Boudé par une partie du peloton depuis maintenant trois ans, le Tour de Suisse retrouve de sa superbe pour cette édition 2018. Grâce au départ retardé du Tour (7 juillet) pour la Coupe du Monde de football, de nombreux favoris à la victoire finale sur le Tour ont préféré les routes helvétiques à celles du Dauphiné. C’est notamment le cas de Nairo Quintana (Movistar). Le Colombien de la Movistar va tester ses sensations avant de prendre part à la grande boucle, lui qui n’a plus couru depuis le mois d’avril et le Tour du Pays Basque. Grand favori de cette 82ème édition, Quintana pourrait être à son avantage dans les différentes étapes de montagne présentes sur ces neuf jours de course. 

Porte à la découverte du Tour de Suisse

Habitué à se préparer sur les routes alpestres du Dauphiné, Richie Porte (BMC) a axé sa préparation en Suisse. Après avoir couru le Tour de Romandie il y a plus d’un mois, où il a terminé troisième, l’Australien sera au départ du Tour de Suisse pour la première fois de sa carrière. Il devrait y nourrir des ambitions puisque ce tracé 2018 semble taillé pour lui. Avec un contre-la-montre par équipe en ouverture et un chrono individuel de clôture, il devrait pouvoir se détacher des meilleurs grimpeurs s’il reste au contact des plus costauds comme Quintana. 

Comme chaque année, Sagan au départ

Il y en a un qui n’a jamais raté un départ pour le Tour de Suisse, il s’agit de Peter Sagan (Bora Hansgrohe), qui à l’air d’apprécier les pentes helvète. Le champion du monde n’a pas manqué la moindre étape depuis 2011. Et il y a remporté 18 victoires, dont ses quatre succès au classement par point. Cette année, le parcours sera peut-être encore plus accidenté que sur les précédentes éditions, avec de nombreuses étapes réservées aux puncheurs. Mais le Slovaque n’a jamais boudé son plaisir sur les courtes côtes suissesses, où il est souvent sorti vainqueur devants les meilleurs puncheurs, comme ce fût le cas en 2015 ou en 2016 sur la troisième étape. 

Le tenant du titre au rendez-vous

Tenant du titre et lauréat de l’édition 2015, Simon Spilak (Katusha Alpecin) aura fort à faire pour conserver son sésame lors de cette 82ème édition. Le puncheur de la formation suissesse aura cependant l’avantage d’avoir axé sa préparation sur cette échéance. Spilak n’a pas réalisé le meilleur début de saison de sa carrière et aura forcément à coeur de se rattraper sur son Tour préféré. On pourrait le voir à son avantage lors des trois premières étapes. Cela risque d’être en revanche plus difficile pour ne pas perdre de temps sur le chrono par équipe, lui qui n’aura le soutien que de Nathan Haas ou Reto Hollenstein.

Démare et Calmejane pour représenter la France

Côté tricolore, à noter la présence d’Arnaud Démare (Groupama FDJ) qui viendra sur ce Tour de Suisse avec l’ambition d’accrocher une victoire d’étape. La journée qui pourrait lui convenir, c’est surement la 8ème, à Bellinzona, où les côtes seront bien moins présentes qu’auparavant. Il faudra tout de même passer les bosses durant les premières journées. Pour le général, seul Lilian Calmejane (Direct Energie) semble capable de suivre les meilleurs. Le puncheur français devra prouver à Jean-René Bernaudeau qu’il est capable de finir classé sur des courses à étape. Cette saison, il s’est montré à son avantage sur les classiques, lors du Paris-Camembert, ou de la Drome Classic qu’il a remporté. Ca a été en revanche plus difficile sur le Paris-Nice qu’il n’a pas terminé. 

-Léo Labica