Toute la semaine, Vélo 101 décrypte les enjeux de la 101ème édition de Liège-Bastogne-Liège.

Il suffit d’un coup d’oeil jeté au palmarès de Liège-Bastogne-Liège pour constater que divers profils de coureurs peuvent y briller. Rien ne sert à se replonger dans les livres d’archives et leurs photos ancestrales en noir et blanc. Les trois dernières éditions sont suffisamment équivoques. Maxim Iglinskiy avait fait appel à ses qualités de baroudeur pour partir de loin dans le final d’une course ponctué par quelques averses en 2012. Dan Martin avait quant à lui répondu à l’accélération de Joaquim Rodriguez en 2013 en revenant sur lui au train dans la côte d’Ans. Simon Gerrans l’an dernier avait tout fait pour s’accrocher et avait compté ses efforts pour ajuster au sprint Alejandro Valverde et Michal Kwiatkowski.

Comme nous l’écrivions déjà hier, la Doyenne a ceci de particulier qu’elle peut être enlevée à la fois par des grimpeurs sur la classique la plus dure en terme de dénivelé (plus de 4500 mètres) ou par des puncheurs plus classiques parvenant à faire parler leur puissance et leur explosivité dans les dernières difficultés. Les circonstances de course se chargent ensuite de décider quel type de coureurs sera favorisé. Les premiers espéreront durcir la course. Les seconds feront tout pour se cacher avant d’aborder Saint-Nicolas et la côte d’Ans. Les scénarios convenus de l’Amstel Gold Race et de la Flèche Wallonne font davantage pencher la balance vers les coureurs capables d’attendre le dernier moment pour exploser, mais des trois Ardennaises, Liège est la classique qui laisse le plus de place aux exploits.

Finalement, mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc et montrer une certaine polyvalence. Celle qu’ont par exemple Michal Kwiatkowski (Etixx-Quick Step) et Alejandro Valverde (Movistar Team). Le Polonais et plus encore l’Espagnol, sont autant coursiers par étapes qu’hommes de classiques. Tous deux sont capables de ne pas trop puiser dans leurs réserves dans les ascensions qui précèdent le final, de profiter de leur punch dans les 30 derniers kilomètres et d’imposer leur pointe de vitesse dans la dernière ligne droite en cas de regroupement.

Les vainqueurs de l’Amstel et de la Flèche ne sont pas les deux seuls prétendants, loin de là. Les Katusha avec Giampaolo Caruso, Daniel Moreno et Joaquim Rodriguez sont dangereux par leur surnombre. Sans une chute cruelle dans le dernier virage, Daniel Martin (Cannondale-Garmin) aborderait peut-être ce rendez-vous dans la peau de double vainqueur. Roman Kreuziger (Tinkoff-Saxo), bien que discret, vient de signer deux Tops 15 sur les deux premières classiques. Vincenzo Nibali (Astana) semble en jambes et s’est mis Liège en tête. La grande inconnue restant les rétablissements de Philippe Gilbert (BMC Racing Team) et de Jelle Vanendert (Lotto-Soudal), victimes de chutes sur la Flèche Wallonne.

L’histoire récente a montré que des outsiders peuvent également tirer leur épingle du jeu. C’est ce que chercheront à réaliser des hommes comme Ben Hermans (BMC Racing Team), Jakob Fuglsang (Astana), Enrico Gasparotto (Wanty-Groupe Gobert), Rui Costa (Lampre-Merida), Tim Wellens (Lotto-Soudal), Sergio-Luis Henao (Team Sky), Rinaldo Nocentini (Ag2r La Mondiale), Wilco Kelderman (Team LottoNL-Jumbo) et… les coureurs Français dont nous vous parlerons demain !

Les 10 derniers vainqueurs :

2014 : Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge)
2013 : Daniel Martin (IRL, Garmin-Sharp)
2012 : Maxim Iglinskiy (KAZ, Astana)
2011 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2010 : Alexandre Vinokourov (KAZ, Astana)
2009 : Andy Schleck (LUX, Team Saxo Bank)
2008 : Alejandro Valverde (ESP, Caisse d’Epargne)
2007 : Danilo Di Luca (ITA, Liquigas)
2006 : Alejandro Valverde (ESP, Caisse d’Epargne-Illes Balears)
2005 : Alexandre Vinokourov (KAZ, T-Mobile)