier à l’étape inaugurale, samedi. Si les sprinteurs seront les premiers à se battre pour le maillot rose, il semble que cet honneur ne leur sera réservé qu’en guise de consolation dans une édition qui ne leur accordera que peu d’occasions de s’exprimer. Dès dimanche, les favoris entreront en piste avec le contre-la-montre par équipes insulaire et vallonné d’Ischia (17,4 km). S’ensuivront une série d’étapes accidentées qui feront le jeu des attaquants voire des favoris les plus impatients d’en découdre. Ce sont néanmoins les rouleurs qui devraient tirer avantage de la première semaine, avec un contre-la-montre de 54,8 kilomètres pas si plat qu’il n’y paraît entre Gabicce Mare et Saltara (il s’achèvera d’ailleurs en côte). L’occasion pour les spécialistes de l’effort chronométré d’emmagasiner le temps nécessaire avant la montagne, qui interviendra dès l’entame de la deuxième semaine dans les Dolomites.

Les choses sérieuses reprendront ici avec l’arrivée inédite à Altopiano del Montasio (21,9 km à 5,2 %), tout près de la Slovénie. Il s’agira là de la première grande arrivée en altitude, même si les arrivées en bosse auront été multiples en première semaine. Elle précédera de vingt-quatre heures un autre tremplin de choix à Vajont (7,5 km à 4,8 %). Mais ce sont surtout les deux étapes du week-end et le crochet en France par le Galibier qui seront les points d’orgue de cette semaine intermédiaire.

Le samedi 18 mai, la course grimpera jusqu’à Sestrières (16,3 km à 3,8 %) avant de descendre vers la vallée de Suse pour un final ardu jusqu’à Bardonecchia, qu’elle atteindra après 7 kilomètres d’ascension à 9 %. Le dimanche 19 mai, on assistera à l’une des étapes-reines de ce Giro 2013. Sur le modèle du Tour de France 2011, les coureurs iront chercher une arrivée d’étape au sommet du Galibier, mais cette fois par sa face la plus prestigieuse, la plus sévère aussi, côté Valloire (18,1 km à 6,8 %), avec les ascensions du col frontalier de Mont Cenis (25,5 km à 6,3 %) puis du Télégraphe (11,8 km à 6,3 %).

Après une courte pause, on entrera alors dans la troisième et dernière semaine, décisive, avec son contre-la-montre en côte organisé sur 20,6 kilomètres entre Mori et Polsa pour un dénivelé de 1000 mètres (4,9 %). Rien qu’une mise en bouche avant les deux dernières grandes étapes de montagne, les vendredi 24 et samedi 25 mai dans les Dolomites, où seront franchis les cols les plus prestigieux.

La dix-neuvième étape, courte, se disputera entre Ponte di Legno et Val Martello. Elle concentrera un grand nombre de difficultés légendaires : le Gavia (16,5 km à 8 %) d’abord, le Stelvio (21,5 km à 6,9 %) et ses 2758 mètres d’altitude ensuite, la longue ascension finale vers Val Martello (22,4 km à 6,3 %) enfin. Le lendemain, vingt-quatre heures avant le baisser de rideau sur cette édition, il restera une dernière grande étape montagneuse à négocier entre Silandro et Tre Cime di Lavaredo (21,7 km à 5 %), dont le sommet ne sera atteint qu’après l’escalade de trois cols redoutables : le Passo Costalunga (25,4 km à 5,7 %), le Passo San Pellegrino (11,8 km à 6,4 %), le Passo Giau (15,6 km à 7,9 %). L’arrivée finale interviendra le lendemain, dimanche 26 mai, à Brescia. Avec un très grand champion pour vainqueur, c’est une certitude.

Les 21 étapes du Giro 2013 :

• 1ère étape (samedi 4 mai) : Naples-Naples (130 km)
• 2ème étape (dimanche 5 mai) : Ischia-Forio (17,4 km CLM/équipes)
• 3ème étape (lundi 6 mai) : Sorrento-Marina di Ascea (222 km)
• 4ème étape (mardi 7 mai) : Policastro-Serra San Bruno (246 km)
• 5ème étape (mercredi 8 mai) : Cosenza-Matera (203 km)
• 6ème étape (jeudi 9 mai) : Mola di Bari-Margherita di Savoia (169 km)
• 7ème étape (vendredi 10 mai) : San Salvo-Pescara (177 km)
• 8ème étape (samedi 11 mai) : Gabicce Mare-Saltara (54,8 km CLM)
• 9ème étape (dimanche 12 mai) : Sansepolcro-Florence (170 km)
• Repos (lundi 13 mai)
• 10ème étape (mardi 14 mai) : Cordenons-Altopiano del Montasio (167 km)
• 11ème étape (mercredi 15 mai) : Tarvisio-Vajont (182 km)
• 12ème étape (jeudi 16 mai) : Longarone-Trévise (134 km)
• 13ème étape (vendredi 17 mai) : Busseto-Cherasco (254 km)
• 14ème étape (samedi 18 mai) : Cervere-Bardonecchia (168 km)
• 15ème étape (dimanche 19 mai) : Cesana Torinese-Col du Galibier (149 km)
• Repos (lundi 20 mai)
• 16ème étape (mardi 21 mai) : Valloire-Ivrea (238 km)
• 17ème étape (mercredi 22 mai) : Caravaggio-Vicenza (214 km)
• 18ème étape (jeudi 23 mai) : Mori-Polsa (20,6 km CLM)
• 19ème étape (vendredi 24 mai) : Ponte di Legno-Val Martello (139 km)
• 20ème étape (samedi 25 mai) : Silandro-Trois Cimes de Lavaredo (203 km)
• 21ème étape (dimanche 26 mai) : Riese Pio X-Brescia (197 km)