Marcel, quelle différence faites-vous entre votre victoire d’étape à Bastia et celle obtenue aujourd’hui à Saint-Malo ?
C’est un moment que j’attendais vraiment : être confronté aux meilleurs sprinteurs du monde, et surtout qu’il n’y ait pas de chute qui modifie le sprint, comme ce fut le cas à Bastia. J’attendais de pouvoir réellement battre les meilleurs sprinteurs. Je suis très fier d’y être parvenu et je suis aussi très satisfait de tout le travail qu’a accompli mon équipe. On a montré la force qui était la nôtre. Le seul point noir, c’est la chute de Tom Veelers après qu’il m’ait lancé.

Avez-vous su ce qui se passait derrière vous lorsque Tom Veelers est tombé, bousculé par Mark Cavendish ?
J’ai découvert la chute en vidéo après l’arrivée car elle s’est produite derrière moi et je n’en ai rien vu. Je pense que c’est surtout une question de malchance. Tom Veelers s’est relevé après m’avoir lancé. De son côté Mark Cavendish a voulu passer par la droite. Ils se sont rentrés l’un dans l’autre, Tom a perdu le contrôle. Je ne peux pas imaginer que ce soit fait exprès. C’était un sprint un peu chaotique, on était trop près de la ligne, c’est plus la faute à pas de chance.

Vos victoires dans le Tour de France vous ont-elles fait gagner le respect des autres équipes de sprinteurs ?
C’est effectivement très différent, à la fois depuis ma victoire à Bastia mais aussi depuis l’année dernière. Les autres équipes nous voient différemment désormais, il y a une sorte de respect qu’il n’y avait pas auparavant. Sur le Tour, c’est difficile pour tout le monde de se placer en vue d’un sprint. Tout le monde à 20 kilomètres de l’arrivée à Saint-Malo essayait déjà de remonter, et pas seulement les équipes de sprinteurs, mais aussi les équipes de leaders. Tout le monde voulait éviter une chute ou un risque de bordure. C’était plus dangereux du coup. Mais mon équipe a fait du bon boulot et m’a bien protégé. Quand les gars m’ont ramené devant sous la flamme rouge, c’était facile pour moi.

Propos recueillis à Saint-Malo le 9 juillet 2013.