Lionel, la première moitié de saison de l’équipe Orica-GreenEdge a été une réussite au-delà de vos espérances, qu’attendez-vous à présent du Tour ?
Déjà nous avons une grosse satisfaction d’être au départ dans la mesure où c’est la première année d’existence de l’équipe, son premier Tour de France. Ça a toujours une valeur symbolique. On attend de gagner des étapes, la cerise sur le gâteau pouvant être le maillot vert à Paris.

Comment avez-vous défini l’identité des neuf coureurs sélectionnés ?
Il est évident que d’autres coureurs pouvaient envisager d’être sur le Tour, nous avions un choix conséquent. Ceux qui sont là répondent à une stratégie de départ, qui est de mettre Matthew Goss dans les meilleures dispositions pour conquérir des points en cours de route et notamment sur le sprint final. Trois coureurs ont aussi été retenus au titre de baroudeurs tels que Pieter Weening, Simon Gerrans et Michael Albasini.

Mark Cavendish semble devant les autres au sprint. Anticipez-vous qu’il n’aille pas jusqu’à Paris ?
Des bruits de couloir disent que Cavendish s’arrêterait en cours de route, mais de toute façon nous avons constitué l’équipe pour essayer de le battre. C’est le but de la compétition : essayer de battre les plus forts.

Stuart O’Grady est le capitaine de route de votre équipe, qu’est-ce qui a motivé sa présence ?
C’est son quinzième Tour de France, il a emmagasiné beaucoup d’expérience. Stuart aborde ce Tour dans un état d’esprit très relax. Il apprécie chaque jour, sachant qu’il s’agit peut-être de son dernier Tour. Il a du recul. Et quand vous avez un garçon comme ça avec tant d’expérience, c’est très important pour calmer les coureurs dans le peloton et faire le relais avec le directeur sportif. C’est un plus.

L’équipe aura un rôle assez neutre au classement général. Comment voyez-vous ce Tour de France ?
Je le vois plus difficile qu’on ne le croit dans la mesure où beaucoup d’étapes sont particulièrement piégeuses. Les leaders devront être très vigilants. Ce ne sera pas forcément facile de contrôler sur certaines étapes, qui sont, pour les avoir reconnues, très accidentées. Le Tour, nous allons y aller tous les jours avec des objectifs. Parfois nous récupérerons, sans pression, mais nous serons souvent très actifs.

Quelles étapes êtes-vous allé reconnaître ?
Nous avons reconnu l’étape de Boulogne-sur-Mer, l’étape de Porrentruy, la douzième étape entre Saint-Jean-de-Maurienne et Annonay Davézieux. Neil Stephens reconnaît en ce moment même les étapes des Pyrénées. Il est parti en voiture et en famille. Quand quelqu’un d’expérience comme lui reconnaît les étapes, c’est du sérieux. Maintenant qu’il s’est retiré, Robbie McEwen sera sur de nombreuses étapes, à l’avant de la course, pour donner des consignes pour le sprint. C’est une valeur sûre. Les coureurs connaissent son palmarès, ils prendront ses conseils avec beaucoup de crédibilité.

Comment s’est passée votre intégration dans cette équipe australienne ?
Très bien. Vous savez, on a coutume de dire que les Australiens sont des gens qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui travaillent sérieusement. Ça donne une certaine sérénité, une certaine efficacité aussi.

Le Tour de France, c’est le moment où l’on construit l’avenir, pourrait-on imaginer le recrutement d’un coureur français ?
Pour l’instant ce n’est pas d’actualité dans la mesure où l’équipe a été reconduite pour l’année prochaine sur la base du même effectif. Beaucoup de coureurs avaient deux ans de contrat, ceux qui n’avaient pas deux ans de contrat ont été prolongés car nous étions satisfaits de leur travail.

Propos recueillis à Liège le 30 juin 2012.