La 33ème édition des 3 Cols s’est déroulée hier à La Tour de Salvagny. Si on ne sait pas qui est Salvagny, on sait que le Tour de France établira son relais-étape, le samedi 13 juillet prochain. Les coureurs arriveront alors de Saint-Pourçain-sur-Sioule avant de basculer vers la Croix Rousse et Lyon. Alors docteur, elle était comment cette 33ème version de ce qui est une des plus anciennes cyclos en France ? Au plan chiffré, c’est la déception évidemment. Après une édition 2012 record suite à l’annulation de la Scott 1000 bosses (« le malheur des uns… ») et une super météo, le chiffre de 1000 participants avait été taquiné. Cette année, c’est tout l’inverse : 640 coureurs au total des deux parcours cyclos et des trois parcours randos. Ce sont les aléas d’une organisation certes, mais le travail des 160 personnes, et des prestataires a été le même, tout comme la préparation, mais le résultat financier est loin d’être aussi positif.

Les causes de cette chute sont assez évidentes. Placée systématiquement le jeudi de l’Ascension, la cyclo des 3 Cols bénéficie de l’effet migration de ceux et celles qui font le pont ; cette année, on peut même parler de viaduc. Cette année, cet effet-là, s’il a existé un peu, beaucoup ont pris peur devant les annonces météo, celles de la veille et de la nuit précédente.

Côté organisation, on est dans du très bon niveau avec des signaleurs au top. On dira qu’ils répondent du tac au TAC, le nom du club organisateur. Le fléchage est impeccable, les motards sont très présents. Il n’y a rien à redire non plus sur accueil au parc de l’hippodrome et l’arrivée, les douches, le bon plateau-repas, le café. Même l’addition est modique avec un grand parcours à 25 euros quand la plupart ont franchi le pas des 35 euros, voire plus. Pour les autres points de l’organisation, notamment les secours, et même si l’organisation nous avait réservé le dossard 13, on n’a pas voulu pousser plus loin les investigations. Malgré tout, le dispositif avait l’air conséquent et comme les routes étaient sèches ou presque, il ne semble pas y avoir eu de grabuge.

C’est dans cette dernière difficulté, qui n’est que la deuxième du jour, que Cédric Richard a pris les devants pour s’isoler et découvrir les routes originales vis-a-vis des 1000 bosses qui nous mènent vers Saint-André-la-Côte, et l’Aubépin. De belles routes, sans trop de circulation et où les groupes de niveau ont le temps de se faire sur les parties roulantes avant de se défaire sur les côtes, cols toujours bien indiqués. On dira que quand on attaque un col on sait, via le Tac, à quelle sauce on va être mangé.

Mangé, Cédric Richard va mettre un bon bout de temps avant que le paquet de poursuivants puisse le revoir. Le garçon est un dur à cuire et c’est autour du kilomètre 100 que l’enchaînement des difficultés, et les relais appuyés derrière vont avoir raison de lui. Il finira 17ème à 8′ des vainqueurs. Finalement les cyclos c’est comme les courses pros, même s’il n’y a pas d’oreillettes ! Une échappée matinale, un regroupement devant, pas un peloton, mais environ treize coureurs. En enlevant les non sprinters qui savent qu’ils n’ont aucune chance, on cherche le Cavendish du jour…

4h12’37 » c’est ce qu’il aura fallu à Pierre Chevalier pour l’emporter devant Dominique Colliard (GO La Léchère) et Cédric Palluelo (CLIC VTT) et respecter le dicton « jamais deux sans trois » après 2004 et 2005. Deux kilomètres pour retrouver les parkings, histoire de faire de la récupération active et de refaire la course avec les compagnons de route, et c’est pâtes, accompagnées de poulet ou de rôti de porc. 143 classés sur ce grand parcours, à peine autant que les kilomètres proposés, où le physique est mis à rude épreuve et où il faut savoir jouer du dérailleur. On comprend pourquoi matériel vélo en est devenu partenaire-titre !

Côté parcours 95 kilomètres, c’est aussi une arrivée au sprint, en plus petit comité puisqu’à sept. C’est un régional, Guillaume Rousset de l’UC Forez 42 qui a dû mettre le 53 X 12 pour battre Bruno Changeat, Benjamin Favre-Teicaz, et l’ancien pro Patrice Halgand, tous en 2 h32’06 ».

Bonne journée de vélo au final, belle organisation. Au chapitre des légers regrets, on dira qu’à quinze jours d’intervalle, il est dommage que la première partie et les dernières bosses des 3 Cols soient identiques au programme proposé sur les 1000 bosses. Le cyclosport c’est aussi découvrir des territoires, des terroirs et revenir sur les mêmes routes, même sans la neige, ça donne envie de choisir. Évidemment, ça peut se faire au détriment de la seconde épreuve proposée. Il nous semble que certains dirigeants sont communs aux deux épreuves, raison de plus de se mettre autour d’une table pour discuter et trouver une complémentarité, bonne pour tout le monde. 1000 bosses d’un côté, 3 Cols de l’autre, tout ça au coeur des Monts du Lyonnais il y a forcément de la place pour deux parcours totalement originaux !

