C’est l’affaire qui secoue la rentrée : des hackers russes sont parvenus à pirater les données biologiques de nombreux sportifs, en s’introduisant dans la base de données de l’Agence Mondiale Antidopage. Parmi les sportifs concernés, les championnes de gymnastique et de tennis Simone Biles et Serena Williams, mais aussi des cyclistes. Froome, Wiggins, ou plus récemment Cancellara, Cummings, Fuglsang ou encore le vététiste Nino Schurter ont vu leurs données publiées, et notamment celles de leurs AUT (Autorisation à Usage Thérapeuthique). Il s’agit donc de dérogations médicales, qui permettent à des athlètes de prendre des médicaments à base de produits interdits, pour se soigner.

Fabian Cancellara, récemment sacré champion olympique à Rio, aurait ainsi bénéficié d’une AUT pour du méthylprednisolone en 2011 : un médicament utilisé contre les allergies ou l’asthme d’effort. Le vainqueur d’étape sur les routes du Tour de France Cummings, lui, en bénéficie d’une pour du salbutamol (un bronchodilatateur). Ces autorisations, diffusées par les ‘Fancy Bears’, ce groupe de hackers russes, ne révèlent en rien une infraction, ou encore moins un contrôle positif.

Les coureurs et les équipes concernées n’ont pas tardé à réagir. Bradley Wiggins a nié tout acte de tricherie. Son AUT lui a permis de se faire injecter un stéroïde interdit, le triamcinolone, afin de traiter des allergies avant trois grandes courses qui étaient le Giro 2013, et les Tours 2011 et 2012, année de son sacre. L’ancien coureur Jorg Jacksche, qui a avoué avoir pris des produits dopants pendant sa carrière, a donné son avis sur le cas Wiggins au site Cycling News: « Il est le seul gars qui a une allergie qui voyage avec lui, à différents endroits, à différentes périodes. Il a une allergie au Giro en mai, puis il va sur le Tour et c’est la même allergie. Il n’a vraiment pas de chance ».

 

Chris Froome, le triple vainqueur du Tour de France, est autorisé depuis plusieurs saisons à prendre de la prednisolone. Bien que bénéficiant d’une AUT, le Britannique avait déjà dû répondre à des accusations de dopage, suite au Tour de Romandie 2014 : « J’utilise cela depuis que je suis enfant. J’ai de l’asthme à cause de l’effort, ce n’est rien de neuf. Cet inhalateur, je l’ai utilisé durant toute ma carrière, mais je ne l’utilise pas forcément sur toutes les courses ». Le leader de la Sky n’en utilise que pendant des périodes très courtes (4mg et un comprimé par jour pendant une semaine), comme indiqué sur le certificat médical, qui a été diffusé par les hackers. Mais cette divulgation n’a rien de nouveau, Chris Froome ayant toujours été transparent à ce sujet. Le journaliste David Walsh avait d’ailleurs affirmé qu’on lui avait proposé une AUT pour de la cortisone, lors de la dernière semaine du Tour de France 2015. Malgré un début d’infection respiratoire, il a refusé qu’on lui donne cette autorisation.

 

Les ‘Fancy Bears’ devraient donner encore plusieurs noms. Cette affaire n’a pas fini de faire parler…