En mettant de côté le dernier nommé tout juste 20 printemps au compteur, les autres coureurs ont respectivement fêté leur : 35 ans, 32 ans, 36 ans, 34 ans, 34 ans, 30 ans (en février 2021) et 29 ans.

Nous continuons dans les âges avec 2 parmi les têtes d’affiche de l’équipe : Dan Marin (34 ans) et Andre Greipel (38 ans).

En continuant de miser sur l’expérience et la maturité, l’équipe peut-elle briller en 2021 ?

Le Stelvio offre toujours de magnifiques paysagesLe Stelvio offre toujours de magnifiques paysages | © Israel Start-Up Nation

Pour

Dan Martin qui faisait donc déjà partie de l’effectif en 2020 a fini l’année en excellente condition avec une 5ème place sur la Flèche Wallonne – là où les qualités d’explosivité qui s’émoussent avec l’âge sont pourtant nécessaires pour obtenir un résultat. Mais c’est surtout la Vuelta qui retient l’attention : sa 4ème place à l’arrivée (meilleure place dans un Grand Tour) avec une victoire d’étape à la clé.

Par ailleurs, parmi les autres trentenaires qui ont renforcé l’équipe, aucun ne sort de « nulle part ». Il s’agit là de grands champions. Certes, ils ont dépassé l’apogée de leur carrière – on ne progresse plus physiquement à cet âge là – mais ils savent tous comment se préparer et se connaissent par cœur. Un nouveau challenge peut aussi les booster afin de montrer qu’ils ne sont pas encore sur le déclin.

Chris Froome est évidemment le coureur à qui l’on pense à ce sujet : d’un côté le temps qui passe l’éloigne de ses meilleures années mais d’un autre, l’accident qu’il a subi sur le Dauphiné Libéré 2019 est plus long à s’oublier à son âge. Froome est un coureur qui a toujours eu besoin de grosses charges de travail pour être à son meilleur niveau et avec la Vuelta dans les jambes à un moment exceptionnellement avancé de la saison, il peut espérer continuer à progresser cet hiver. Surtout qu’il est apparu plutôt éloigné de son poids de forme, c’est-à-dire avec un autre axe de progrès possible.

Quant aux autres trentenaires de l’équipe, c’est peut-être le nombre qui fera la force. La stratégie de recrutement a misé en bloc sur des coureurs approchant ou dépassant même les 35 ans. Sur l’ensemble de ces coureurs, un ou plusieurs va probablement performer.

Car après un Tour 2020 passé dans l’anonymat, qui aurait misé sur Dan Martin pour la Vuelta ? Probablement personne, puisque l’hypothèse la plus probable était que la Grande Boucle n’était qu’une nouvelle étape du déclin du coureur irlandais.

Dan Martin à la lutte avec les meilleurs sur les pentes redoutables de l'AngliruDan Martin à la lutte avec les meilleurs sur les pentes redoutables de l’Angliru | © Israel Start-Up Nation

Contre

C’est toujours Chris Froome qui pose le plus de questions à l’horizon 2021. Si le paragraphe précédent expose le fait que revenir de la blessure qu’il a subie, demande beaucoup de temps, la saison 2019 elle-même (avant l’accident) n’avait pas été des plus brillantes : 91ème au Tour de Colombie, 94ème au Tour de Catalogne et 11ème au Tour des Alpes – le meilleur résultat de son année – mais avec une condition physique alors très inférieure à celle de ses coéquipiers Pavel Sivakov et Tao Geoghegan Hart. Froome avait alors 33 ans et cela faisait déjà 9 ans qu’il torturait son organisme à coups de régime alimentaire strict et de stages harassants sur les pentes du Teide. Sur ses meilleures années, en 2013 par exemple il gagnait déjà très tôt dans l’année : Tour d’Oman, Critérium International et Tour de Romandie ajoutaient des lignes à son palmarès. Rien à voir donc, avec l’entame de saison 2019. Comment imaginer que 2021 soit différent ?

Une partie de l'équipe Israel Start-Up NationUne partie de l’équipe Israel Start-Up Nation | © Israel Start-Up Nation

Pour les autres grands noms qui ont signé dans l’équipe, l’année 2020 n’a que trop peu donné de garantie. Sep Vanmarcke n’a pas de places d’honneur à proposer, Daryl Impey a mis un gros coup de frein sur ses résultats en comparaison de sa saison 2019 (où il avait accroché : Tour Down Under, étape du Tour de France, Czech Cycling Tour), Alessandro De Marchi n’a qu’une 2ème place du Championnat d’Italie de CLM à proposer.

Reste Michael Woods qui a nettement plus pesé sur le final des grandes courses que ses futurs équipiers, comme en attestent ses victoires d’étape lors de Tirreno-Adriatico et du Tour d’Espagne et ses places d’honneurs sur la Flèche Wallonne (3ème) et Liège-Bastogne-Liège (7ème). Le déclin ne semble donc pas toucher le coureur canadien, qui pratique le cyclisme à temps plein seulement depuis 2013. Son organisme n’est probablement pas autant « usé » que d’autres coureurs du même âge.

L'équipe cherchera à prendre son envol en 2021L’équipe cherchera à prendre son envol en 2021 | © Israel Start-Up Nation

Par Olivier Dulaurent