211 kilomètres, 3800 mètres de dénivellation, 8 difficultés majeures parmi lesquelles le Pas de Peyrol, le Perthus, et le Prat de Bouc. L’acte II proposé cette année était le deuxième plus long parcours jamais proposé aux cyclos après Limoges-Saint-Flour. Est-ce lié à Saint-Flour ou au cantal ? Toujours est-il que le parcours s’est révélé être le plus court de l’histoire pour beaucoup d’entre nous. Disons 70 kilomètres, la distance Issoire-Allanche, premier ravitaillement mis en place qui s’est révélé être le terminus des illusions mais surtout du calvaire pour beaucoup de coureurs.

6500 inscrits pour cette acte II, 4500 au départ donné sous la pluie, déjà certains avaient anticipé et préféré remettre à plus tard leur découverte du Cantal et des ses plateaux exposés au vent mais splendides quand la météo est de la partie. Première partie de parcours couleur carte postale avec notamment la remontée de la vallée de l’Allagnon où ça roule vite au sein de gros paquets sur une route en parfait état. Passage sur un pont bucolique et étroit, histoire d’amincir un peu les paquets puis remontée vers la côte de Massiac ou Thomas Voeckler a lancé son offensive le dimanche précédent. Tout se déroule parfaitement bien, chacun ayant choisi les options manchettes, gants longs, couvre-chaussures et plusieurs couches isolantes si possible.

C’est après la côte de Massiac que les choses se sont gâtées pour les courageux candidats, les 20 kilomètres de faux-plat montants jusqu’à Allanche se sont révélés un enfer avec le vent tantôt de face mais plus souvent de côté, en alternance, qui a obligé chacun à prendre, tenter de prendre, voire garder tout simplement sa place dans les bordures qui s’organisaient sous les bourrasques. Chaque carrefour, chaque croisement où étaient stationnées des voitures était le refuge précaire à un ou des coureurs pour s’abriter, sans doute aussi pour négocier, déjà, une navette pour rentrer sur Saint Flour et abréger le parcours du combattant que personne, si ce n’est la volonté de chacun, ne nous avait obligé à choisir.

Au lieu d’être un moment de plaisir, la descente de Chavanon s’est révélé être le catalyseur de décision pour beaucoup. Trop froid, trop engourdis, pas en mesure de maîtriser le vélo et de changer de plateau ; pour beaucoup, c’en était trop et le souvenir de la chute de Vinokourov dans la descente du Pas de Peyrol a du encore raviver la préférence pour le choix de mettre la flèche à Allanche et profiter de l’hospitalité, de la gentillesses des commerçants du village qui ont été inondés de cyclistes venus se réchauffer dans la boucherie, la boulangerie, le bistrot, entre autres. Le tout sans argent le plus souvent donc des coureurs incapables de faire marcher le commerce local et qui en plus empêchaient les « vrais » clients d’accéder. Tout s’est très bien passé et il faut souligner la cordialité des locaux qui étaient désolés qu’une telle météo, un 17 juillet, vienne montrer un « autre » visage du Cantal. Pour le vrai visage que beaucoup ont manqué, on vous recommande la vidéo de la reconnaissance http://www.velo101.com/videos/voir/180/letape-du-tour-mondovelo-acte-ii-entre-issoire-et-saintflour car c’est splendide et ça mérite le détour.

Pour les courageux, les guerriers, ceux qui ne flanchent pas à Allanche, place à Dienne puis la montée du Pas de Peyrol, où les 3 derniers kilomètres ont été effectués dans le brouillard, à la limite de la neige, et par une température de 3° maximum. Mêmes conditions pour le Perthus, autant dire qu’il fallait sérieusement s’alimenter et être attentif pour espérer toucher de meilleures conditions météo, surtout à partir du sommet de Prat de Bouc. 160 kilomètres dans des conditions météo terribles et les 50 derniers pour commencer à se réchauffer avant d’arriver sur Saint-Flour, pour profiter de la truffade-saucisse bien méritée et de la médaille de finisher qui ne sera pas galvaudée, et qui était plus que méritée.

Moins de 2000 classés au final, des couvertures de survie distribuées par dizaines, des navettes pour récupérer coureurs et montures ; la gestion de ces aléas inhérents aux sports d’extérieur a été à la hauteur. Tous les partants sont à féliciter, n’oublions pas non plus, les bénévoles aux carrefours, et tous ceux qui sont intervenus sous cette météo à « ne pas mettre grand monde dehors. » Quant aux un peu moins de 2000 finishers, ce sont carrément des guerriers qui sont allés au bout d’eux-mêmes pour terminer ce chemin de croix qui ne se terminait pas au Château d’Alleuze mais bien allées des Orgues à Saint-Flour où la grande foule a réchauffé les organismes de ceux et celles qui franchissaient la ligne d’arrivée jusque tard hier soir même si les barrières horaires ont été aménagées pour éviter que certains partent en galère.

L’étape du Tour 2011 s’est étalée sur deux week-ends, une étape courte, 109 kilomètres avec des cols mythiques : Modane-l’Alpe d’Huez qui a remporté un grand succès auprès du public Français mais aussi étranger qui représentait 48% des coureurs. Cette première étape s’était par ailleurs déroulée par très beau temps. Le second acte semble avoir eu moins de succès, en particulier auprès des cyclos étrangers, 30% des participants. L’absence de cols mythiques, la distance, ces facteurs semblent avoir sélectionnés un public plus de baroudeurs, plus cyclosportif finalement. Près de 15 000 coureurs au final, preuve en est qu’en dépit des critiques, le Tour, l’organisation de cyclos sur un parcours privatisé, ces éléments restent des plus que chaque cyclosportif apprécie à sa juste valeur.

Pour 2012, place au Paris-Roubaix Challenge, version cyclo avec finish sur le vélodrome de Roubaix puis sans doute, deux étapes du Tour, pourquoi pas un match entre Alpes et Pyrénées, histoire de vérifier quel massif attire le plus les cyclos du monde entier.

Vous pourrez revivre ou découvrir ces deux étapes du Tour-Mondovélo en vidéo sur Vélo 101: http://www.velo101.com/videos

Classement :

1. Lilian Jegou les 207 kilomètres en 6h48’55 »
2. Nicolas Roux en 6h49’03 »
3. Nicolas Baldo en 6h53’27 »
4. Wouter Sybrandy en 6h56’20 »
5. Romain Uzureau en 7h01’29 »
6. Jean-Luc Chavanon en 7h11’21 »
7. Mike Simpson en 7h11’25 »
8. Hervé Gilly en 7h15’14 »
9. Jean-Pascal Roux en 7h15’19 »
10. Jean-Baptiste Trauchessec en 7h15’28 »

22. Magdalena De Saint Jean en 7h28’27 »