Tyler, vous êtes souvent passé à côté de la victoire d’étape sur le Tour. Que représente ce premier succès ?
Ca fait quelques années que j’essaie de remporter une victoire d’étape sur le Tour de France. Jusqu’à présent, elle m’avait toujours échappé, même si j’avais été tout près à plusieurs reprises. On est là cette année avec une équipe Garmin vraiment extraordinaire, on l’a prouvé hier sur le contre-la-montre par équipes. Je ressens un gros soulagement. Nous avons vu ce dont nous étions capables.

On a longtemps pensé que vous étiez trop gentil pour pouvoir remporter un sprint, les choses ont-elles évolué ?
Je pense avoir vraiment progressé dans les sprints. Depuis deux ans on connaissait déjà ma pointe de vitesse. Peut-être n’étais-je pas au niveau pour l’emporter, mais je continuer à apprendre et je progresse. L’expérience de l’équipe dans le final a également joué un grand rôle dans ma victoire car les derniers kilomètres étaient particulièrement nerveux.

Il y a deux mois, après la mort de Wouter Weylandt, vous voyiez-vous vainqueur d’étape sur le Tour de France ?
C’est sûr que les deux derniers mois ont été horribles pour moi après ce qu’il s’est passé au Giro. J’ai vécu une période difficile, avec des hauts et des bas. Mais j’ai finalement décidé de revenir à la compétition, de retrouver mon niveau. Je voulais rendre hommage à Wouter, réaliser quelque chose de très spécial. Gagner était la meilleure manière de le faire. Je m’étais fixé pour objectif de tout donner pour y arriver, j’ai repris l’entraînement à fond pour ça durant les dernières semaines.

Gagner le 4 juillet, est-ce significatif pour vous ?
La victoire d’étape sur le Tour de France, quel que soit son jour, je l’aurais pris de la même façon. Le fait que ce soit le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, c’est un peu la cerise sur le gâteau pour moi aujourd’hui.

Ce matin, Thor Hushovd était en jaune, avez-vous parlé de ce que vous deviez faire ?
C’était une situation très spéciale. Le premier objectif était que Thor puisse conserver le maillot jaune. Il ne fallait pas qu’un coureur le lui prenne par une échappée ou que Thor se fasse piéger dans une cassure. A l’arrivée, il m’a donné un coup de main. On ne s’attendait pas à voir le Maillot Jaune travailler pour moi ou m’emmener le sprint. Mais il l’a fait et je l’en remercie. C’est formidable d’avoir quelqu’un comme lui pour cela. A partir de ce moment, on n’a pas intérêt à manquer son sprint !

Comment avez-vous estimé l’ambiance sur le bord des routes ?
Il y avait beaucoup de public. Je connais bien cette région pour avoir participé à plusieurs reprises au Grand Prix Ouest-France de Plouay. C’est une région qui aime le cyclisme et j’ai ressenti cette atmosphère particulière.

Propos recueillis à Redon le 4 juillet 2011.