Un col de la Couillole décisif ?

1678 mètres. C’est l’altitude à laquelle le peloton de Paris-Nice devra s’élever samedi pour atteindre le col de la Couillole. Jamais la course au soleil n’avait proposé une arrivée à une telle altitude. Un pari risqué à ce stade de l’année. Toujours est-il que les 15,7 kilomètres de cette montée régulière à 7,1 % promettent du beau spectacle samedi. Et de créer des écarts décisifs. Une première hiérarchie devrait néanmoins être dressée mercredi sur les 14,5 kilomètres de contre-la-montre ponctués par la montée du Mont Brouilly (3 km à 7,7 % et un dernier kilomètre à 9,3 %). Des surprises restent à prévoir au cours de la dernière étape autour de Nice avec le col d’Eze comme dernier obstacle avant de plonger en direction de la Baie des Anges sans que l’arrivée ne soit jugée, comme le veut la tradition, sur la Promenade des Anglais.

Qui pour s’opposer à une troisième victoire de Richie Porte ?

Double vainqueur de Paris-Nice en 2013 et 2015, Richie Porte a fait d’un troisième sacre sur la course au soleil une priorité sur le chemin qui doit le mener au Tour de France. Un doute subsiste néanmoins quant à sa condition, lui qui n’a plus couru depuis le Tour Down Under et qui s’est contenté de stages en Tasmanie et à Monaco. Sur son épreuve européenne de prédilection, l’Australien retrouvera sur son chemin un autre ancien double vainqueur (2007 et 2010), Alberto Contador (Trek-Segafredo), et un revenant, Alejandro Valverde (Movistar Team), monté sur le podium sur ses trois seules participations en 2005 (2ème), 2010 (2ème mais déclassé) et 2012 (3ème). Ilnur Zakarin (Katusha-Alpecin), Steven Kruijswijk (Team LottoNL-Jumbo) et Simon Yates (Orica-Scott) devront également être surveillés sur un tel parcours.

En attend-on trop de Romain Bardet ?

« Réalistement je ne suis pas un coureur de début de saison. » C’est ce que nous avait confié Romain Bardet lors de la présentation de l’équipe Ag2r La Mondiale. En quatre participations, le dauphin de Chris Froome sur le dernier Tour de France n’a jamais fait mieux qu’une 9ème place (en 2016). Ses deux premières sorties, sans être catastrophiques (6ème du Tour d’Oman, 12ème du Tour d’Abu Dhabi) ont confirmé les propos qu’il avait tenus. Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors), tranchant dans la montée de Jebel Hafeet à Abu Dhabi et Tony Gallopin (Lotto-Soudal), dans le Top 10 des trois dernières éditions et 3ème du Tour d’Algarve cette année, voire Warren Barguil (Team Sunweb) ou Pierre Rolland (Cannondale-Drapac) affichent des ambitions légitimes sur la course au soleil.

Paris-Nice est-il la meilleure préparation à Milan-San Remo ?

C’est une question qui revient année après année : qui de Paris-Nice ou de Tirreno-Adriatico constitue la meilleure préparation à Milan-San Remo ? Si pendant de longues années, la tendance était à la course des deux mers, les choses ont évolué depuis 2011. Sur les six dernières éditions de la Primavera, cinq ont été remportées par un sortant de Paris-Nice. Cette année encore, la course au soleil à l’avantage des sprinteurs. Non seulement elle accueille les trois derniers vainqueurs – Alexander Kristoff (Katusha-Alpecin), John Degenkolb (Trek-Segafredo) et Arnaud Démare (FDJ) – mais également de grands favoris de Milan-San Remo comme Michael Matthews (Team Sunweb), André Greipel (Lotto-Soudal), voire Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida), Ben Swift (UAE Team Emirates) et Dylan Groenewegen (Team LottoNL-Jumbo). A noter que Paris-Nice marquera côté français la réunion d’Arnaud Démare, Nacer Bouhanni (Cofidis) et Bryan Coquard (Direct Energie).

La course au soleil portera-t-elle bien son nom ?

La course au soleil a parfois bien mal porté son nom ces dernières années. Que les coureurs se rassurent, ils devraient échapper aux conditions extrêmes qui avaient provoqué l’annulation de l’étape du Mont Brouilly l’an dernier en raison des chutes de neige. Comme le veut la tradition, plus les coureurs progresseront vers Nice, plus le soleil gagnera du terrain sur les nuages. Si la météo s’annonce pluvieuse jusqu’à mercredi, les nuages gris devraient s’effacer à l’entrée du peloton dans la Drôme jeudi à Bourg-de-Péage. La neige ne devrait donc pas jouer les troubles-faits samedi en altitude.

Le parcours de Paris-Nice 2017 :

• 1ère étape (dimanche 5 mars) : Bois d’Arcy-Bois d’Arcy (148,5 km)
• 2ème étape (lundi 6 mars) : Rochefort-en-Yvelines-Amilly (192,5 km)
• 3ème étape (mardi 7 mars) : Chablis-Chalon-sur-Saône (190 km)
• 4ème étape (mercredi 8 mars) : Beaujeu-Mont Brouilly (14,5 km CLM)
• 5ème étape (jeudi 9 mars) : Quincié-en-Beaujolais-Bourg-de-Péage (199,5 km)
• 6ème étape (vendredi 10 mars) : Aubagne-Fayence (192 km)
• 7ème étape (samedi 11 mars) : Nice-Col de la Couillole (177 km)
• 8ème étape (dimanche 12 mars) : Nice-Nice (115,5 km)

Les 10 derniers vainqueurs de Paris-Nice :

2016 : Geraint Thomas (GBR, Team Sky)
2015 : Richie Porte (AUS, Team Sky)
2014 : Carlos Betancur (COL, Ag2r La Mondiale)
2013 : Richie Porte (AUS, Team Sky)
2012 : Bradley Wiggins (GBR, Team Sky)
2011 : Tony Martin (ALL, HTC-Highroad)
2010 : Alberto Contador (ESP, Astana)
2009 : Luis-Leon Sanchez (ESP, Caisse d’Epargne)
2008 : Davide Rebellin (ITA, Gerolsteiner)
2007 : Alberto Contador (ESP, Discovery Channel)