Natalia travaille depuis 5 ans pour l’organisation générale de la Vuelta, elle a 23 ans et est étudiante en médecine à Madrid. Elle s’occupe de tous les accès, entrées et sorties, du village départ chaque jour pour les médias, les invités ou les organisateurs.

Comment se présente cette Vuelta 2017 ?

Elle se présente bien ! Démarrer la Vuelta sur le territoire français est une bonne chose pour le rayonnement de l’événement à l’étranger. Les paysages du côté d’Andorre sont magnifiques et m’ont procuré beaucoup d’émotions. Les arènes de Nîmes m’ont également beaucoup plu, j’ai trouvé cette ville très jolie !

Au début, tout le monde est un peu perdu, il faut prendre ses marques et trouver ses habitudes. C’est difficile car nous changeons de ville tous les jours et il y a de nombreux déplacements. Ce n’est pas comme au football où on travaille toujours dans le même stade.

Comment se passe l’entente avec tes collègues, aussi bien féminins que masculins ?

Nous sommes comme une grande famille, tout le monde se soutient et s’entraide, aussi bien les nouveaux que les plus expérimentés. C’est comme une grosse machine, si les petits rouages ne fonctionnent pas, les plus gros auront des difficultés. Tout le monde est important à son niveau.

Espères-tu faire à nouveau ce travail l’an prochain ?

Oui cela me plairait beaucoup, j’aime travailler pour l’organisation, je m’adapte vite et c’est une très belle expérience où on rencontre beaucoup de gens différents et d’endroits variés. Cela fait rêver un peu les gens qui regardent la Vuelta derrière leur écran de télévision d’habitude et j’aime en faire partie. 

Est-ce frustrant pour toi de travailler sur le village départ et de ne pas assister à la course ?

Oui ça l’est mais nous avons un livre de route avec tous les horaires des cyclistes, les départs, les points de passage et l’arrivée, nous devons toujours partir un peu avant les cyclistes pour ne pas gêner la course, donc on ne les voit pas mais ils ne sont jamais bien loin. En plus, il faut toujours prévoir l’imprévu comme les embouteillages ou les accès difficiles en montagne. 

Il y a quelques jours, il y a eu un attentat à Barcelone ainsi que l’arrestation d’un homme armé à la gare de Nîmes. En tant que femme, es-tu prête à la possibilité que des gens forcent le passage de l’accès au village dont tu es en charge ?

Nous savons que la Vuelta pourrait être la cible de ce genre d’attaques. Il faut avant tout garder son sang-froid. Nous avons de très bonnes équipes de sécurité et la police est toujours dans les parages. Nous essayons d’assurer une sécurité maximale sur cette course et nous faisons de notre mieux ou faire en sorte que rien n’arrive.

Il arrive tous les jours que des gens aient envie de rentrer sur le village départ sans invitation ou accréditation mais je garde mon calme autant que possible. Je connais mon travail. Si vraiment je suis en difficulté, je peux contacter le QG pour appeler de l’aide. Quand la personne en face de moi monte en pression, j’essaie autant que possible de la raisonner, même si parfois les gens vont jusqu’aux insultes ou me disent que je ne suis pas légitime à ce poste.
Ce travail demande de la patience, de l’éducation et de l’élégance et il m’est très précieux. 

Mathilde Duriez, Vélo101