Dans le lot des épreuves disputées dans les Alpes-Maritimes, la Vençoise parvient à se distinguer avec un prix d’inscription relativement bas. Les plus prévoyants peuvent s’en sortir pour une grosse vingtaine d’euros. À ce prix-là, ne vous attendez pas à recevoir maillots, bidons ou autres cadeaux à l’effigie de l’épreuve. Une plaque de cadre et c’est tout ou presque. Et pour beaucoup, c’est amplement suffisant. Malgré le tarif peu élevé et en dépit d’un temps estival dans l’arrière-pays grassois, ils n’étaient que 400 au rendez-vous des deux parcours de 105 et 150 kilomètres, comptant respectivement 2300 et 2800 mètres de dénivelé. C’est toujours mieux que l’an dernier et mieux que ce qu’espéraient les organisateurs.

Il fallait cependant être matinal pour figurer dans l’unique sas de départ où se mélangeaient les participants aux deux parcours parmi lesquels on retrouvait Laurent Brochard et Christophe Agnolutto. À huit heures pétantes, les deux formules s’élançaient sur un parcours longtemps commun. Les 45 kilomètres supplémentaires du grand parcours ne sont en fait qu’une simple boucle ajoutée en bas du col de Castellaras. Les 400 partants attaquaient donc d’emblée le col de Vence après quelques hectomètres. Il va sans dire que les 10 kilomètres à 7 % n’ont pas aidé ceux qui se sont élancés en fond de grille à combler les écarts qui ont été rapidement enregistrés.

La descente vers Saint-Pons et la remontée vers Cipières et Gourdon permettent de découvrir les magnifiques Gorges du Loup. Toute cette Vençoise se fait en communion avec la nature. Une partie du parcours est tracée au cœur d’une zone Natura 2000. À l’écart de la civilisation, entre mer et montagne, les cyclistes côtoient des pelotons d’un autre genre, de biches, de chevaux ou de bisons. Pourtant, les routes restent en excellent état. Un pur plaisir pour la pratique du vélo. D’autant que la circulation est quasi inexistante sur les 150 kilomètres pendant l’épreuve. Le sentiment de sécurité est donc impeccable. Les signaleurs, eux, sont peu nombreux, mais il n’y a guère besoin de plus avec si peu de carrefours.

Une fois arrivés à Gourdon, les cyclos doivent virer à droite pour grimper encore un peu et atteindre le col de l’Ecre, bien connu des adeptes de l’Ironman de Nice. Au sommet, pas question de basculer immédiatement. La majeure partie du parcours s’effectue en fait sur les hauts plateaux à plus de 1000 mètres d’altitude. Ce qui n’empêche pas de grimper encore plus haut, en l’occurrence au col de Castellaras. Ce n’est qu’à ce moment que la bascule intervient et que les deux parcours se séparent après l’unique poste de ravitaillement. Le petit parcours va directement chercher une nouvelle montée du col de Vence, tandis que le grand effectue une boucle supplémentaire, peu difficile. Les 500 mètres de dénivelé qui séparent les deux parcours sont en fait ceux du col de Bleine, franchi avant la dernière ascension du col de Vence.

À l’extrême sud-est du pays, il fallait forcément compter sur un fort contingent italien. La rivalité entre les cyclos français et leurs voisins s’est rapidement fait ressentir à l’avant de la course. Benoît Luminet en a assez de cette guéguerre et prend les devants dans le col de l’Ecre. Il est cependant rapidement rejoint par… un Italien, évidemment, et pas des moindres. Andrea Paluan, ancien professionnel au cœur des années 90, est un habitué des cyclos frontalières. Les deux hommes collaborent correctement, mais quand vient la dernière montée du col de Vence, il ne fait aucun doute que Paluan est supérieur à Benoît Luminet. Le Transalpin l’attend dans les dernières rampes. Beau joueur, le pensionnaire de CR4C Roanne ne dispute pas la victoire à l’ex pro en 4h18’35 ».

Les Italiens ont donc remporté la bataille sur le vélo. Ils ont également su se montrer patients pour assister à la cérémonie de remise des prix, commencée avec une heure de retard en raison d’un petit problème informatique. De quoi avoir plus de temps pour apprécier le buffet froid servi à l’arrivée. Les organisateurs ont eu la bonne idée de louer un camion réfrigéré, assurant la fraîcheur des produits servis, et notamment des boissons. Après une belle journée printanière, ce petit plus était hautement appréciable sur cette cyclo sans prétention et conviviale.

Classement 150 km :

1. Andrea Paluan en 4h18’35 »
2. Benoît Luminet (CR4C Roanne) en 4h18’37 »
3. Maxime Folco (Levens VTT-Team Neway Specialized Ekoï) en 4h21’23 »
4. Jean-Francis Pessey (Team Scott-VC Grand Bornand) en 4h22’40 »
5. David Polveroni (Team Scott-VC Pontois) en 4h22’43 »
6. Diego Piva (ASD Jolly Europrestige) en 4h26’38 »
7. Tony Mezure (ES Cannes) en 4h32’50 »
8. Benoit Culiez (SC Nice) en 4h34’05 »
9. Laurent Moreani (VC Rochevillois) en 4’34’05 »
10. Olivier Marceau (Saint-Raphaël) en 4h37’21 »

30. Caroline Kopietz (RSV Werner Otto Berlin) en 4h58’28 »

Classement 105 km :

1. Dario Giovine (VC Pontois) en 3h11’44 »
2. Roman Ferrero (VS Carcois) en 3h16’50 »
3. François-Xavier Blanc en 3h16’51 »
4. Gilles Lacrampe (CA Peymeinade) en 3h16’56 »
5. Franck Gianfreda (Triathlon Pays Grassois) en 3h16’56 »

30 et 1ère féminine. Magdalena De Saint Jean (VC La Pomme) en 3h30’16 »