Pour notre conclusion, on dira qu’au-delà de Robert Marchand et ses 101 ans, le cyclisme fait bien d’autres centenaires, la preuve avec notre témoin du jour.

Le témoin Vélo 101…Frédéric Trogneux (Versailles Sportif)

Frédéric, tu es Parisien et tu viens dans le Lyonnais, tu dois remercier les week-ends à rallonge ?
Exactement ! Les 3 Cols a l’avantage d’avoir lieu le jeudi de l’Ascension à chaque fois, donc ça permet d’organiser le voyage facilement. Je fais l’aller-retour sur deux jours. Je suis arrivé hier soir et je repars le soir pour 4h30 de route.

Peux-tu nous présenter ton club ?
C’est un club particulier puisqu’il fête son centième anniversaire cette année. C’est un club historique. On est trente membres actifs. Je participe à tous les entraînements et fais toutes les cyclosportives. Mais je n’ai pas de responsabilités au sein du club.

Versailles, ce sera le départ de la dernière étape du Tour.
Effectivement, on est en train de voir si on ne peut pas avoir un stand sur le village du Tour.

Comment s’est déroulée ta course ?
Je suis satisfait, je suis à peu près à la moitié du classement, ce que j’avais fait l’année dernière. J’étais un peu trop couvert. J’ai eu un peu chaud. La météo a fait que j’ai hésité jusqu’au dernier moment à venir parce que j’ai pas mal de route. Ce n’est qu’hier matin que j’ai décidé de venir, car j’ai vu qu’il n’allait pas pleuvoir.

As-tu fait la Scott 1000 bosses ?
Non, depuis le début de la saison, je n’ai fait que les cyclos qui se déroulent près de chez moi. J’ai participé à la Rouillon à travers la Sarthe qui s’est déroulée sous la neige. Puis j’ai fait la Morvandelle, un peu plus près d’ici. Pour la suite de la saison, je compte faire l’Ardéchoise, le parcours de 176 kilomètres. Et puis Les Copains en juillet.

Quand tu te déplaces, c’est à titre individuel ou avec les autres cyclos du club ?
En général, on se groupe, on est toujours deux ou trois. Sur l’Ardéchoise, on sera six. Pour les 3 Cols, il se trouve qu’une bonne partie du club était en vacances et j’étais donc seul.

Quel regard portes-tu sur les vainqueurs de cyclos toi qui te situes à un niveau moyen ?
Je suis admiratif. Je sais que l’entraînement c’est 25% de la performance et le reste, c’est de la génétique, la VO2 Max. On n’a aucune chance d’être à ce niveau-là. Ce qui est beau dans le cyclosport, c’est qu’on a envie de tirer le meilleur de soi-même.

Arrives-tu à jongler entre le vélo et le travail ?
Je suis ingénieur en réseau électrique, c’est un métier assez prenant. Je fais à l’extérieur, deux ou trois sorties, mais je fais beaucoup de home-trainer, donc j’arrive à faire quatre voire cinq séances par semaine de vélo. Je ne fais que des cyclosportives, à peu près cinq par an. Au total, je fais environ 10 000 kilomètres par an.

Que penses-tu des dérailleurs électriques ?
Je ne l’utilise pas, mais j’ai de bons retours. Ce que je reproche, c’est que c’est plus cher et plus lourd que du mécanique.

Classement 150 km :

1. Pierre Chevalier en 4h12’37 »
2. Dominique Colliard (GO La Léchère) en 4h12’37 »
3. Cédric Paluello (Clic VTT) en 4h12’37 »
4. Fabien Linossier (Loire Forez Cyclosport) en 4h12’37 »
5. Nicolas Ougier (Team Scott-La Clusaz) en 4h12’37 »
6. Guillaume Bard (UC Aubenas) en 4h12’37 »
7. Frédéric Ostian (PTRA) en 4h12’38 »
8. Raphaël Baudin (ASC Macot La Plagne) en 4h12’38 »
9. Cédric Bonnefoy (Team BV Sport Loire) en 4h12’38 »
10. David Polveroni (VC Pontois) en 4h12’38 »

99 et 1ère féminine. Amélie Laurendon-Chevalier (Cap 03) en 5h03’57 »

Classement 95 km :

1. Guillaume Rousset (UC Forez) en 2h32’05 »
2. Bruno Changeat (CR Saint-Chamond) en 2h32’06 »
3. Benjamin Favre-Teycaz (La Motte Servolex Cyclisme) en 2h32’06 »

56 et 1ère féminine. Amélie Rivat (Team Vienne-Futuroscope) en 2h44’21 »