Matthew Goss. Coéquipiers chez HTC-Highroad mais rivaux hier pour le titre mondial, Mark Cavendish et Matthew Goss ont pratiquement franchi la ligne dans un même élan. Battu d’une demi-roue, l’Australien a dû se contenter de la médaille d’argent, hissant encore l’Australie sur le podium du Mondial. « Je n’aime pas être la demoiselle d’honneur, a grincé Matthew Goss. J’aurais préféré porter le maillot arc-en-ciel. Je suis déçu de ne pas le prendre mais satisfait de la manière dont se termine ma saison. J’ai encore dix ou douze Mondiaux devant moi. Ce parcours me convenait bien mais je peux aussi tirer mon épingle du jeu sur un circuit légèrement plus dur et m’imposer devant un petit groupe. Des chances de devenir champion du monde, j’en aurai d’autres. Cavendish a fait le sprint parfait. J’ai terminé plus vite que lui mais ça s’arrête là. »

Oscar Freire. L’Espagnol Oscar Freire (Rabobank) est passé tout près d’un quadruplé historique hier au Championnat du Monde. Mais une erreur de placement et l’absence d’équipiers pour le lancer ont précipité le triple champion du monde en tête du peloton à 350 mètres de l’arrivée. « C’est quand même très difficile de gagner un sprint quand on se retrouve devant à 350 mètres, a regretté Oscar Freire. Il y a eu une vague et je me suis retrouvé en tête. Les autres ont pu se lancer de l’arrière et ils m’ont passé à toute vitesse dans le faux-plat. Je pouvais gagner ce Mondial. » L’Espagnol n’a pas encore arrêté sa décision quant à un arrêt de sa carrière la saison prochaine. Il n’avait pas renégocié son contrat avec Rabobank, préférant attendre le résultat de ce Championnat du Monde, mais n’a pas exclu de prolonger.

Tableau des médailles. A l’issue de la semaine des Championnats du Monde, la Grande-Bretagne termine en tête au tableau des médailles, ceci grâce aux titres mondiaux conquis par Mark Cavendish et Lucy Garner (Juniors Dames), aux médailles d’argent de Bradley Wiggins (CLM) et Elinor Barker (CLM Juniors Dames) et de bronze d’Emma Pooley (CLM Dames) et Andrew Fenn (Espoirs). La Grande-Bretagne précède l’Australie et la France, laquelle sort avec les honneurs de ces Championnats du Monde de Copenhague. L’équipe nationale revient en effet du Danemark avec deux titres mondiaux, ceux d’Arnaud Démare chez les Espoirs et de Pierre-Henri Lecuisinier chez les Juniors, plus la médaille d’argent d’Adrien Petit chez les Espoirs. Notez que quatre épreuves supplémentaires étaient cette année au programme avec le retour des Juniors.

Tableau des médailles :

or
argent
bronze
Total
1
Grande-Bretagne
2
2
2
6
2
Australie
2
1
2
5
3
France
2
1
0
3
4
Allemagne
2
0
3
5
5
Danemark
1
1
1
3
6
Italie
1
0
0
1
7
Belgique
0
2
0
2
7
Nouvelle-Zélande
0
2
0
2
9
Pays-Bas
0
1
1
2
10
Suisse
0
0
1
1

Specialized/McLaren. C’est un vélo Specialized, fruit d’une collaboration avec McLaren, qui a franchi victorieusement la ligne du Championnat du Monde hier. Ce modèle, le plus rapide du monde, a été mis au point durant plus d’un an avec les moyens d’ingénierie, de conception et de fabrication réservés aux voitures les plus rapides du monde : les F1 du Team Vodafone McLaren Mercedes. Aussi, Specialized et McLaren ont décidé d’étendre leur partenariat sur le long terme. Leur collaboration se concentrera exclusivement vers des produits et technologies d’avant-garde offrant de véritables suppléments de performance aux cyclistes. Les deux marques offriront le meilleur de leur expertise pour le développement de vélos, équipements mais aussi pour développer de nouvelles expériences sur deux roues.

3 questions à… Romain Feillu (Vacansoleil-DCM)

Romain, vous finissez 6ème du Championnat du Monde, êtes-vous satisfait de votre performance ?
C’est plutôt pas mal, oui. C’est sûr que je suis vraiment pas loin de la 3ème place mais il y a vraiment de bons coureurs devant. Je finis au contact de Fabian Cancellara, 4ème. L’équipe de France a fait une belle course avec Anthony Roux et Yoann Offredo à l’avant et Thomas Voeckler qui, comme à son habitude, a tenté sa chance dans le final. Ça n’a pas marché parce que c’étaient les Championnats du Monde et que le niveau est très élevé. Puis, dans le sprint, on est deux dans les quinze premiers (NDLR : Anthony Ravard prend également la 13ème place), c’est vraiment une bonne performance.

Vous deviez être emmené par Anthony Ravard et vous avez perdu assez vite sa roue dans le final, cela a-t-il été préjudiciable dans votre placement ?
Oui, c’était ce qui était prévu au départ. Mais on avait aussi convenu que si je n’étais pas très bien il y aurait aussi d’autres coureurs pour le protéger et moi j’essaierais de garder les roues comme je le fais habituellement. J’ai choisi cette deuxième solution car je ne me sentais pas les jambes pour mener un sprint très long. Au niveau du placement je ne sais pas si c’est cela qui m’a empêché de finir sur le podium. J’étais au même niveau que Cavendish aux 200 mètres. Il était à la droite de la route et moi à gauche. Ça s’est ouvert à droite, il a saisi l’ouverture et moi j’étais un peu plus enfermé à gauche.

Pensez-vous que sans votre blessure au Tour de Pologne en août dernier vous auriez eu plus de force pour faire mieux ?
Je ne sais pas vraiment. Aujourd’hui ce sont plus mes problèmes d’estomac qui m’ont gêné que la blessure. J’ai vomi à 3-4 kilomètres de l’arrivée. Je ne peux donc pas dire que j’aurais fait un meilleur résultat sans cette blessure. Je n’en sais rien.

Propos recueillis par Sylvain Chanzy à Rudersdal le 25 septembre 2011.