A l’occasion du dixième anniversaire de Vélo 101, le mercredi 30 juin prochain, nous avons ouvert la malle aux souvenirs et retenu dix dates, dix anecdotes, qui ont contribué à l’histoire de Vélo 101. Chaque jour, son cofondateur Philippe Lesage revient sur un instant fort des dix années écoulées.

« Le clin d’œil, dans l’évolution de Vélo 101, avait voulu que pour des raisons personnelles je déménage en mai 2002 sur le Vaucluse. A Bedoin, au pied du Mont Ventoux, ça ne s’invente pas. A peine un mois après mon arrivée, un Auvergnat arrivait lui aussi sur le Ventoux. Son nom : Jean-Pascal Roux. Kiné, passionné de vélo, avec plein d’ambitions sur et autour du vélo. Au départ, par rapport à tous ses projets, j’étais très méfiant. Jusqu’à un jour de septembre 2003. Jean-Pascal et moi roulions de plus en plus souvent ensemble et en montant les Gorges de la Nesque, nous parlions cyclosport, équipes. Et j’ai commencé à comprendre qu’il avait eu l’idée, avec son frangin en Auvergne, de créer un team cyclosportif.

Naturellement, nous avons discuté, commencé à poser des choses, et le clin d’œil veut que Jean-Michel Hurter, qui possédait un magasin de vélo à Carpentras, un vrai passionné de vélo lui aussi et qui distribuait en parallèle la marque Casati en France, avait pour ambition de créer quelque chose autour de cette marque. Ou bien faire un rassemblement autour d’un club Casati, comme le font les possesseurs de Ferrari, ou bien créer un team Casati qui s’appuierait sur les cyclosportives. Nous nous sommes alors réunis une fin d’après-midi avec Jean-Pascal et Jean-Michel au magasin « la Route du Ventoux ». Et nous avons posé les jalons de ce qui allait devenir le team Casati-Vélo 101.

A cette époque, il existait un team Cyfac dans les pelotons cyclosportifs. C’était une structure très représentative, au maillot très sombre. Par opposition, notre première idée a été de créer un team avec un maillot plus lumineux, qui reflète les couleurs provençales, donc le bleu turquoise. L’idée était ensuite d’avoir un team représentatif du sud-est de la France, donc des coureurs qui se connaissent et s’apprécient dans la mesure du possible. Finalement la distribution des rôles a été assez simple : Jean-Pascal Roux s’est chargé du recrutement car il connaissait bien le milieu des cyclosportives, Jean-Michel Hurter a été chargé de la négociation avec Casati, de mon côté j’ai été chargé des négociations avec les autres partenaires : Shimano, Hutchinson, Fizik…

Pour Vélo 101, la création de ce team a présenté un bel avantage, celui de développer une nouvelle rubrique : la rubrique cyclosport. Nous voulions des coureurs qui sachent raconter les courses. Or pour raconter les courses, c’est mieux d’être sur le vélo car on voit beaucoup plus de détails, on voit beaucoup mieux les choses. Pour Vélo 101, c’était aussi l’occasion de se faire connaitre auprès d’un public de passionnés et de développer cette rubrique cyclosport qui n’existait pas jusqu’alors.

Le team a disputé ses premières cyclosportives en avril 2004. Pendant deux ans, nous avons fonctionné en team Casati-Vélo 101. Et quand la marque italienne a eu quelques difficultés sur le marché français, c’est Scott qui s’est joint à nous. Aujourd’hui le team s’appelle Scott-Vélo 101. C’est une aventure humaine passionnante. On notera que nous avons toujours voulu limiter notre effectif entre huit et dix coureurs, dans la mesure du possible représentatifs du grand Sud-Est et des différentes catégories d’âge. Sept ans après, on constatera que nous n’avons eu que dix-sept coureurs au total ayant porté les couleurs de Casati-Vélo 101 ou de Scott-Vélo 101. On a donc très peu de turn-over, ce qui doit vouloir dire que les coureurs se sentent bien chez nous et qu’on ne se trompe pas trop au niveau du recrutement. Nous avons beaucoup de sollicitations car notre maillot est visible et nos partenaires prestigieux, mais nous en refusons beaucoup, privilégiant toujours les coureurs ayant la tête et les jambes, que ce soit sur et en dehors du vélo. »