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« J’ai de plus en plus d’appréhensions dans les descentes de cols. Sur de courtes descentes en ligne droite, je parviens à faire des pointes à 50 km/h sans problème, mais dès qu’il y a des virages j’ai peur de mal les négocier et je freine. Existe-t-il une solution miracle pour vaincre cette peur ? »

Grâce à l’entraînement on peut progresser assez facilement dans les qualités physiques de base telles que l’endurance, la force, la vélocité, l’explosivité, ou encore la résistance.
On peut également progresser en montée en améliorant son rapport poids/puissance. Enfin on peut « gonfler » son moteur en travaillant la PMA.

Les descentes constituent à coup sûr le domaine le plus complexe car ce dernier fait appel à d’autres paramètres : la confiance en soi d’un côté, la crainte et l’anxiété de l’autre. Il faut donc vaincre son appréhension et pour celà il n’existe pas de méthode miracle.

Quelques conseils peuvent bien entendu être avancés :

• demandez conseil auprès d’amis bons descendeurs, apprenez ce que signifie une trajectoire, quand il faut freiner, quand il faut lâcher le frein : la majorité des « mauvais descendeurs » le sont car ils ne savent pas comment maîtriser leur machine
• à l’entraînement, descendez derrière un bon descendeur (en lui demandant de vous attendre) qui pourra vous guider mètre après mètre et vous expliquer dans le détail comment maîtriser cet exercice. Commencez par des pentes au pourcentage moyen puis augmentez la difficulté au fil des séances
• regardez loin devant vous, détachez votre regard de votre roue avant
• faites corps avec votre vélo, ne le considérez pas comme un ennemi : c’est vous qui maîtrisez la situation
• il est tout à fait normal de freiner lorsqu’une descente présente plusieurs virages en épingle : personne n’a dit qu’il ne fallait jamais freiner. Simplement il faut le faire au bon moment, pas trop tôt pour ne pas prendre le virage arrêté, mais pas trop tard sinon vous risquez de bloquer la roue arrière !
• le visionnage de vidéos (ou tout simplement du Tour de France à la télévision) peut vous aider à comprendre comment les bons descendeurs anticipent les virages

90 % de la problématique de la descente n’est pas dans le savoir-faire (il n’y a rien de compliqué) mais bel et bien dans l’appréhension. Au risque de vous décevoir, de nombreux cyclosportifs ne progressent guère dans ce domaine, même après plusieurs années de pratique. Il est très compliqué d’acquérir de la confiance et de forcer sa nature. Si vous avez un jour connu une chute assez importante, cela peut expliquer voire renforcer vos appréhensions. C’est donc avant tout un gros travail sur soi qu’il faut mener, mais sans garantie de réussite.

Par contre, un élément externe au vélo pourrait vous amener une aide : si vous avez un ami motard, demandez-lui de vous emmener en tant que passager et multipliez les descentes. Sans qu’il n’ait besoin de vous expliquer dans le détail comment se déroule une bonne descente, vous percevrez très rapidement les tenants et aboutissants de la notion de trajectoire. Il n’en reste pas moins qu’il faudra ensuite réinvestir ces éléments une fois seul sur le vélo.

Benoît Valque – www.rotorfrance.com