Carlos Sastre. Alors qu’on l’avait enterré au classement général, avec près de dix minutes de retard sur les favoris du fait d’incidents divers, l’Espagnol Carlos Sastre (Cervélo TestTeam) a fait une subite remontée en prenant hier la bonne échappée à 240 kilomètres de l’arrivée ! Il possède désormais près de trois minutes d’avance sur Vinokourov, plus de quatre sur Evans, Basso et Nibali. « Après un début de Giro assez difficile et compliqué, un jour comme celui-là me permet de rétablir amplement la situation, a savouré Carlos Sastre. Ca a été une journée difficile avec la pluie, le vent, le kilométrage, le dénivelé. Je n’ai pas de mots pour dire combien mes coéquipiers ont réalisé un superbe travail pour mener cette échappée à bon port. Je suis très heureux de revenir dans la course et de le faire de la manière qui me plaît vraiment. »

Richie Porte. Révélation de ce début de Giro, dont il porte le Maillot Blanc de meilleur jeune quasiment depuis le premier jour, l’Australien Richie Porte (Team Saxo Bank) a ajouté du rose à son maillot hier soir en participant à la grosse échappée du jour. « J’ai du mal à y croire, n’en revenait pas Richie Porte sur le podium. Je n’arrive pas encore à comprendre comment ça a pu se faire. Je suis en bonne position, j’ai une bonne équipe qui a été sous-estimée au départ du Giro. Mais quand on voit Chris-Anker Sörensen, qui a gagné une étape, se sacrifier pour moi comme il l’a fait aujourd’hui, c’est impressionnant. Je vais essayer de m’accrocher au Maillot Rose. Mais c’est la première fois que je participe à un Grand Tour. » Son directeur sportif a quant à lui déclaré que l’équipe n’allait pas se ruiner dans la défense du Maillot Rose mais que la formation danoise prendrait les choses au jour le jour et qu’elle verrait ce qu’il adviendrait.

Ivan Basso. Parmi les coureurs piégés dans le peloton, au même titre qu’Alexandre Vinokourov, Ivan Basso (Liquigas-Doimo) n’a pas souhaité polémiquer sur le déroulement de l’étape d’hier. Pourtant, le voilà repoussé, au même titre que ses adversaires, à près de douze minutes du Maillot Rose au classement général. « En vérité, l’unique coureur dangereux de cette fugue était Carlos Sastre, a estimé Ivan Basso comme pour tâcher de se rassurer. Mais si quelqu’un méritait plus que les autres d’être dans ce coup-là, du fait de la malchance qui l’a accompagné depuis le départ de ce Giro, c’était bien lui. » A présent,  Ivan Basso évolue en 15ème position du classement général à 11’49 » du Maillot Rose. Il est désormais précédé par Sastre de 4’40 » quand il possédait hier matin 8’08 » d’avance sur l’ancien vainqueur du Tour.

Sprinteurs. La longue étape de L’Aquila aura fait bien des dégâts. Précédé par une échappée particulièrement conséquente, au sein de laquelle figurait une cinquantaine de concurrents, le peloton a rapidement perdu des unités. Un gruppetto s’est ainsi formé très tôt dans la course, avec à son bord l’intégralité des sprinteurs. Ce groupe est parvenu sur la ligne d’arrivée avec un retard de 46’31 ». Il a finalement bénéficié de la clémence du jury des commissaires, qui a ainsi repêché les quarante-et-un coureurs qui figuraient en son sein. Parmi eux on retrouvait Tyler Farrar (Garmin-Transitions), Andre Greipel (Team HTC-Columbia), Danilo Hondo (Lampre-Farnese Vini) ou encore Robbie McEwen (Team Katusha). En contrepartie, tous se sont vus infliger une pénalité de 25 points au classement par points.

Le road-book :

12ème étape : Cita Sant’Angelo-Porto Recanati (206 km). Le classement général ayant été complètement chamboulé, nul ne sait trop à quoi s’attendre aujourd’hui dans une étape censée revenir au calme. Les sprinteurs, repêchés hier, devraient pouvoir s’exprimer sur les routes des Abruzzes puis des Marches. Progressivement, la course se rapproche des Dolomites. Si cette étape longera longtemps la côte adriatique, quelques difficultés viendront ponctuer la course dans sa seconde partie, lorsque les coureurs bifurqueront vers les terres. La côte de Potenza Picena (3,5 km à 4,7 %), placée à moins de 12 kilomètres de l’arrivée, pourrait servir de tremplin aux attaquants. Le cas échéant, les sprinteurs auront une chance de s’expliquer dans une dernière ligne droite longue de 950 mètres.