A 30 ans, Yoann Offredo découvre le Tour de France. Il aura pour celà fallu que le spécialiste des classiques trouve refuge en Belgique chez Wanty-Groupe Gobert, lui qui avait toujours couru sous le maillot FDJ. La folie de la Grande Boucle, il ne connaissait pas mais il a trouvé ce qu’il imaginait. « Je m’attendais à peu près à cela. On roule très vite et il y a énormément de monde, énormément de public, énormément de médias, c’est impressionnant. Même les étapes dites de transition et de plaine c’est la folie, ça roule vite et il faut jongler avec les conditions météorologiques. »

Mais le Tour, c’est vingt-et-un jours de course exigeants. Et déjà, après une semaine, des difficultés sont apparues. « Ce que je craignais c’est aussi moi-même. Il faut être solide dans la tête quand ça ne va pas. Aujourd’hui (hier) j’étais malade, j’ai ramé toute la journée et dans ces cas-là on se demande pourquoi on fait ça. Il faut être fort dans la tête et dans les jambes. »

Offredo fait partie d’une formation dont c’est la première participation à la plus grande course du monde. Tous ses coéquipiers découvrent par la même occasion l’événement, ce qui n’est pas forcément un avantage. « Dans une équipe avec des coureurs qui ont plusieurs Tours de France, ils peuvent te rassurer, te dire qu’eux aussi ils ont mal aux jambes et que le lendemain peut être meilleur. Là, on se dit un peu que ça risque d’être pire. »

A l’offensive lors de la première étape en ligne en direction de Liège, Offredo est un aussi un équipier modèle pour son jeune leader, Guillaume Martin. « J’essaie de le protéger sur la plupart des étapes, qu’il prenne le moins de vent possible. » Des sacrifices pour un jeune homme considéré comme des plus talentueux par son aîné. « C’est un coureur qui est exigeant avec lui même mais pas avec les autres. Je pense qu’il a un gros potentiel, plus que l’on imagine. Il est très fort, il frotte et se place très bien, il court très intelligemment. Je pense que ça peut être une des surprises de ce Tour de France. » Pour l’instant, Martin est 22ème au général et 5ème au classement du meilleur jeune. De bonne augure avant la montagne, son terrain de jeu préféré. – Adrien Godard