Maxime, que représente votre arrivée au sein de l’équipe Fortuneo-Vital Concept ?
C’est un nouveau départ, une seconde jeunesse. J’entame ma dixième année chez les pros, et pour autant je pense avoir réalisé mon hiver le plus studieux. Probablement celui qui a généré le plus de motivation. J’ai repris l’entraîneur que j’avais par le passé, Benoît Nave. Je travaille aussi pour la première fois avec un nutritionniste. A la maison, j’ai mis beaucoup plus l’accent sur la récupération et le repos. J’ai travaillé sur ma position sur le vélo en Italie. Bref, j’ai réalisé un gros investissement personnel pour essayer de tout mettre de mon côté. Je mise vraiment beaucoup sur cette saison. J’arrive chez Fortuneo-Vital Concept avec des ambitions et une très grande motivation.

Votre arrivée chez Fortuneo-Vital Concept, c’est en quelque sorte un retour aux sources pour vous qui étiez passé pro avec Agritubel en 2008. Le rapprochement était-il naturel ?
Emmanuel Hubert m’a contacté dès le mois de février dernier, quand il a vu que je parvenais à faire de bons résultats malgré mon travail d’équipier (NDLR : 7ème du Trophée Serra de Tramuntana, 9ème du Tour du Haut Var). Il m’a proposé de le rejoindre pour 2017 et de me donner la chance de m’exprimer. On ne m’a pas trop vu le reste de la saison car je réalisais avant tout un travail de l’ombre chez Etixx-Quick Step. Mais mon travail a été reconnu. J’ai couru devant sur la Vuelta et j’ai été sélectionné en équipe de France aux Championnats d’Europe de Plumelec. A moi à présent de saisir la chance qu’on me donne.

Que retenez-vous de votre aventure chez Etixx-Quick Step ?
J’ai beaucoup appris au cours des deux années passées en qualité d’équipier. J’ai appris en termes de tactique, de professionnalisme. Et c’est aussi ce que j’essaie d’apporter à l’équipe, que ce soit sur le vélo, à l’entraînement, en mécanique ou dans le quotidien. Je garde à l’esprit qu’il ne faut pas chercher à comparer ce qui se fait dans une équipe WorldTour comme Etixx-Quick Step avec ce qui existe dans une équipe plus familiale comme l’est Fortuneo-Vital Concept. Je veux donc surtout apporter le meilleur. Et mon expérience puisque à 30 ans j’entame ma dixième année pro. J’ai envie de fédérer un groupe, de conseiller les jeunes et d’aider l’équipe à monter le plus haut pour décrocher sa place au Tour de France.

Vous intégrez une équipe de statut inférieur avec un statut personnel supérieur, où situez-vous la pression qui sera la vôtre ?
J’aurais pu rester à l’étranger, où j’avais des pistes auprès de deux équipes WorldTour. Mais je serais alors resté dans le petit train-train confortable que j’avais peut-être chez Etixx-Quick Step : on ne me mettait pas de pression tant que le boulot était fait et bien fait. Mais d’un autre côté il y avait Emmanuel Hubert avec Fortuneo-Vital Concept. Et Manu, c’est comme un second père. Il me connaît et il a tenu le discours qui m’a motivé. En venant ici, je me suis mis une certaine pression. Et j’ai envie de me prouver que je suis capable de faire de belles choses. Dans ma vie de coureur, je voulais connaître une grosse équipe étrangère et travailler pour de grands leaders, c’est pourquoi je suis allé chez Etixx. Aujourd’hui, je veux connaître le leadership de temps en temps, avoir la chance de m’exprimer. Et la meilleure équipe pour cela restait Fortuneo-Vital Concept.

Vous abordez la saison avec un nouveau mental ?
C’est exactement cela. Quand vous arrivez dans une équipe en tant qu’équipier, il peut être facile de laisser des éléments de côté comme la nutrition, le repos. On sait que l’équipe n’aura pas d’énormes attentes au-delà de votre rôle d’équipier. Elle n’attend pas d’exploit de votre part. Chez Etixx-Quick Step, j’avais depuis le départ signé pour un rôle d’équipier. Je savais à quoi m’attendre. Je n’avais pas d’ambition personnelle dans le sens où je réalisais un travail de l’ombre. Chez Fortuneo-Vital Concept, on me donne la chance de m’exprimer. Depuis dix ans, je n’ai pas souvent eu cette chance. Je vais donc tout mettre de mon côté pour ne pas avoir de regrets et franchir la ligne en sachant que j’ai tout fait pour obtenir le meilleur résultat possible.

La première pression pour l’équipe sera d’aller chercher son invitation pour le Tour de France. Cela passera donc par un début de saison réussi ?
Pour une équipe Continentale Pro, le Graal, c’est d’aller sur Paris-Nice, sur les classiques ardennaises, au Critérium du Dauphiné, et bien sûr au Tour de France, qui reste l’événement phare de la saison. A nous de faire un très bon début de saison, de montrer que nous avons le niveau pour être sur ces courses. Nous partirons malheureusement sans Gianni Meersman, qui était l’une des grosses recrues de l’équipe, mais nous aurons quand même des guerriers, des coureurs qui vont de l’avant, et je pense que nous aurons les moyens de nous exprimer.

Passer du rôle d’équipier à celui de coureur protégé change les perspectives. Avez-vous déjà coché des courses en vous disant qu’elles seraient pour vous ?
Je vais avoir la chance en effet de jouer ma carte sur beaucoup de courses. Dès le début de saison, dès ma première course, je veux être devant et jouer la gagne. J’attaquerai toutes les courses jusqu’à Paris-Nice avec cet état d’esprit. J’ai terminé 14ème de Paris-Nice en 2012 en dépit de nombreuses erreurs. Les étapes y seront très difficiles à gagner, je veux avant tout essayer d’y faire un bon classement général. J’observerai ensuite une première coupure avant de préparer les Ardennaises puis, je l’espère, le Tour de France.

Propos recueillis à Bruz le 6 janvier 2017.