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Dominique, quel bilan tirez-vous de ce Tour de France 2018 ?
Pour une équipe de baroudeurs comme la Direct Energie, le bilan est positif. Nous avons été omniprésents dès la première journée, avec de très belles étapes comme celle des pavés où nous étions la formation la mieux représentée à l’avant. Egalement la première étape des Alpes avec la belle troisième place de Rein Taaramae et la sixième de Lilian Calmejane. On savait qu’il serait compliqué de gagner une étape sur ce Tour, on a tout fait pour y arriver. Je crois qu’il y a la moitié des équipes qui n’ont pas gagné.

Vous avez gagné une étape l’année dernière. Comment comparez-vous les deux bilans ?
C’est clair que l’an dernier on avait gagné une étape sur le Tour donc cela marque plus. Maintenant, je crois que les bilans sont presque égaux, on avait ciblé de belles étapes, celles de Mende, de Carcassonne, qui nous convenaient à merveille. Lilian et l’équipe ont répondu présents sur ces étapes pour baroudeurs. Gagner une étape c’est la cerise sur le gâteau, donc c’est vrai que l’an dernier ça marque plus mais le bilan est quand même positif car on ne peut pas reprocher quelque chose à nos coureurs.

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La bonne chose était que le Tour partait de Vendée, la moins bonne est que l’on a l’impression que jusqu’à la première journée de repos, il y a de moins en moins de chances que l’échappée matinale aille au bout. Vous avez cette impression ?
Oui, mais on espérait aussi un peu plus de bataille en Bretagne. Les équipes de sprinteurs en ont décidé autrement, celles qui visaient le général aussi. Nous avons répondu présents sur les étapes qui devaient aller au bout. Après la victoire tient souvent à pas grand chose, il faut de la réussite.

Vous avez le sentiment que les échappées ont plus de chances d’aller au bout dans la deuxième partie de Tour plutôt que dans la première ?
Tout dépend du tracé. On savait que l’échappée sur une étape comme Roubaix avait de grandes chances d’aller au bout. On a répondu présent, Damien Gaudin était le dernier coureur de l’échappée à se faire revoir dans le final. On savait aussi que la première étape des Alpes, la première des Pyrénées était favorable à une échappée, mais c’est clair que sur le tracé du Tour c’était compliqué pour une équipe de baroudeurs d’y arriver avant la deuxième semaine.

C’était votre premier Grand Tour à huit coureurs. Qu’est-ce que cela a amené ou enlevé à la course ?
Cela n’a pas changé grand chose. C’est 22 coureurs en moins dans le peloton, c’est finalement moins de chute.

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Vous avez eu ce sentiment-là ?
C’est toujours 22 coureurs qui ne vont pas frotter donc forcément il y a plus de place pour les autres. Je ne vais peut-être pas dire qu’il y a moins de chutes mais c’est quand même favorable pour la protection des coureurs. Une équipe de huit je trouve cela très bien mais il ne faut pas réduire encore. A sept, cela ne servirait à rien et cela ne changerait pas l’état de la course. On l’a vu, la Sky était à sept à un moment et cela n’a rien changé.

Est-ce que cette réduction par course pourrait vous amener à réduire votre effectif total sur la saison ?
Non pas du tout. Nous avons 300 jours au programme dans l’année, il n’y a pas que le Tour de France. On est souvent sur trois fronts donc pour une équipe Continental Pro comme nous, il faut minimum 20 à 25 coureurs.

Les quatre premiers du général sont des rouleurs-grimpeurs. Pensez-vous que les purs grimpeurs n’ont plus de chances de bien figurer au classement ?
Je pense que pour gagner le Tour de France, il faut être complet dans tous les domaines. Même si le tracé, cette année, arrangeait les purs grimpeurs. Mais ce n’est pas nouveau, il y a eu l’ère Miguel Indurain, il faut être bon dans tous les domaines. Je crois que l’on a un beau vainqueur du Tour avec Geraint Thomas.