La course élite homme clôture ces championnats d’Europe sur route ce dimanche à Herning (Danemark). Pour cette deuxième édition, le profil de l’étape est plat, dessiné pour les sprinteurs. 241 kilomètres au programme dans le circuit tracé par les organisateurs. Les coureurs ont d’ailleurs effectué 12 tours dans Herning. En 2016 en France lors de la première édition, le profil du parcours était plus vallonné, donnant plus de chance aux puncheurs. C’était d’ailleurs Peter Sagan qui s’était imposé. Alors qui pour succéder au champion d’Europe et du Monde sur route ?

Les favoris de la course

Une chose est sûre, ce ne sera pas lui-même. Après avoir terminé le Tour de Pologne, Sagan n’a pas souhaité s’aligner pour tenter de conserver son titre. Il y aura tout de même son frère Juran, présent avec la Slovaquie. Sur les 149 coureurs, des sprinteurs comme Alexander Kristoff (NOR), Bryan Coquard (FRA), José Joaquin Rojas (ESP), Elia Viviani (ITA), Sam Bennett (IRL) ou Matti Breschel (DAN) peuvent tirer leur épingle du jeu. Il leur faudra un bon train à l’approche du sprint. A moins que cette deuxième édition ne se finisse pas par un sprint massif. Les rouleurs pourraient tenter de s’échapper dans les derniers kilomètres. On pense notamment à Ryan Mullen (IRL), 3ème du contre-la-montre à Herning, vendredi dernier. Jan Barta (RTC), Steven Lammertink (HOL) ou Victor De la Parte (ESP) pourraient, eux aussi, penser à la victoire en anticipant le sprint. Très bon sprinteur et gros rouleur, Edvald Boasson Hagen (NOR) aura plusieurs options à l’approche des 10 derniers kilomètres.

 Echappée matinale courte

Dès le départ donné à 11 heures, trois coureurs partent dans une échappée au long cours, à 230 kilomètres de l’arrivée. Lukas Spengler (SUI), Anton Elfarsson (ISL) puis Nikolai Shumov (BLR) se regroupent à l’avant du peloton. Les trois hommes vont bien collaborer en tête et prendre très vite 5 puis 10 minutes d’avance. Ils compteront jusqu’à 13 minutes dès le 3ème tour de circuit, à 180 kilomètres de l’arrivée. Dans le peloton, personne ne voulait prendre à sa charge la responsabilité de l’échappée. Les Italiens sont les premiers à se réveiller au sein du peloton, puis c’est au tour des Belges et des Français de se relayer à l’avant du groupe.

Les Danois tentent un coup sur Viviani

A près de 100 kilomètres de l’arrivée, Elia Viviani (ITA) est victime d’un problème mécanique alors que le peloton roule fort sous l’impulsion du Danemark et de la Belgique. L’équipe d’Italie descend très vite pour aider son leader et sprinteur. Edvald Boasson Hagen est lui aussi piégé par l’accélération des Danois. Un groupe d’une cinquantaine de coureur est donc à la poursuite du groupe de favoris avec l’Italie et la Norvège pour ramener leur leader. Gros déficit à combler avec une minute et 20 secondes.

Cette course dans la course a littéralement fait sauter le trio de tête. Spengler, Elfarsson et Shumov se font reprendre à 94 kilomètres de l’arrivée. Les Italiens, à ce moment-là, comptent toujours 50 secondes de retard sur la tête de course. C’est finalement à 83 bornes de l’arrivée que le regroupement s’opère entre le groupe Italie, accompagnés par d’autres coureurs piégés, et le peloton. Une centaine de coureurs est désormais dans le groupe de tête. Pirmin Lang (SUI), Imanol Erviti (ESP) et Jens Keulekeire sortent à ce moment même du peloton sous l’impulsion de ce dernier. Ils feront quelques bornes en tête avant d’être repris à 38 kilomètres de l’arrivée.

Les 30 derniers kilomètres d’observation

Alors qu’il a venté toute la journée, les coureurs retrouvent la pluie dans le dernier tour à Herning. A la cloche, tout le monde est regroupé et bien concentré. Les Belges font le boulot à l’avant, eux qui auront roulé toute la journée. Dans le final, 10 coureurs tentent un coup après 230 kilomètres de course. Steven Lammertink (HOL), Davide Cimolaï (ITA), Luis Léon Sanchez (ESP) notamment collaborent bien et le groupe va prendre une dizaine de secondes d’avance. Ce sont les Danois qui roulent derrière alors qu’ils sont l’une des seules nations à ne pas avoir  d’homme à l’avant. Le beau boulot du Danemark fini par payer et le regroupement s’opère à 7 kilomètres de l’arrivée avant qu’Edvald Boasson Hagen (NOR), Nikolay Trusov (RUS) et Jens Keukeuleire (BEL) fournissent de nouveau un effort à l’avant. Les trois gros rouleurs creusent un petit écart de 10 secondes à 2 kilomètres de la ligne. Mais Boasson Hagen était bien le plus fort dans ce groupe. Il repart de plus belle devant le peloton emmené par les Italiens. Le Norvégien va finalement se faire avaler par le train italien quelques minutes plus tard. A 600 mètres de l’arrivée, l’Italie et la Norvège sont bien placés à l’avant du peloton. Plus compliqué pour le Français Bryan Coquard, mal placé à l’approche du sprint massif.

Duel Viviani-Kristoff sans Bryan Coquard

Une chute à pleine vitesse vient frapper cinq coureurs au milieu du paquet alors que les principaux sprinteurs ont lancé leur sprint. Cette chute a d’ailleurs gêné Bryan Coquard, touché à la roue arrière, qui n’a pu lancer son sprint correctement. Alexander Kristoff est le premier à lancer son sprint à 250 mètres de l’arrivée. Le Norvégien ne lâchera jamais la tête du sprint et s’impose devant Elia Viviani pour un boyau. L’Italien a attendu  le départ de Kristoff pour fournir son ultime effort. Entre les barrières et le Norvégien, l’Italien effectue une remontée quasi-parfaite. Il passe devant le sprinteur de la Katusha pendant une demi-seconde avant de s’incliner pour deux petits centimètres. Le coureur Sky se plaint même auprès du vainqueur du jour pour avoir légèrement dévié sa trajectoire.

Alexander Kristoff, qui devrait partir de Katusha la saison prochaine, est dans une très bonne forme cet été après avoir remporté la Prudential RideLondon. Sa saison 2017 a été assez pauvre en victoire, ce qui lui a été reproché par son équipe. Mais grâce à ses succès à Londres et à Herning avec ce titre de champion d’Europe, le Norvégien sauve les meubles.

 

Classement des Championnats d’Europe,

Herning-Herning, 241 kilomètres :

1. Alexander Kristoff (Norvège) en 5h41’10“
2. Elia Viviani (Italie) m.t
3. Moreno Hofland (Hollande) m.t
4. Pascal Ackermann (Allemangne) m.t
5. Luka Mezgec (Slovénie) m.t
6. Edward Theuns (Belgique) m.t
7. Aksel Nommela (Estonie) m.t
8. Ivan Garcia Cortina (Espagne) m.t
9. Pawel Franczak (Pologne) m.t
10. Michal Kolar (Slovaquie) m.t

Léo Labica