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Nicolas, quelle est votre première réaction après l’annonce du parcours du prochain Tour de France?

Je pense que c’est un joli parcours. Il est dur, il est bien équilibré… Ca me soulage un peu de ne pas voir autant de pavés que l’an dernier. Il y a de beaux noms au programme comme le Tourmalet… ca va être fantastique. La troisième semaine sera très dure. Il y aura aussi des nouveautés en Ariège avec le Prat d’Albis. Le chrono par équipes sera aussi intéressant. Je pense que ça sera un joli Tour.

Il y aura beaucoup de cols au dessus de 2000 mètres, ce qui nécessitera une adaptation particulière. Est-ce que ça va changer la donne en terme de préparation et de reconnaissance de votre côté?

Au niveau de la préparation peut-être pas car nous avons l’habitude de faire des entraînements en altitude. C’est un bon point pour certains de nos coureurs comme Geraint (Thomas), Egan (Bernal) ou Chris (Froome) qui aiment plutôt bien l’altitude. Nous avons habitué nos coureurs à l’altitude depuis longtemps, c’est donc un bon point pour nous. 

Le Tour vous fait tous les ans « un clin d’oeil » en réduisant le nombre de kilomètres sur les contre-la-montre. Ca veut dire que vous savez vous exprimer sur tous les terrains et vous le prouvez chaque année…

En tout cas il le faut. Je préfère quand on essaye de challenger les coureurs ou les équipes avec un parcours plutôt que de jouer avec les règles. C’est dommage de changer les règles, puisque finalement on voit qu’en mettant un coureur de moins sur les Grands Tours ça ne fonctionne pas. Je pense qu’il faut vraiment regarder au niveau du parcours pour challenger les coureurs. Je pense être plus un technicien de course là ou d’autres sont des techniciens de parcours qui imaginent des choses… J’entends qu’on pourrait interdire les capteurs de puissance, ce n’est pas que je ne sois pas forcément d’accord, mais je ne vois pas vraiment l’intérêt. Je voudrais qu’on m’explique pourquoi. Nous, on ne connait pas les données des autres coureurs. Si quelqu’un attaque, soit on décide d’aller le chercher parce qu’on pense qu’on le peut, soit on sent qu’on est dans le rouge. On a pas besoin de capteur de puissance pour ça. Maintenant, il est vrai que le capteur de puissance peut parfois aider à se gérer un peu mieux. Mais après, si on interdit les capteurs de puissance ça sera ok pour nous.

« Je sais qu’on a la qualité en France et je rêverais de voir un Français gagner le Tour »

Le dernier kilomètre de la Planche des belles filles sera un mix entre du macadam et de la terre. En tant que technicien, est-ce que ce sont des aspects qui vous intéressent?

J’aime toujours quand il y a un peu de terre, ça me rappelle le VTT. Je suis curieux de cette nouveauté. Ca pourrait ressembler à ce qu’on a connu cette année sur le Plateau des Glières. Excepté le risque de crevaison, ça devrait aller.

A la vue du parcours, avez-vous déjà une idée du 8 de départ potentiel pour Bruxelles?

Honnêtement on a terminé la saison il y a quelques jours, on a un peu de temps pour se poser. On a tous besoin de se reposer, plus mentalement que physiquement. Nous prendrons de meilleures décisions, reposés. Quoiqu’il en soit, nous avons des coureurs de qualité et plusieurs possibilités.

Les cinq derniers Grands Tours ont été remportés par des Britanniques. Qu’est-ce que ça vous évoque?

Comment le dire… (rires). Je travaille dans une équipe Britannique, mais j’aimerais voir des Français gagner. Je sais qu’on a la qualité en France et je rêverais de voir un Français gagner le Tour. Je sais que ça plairait même à Dave (Brailsford). Mais forcément, je suis dans une équipe et Geraint (Thomas) ou Chris (Froome) sont devenus des potes et tant qu’on peut gagner, on gagne. Après, je reste Français avant tout.

On a pu voir que Simon Yates et son staff on su tirer les conséquences de la défaite sur le Giro…

Oui, je pense que ça a été une façon d’apprendre tout simplement. Est-ce que les après-courses en France sont assez bien débriefées? Est-ce qu’on a apprend assez de nos erreurs? Je ne sais pas. Ce qui est sûr c’est qu’on a la qualité quand on voit des Pinot, des Bardet ou même d’autres, j’en oublie. C’est difficile de répondre…