Depuis que l’Union Cycliste Internationale a rendu son verdict dans l’affaire Armstrong, la planète cyclisme se lâche. Les réactions fusent de toutes parts à la suite de la décision de l’UCI d’annuler les résultats de Lance Armstrong depuis 1998. Sur RTL, Jean René Bernaudeau n’y va pas par quatre chemins. Le manager de l’équipe Europcar affirme que « le plus grand tricheur du cyclisme est tombé ». Son homologue à la FDJ-BigMat, Marc Madiot au micro d’Europe 1 voit l’affaire comme « une occasion exceptionnelle, unique, de pouvoir refondre complètement l’évolution de ce sport (…) Il faut aller au bout du problème ».

Samuel Dumoulin et Oscar Pereiro vont beaucoup plus loin et s’en prennent directement à l’UCI. Le coureur de Cofidis lâche sur Twitter « Si l’UCI veut prendre une vraie décision, elle doit se retirer de la lutte antidopage et demander à ce qu’un système de régulation indépendant soit mis en place. Toutes les autres fédérations internationales devraient faire de même » Le vainqueur du Tour 2006 demande lui à ce que « Toute l’UCI démissionne. Après tant d’années et avec plus de 10 millions d’euros gagnés, le fait qu’Armstrong soit sanctionné à partir de témoignages d’anciens coéquipiers et non d’autres preuves est très frustrant » explique l’Espagnol.

D’autres préfèrent prendre la nouvelle avec le sourire. Jimmy Engoulvent (Saur-Sojasun) dans un tweet ironise  « 137e en 2004 devient donc mon meilleur classement général sur le Tour de France » Le Belge Olivier Kaisen (Lotto Belisol), avec autant d’humour, dit « C’est officiel, j’ai remporté autant de fois le Tour de France que Lance Armstrong ».

De son côté la Fédération Française de Cyclisme souhaite toujours que le palmarès du Tour de France lors du règne d’Armstrong entre 1999 et 2005 reste vierge et demande les remboursements de 2,95 millions de primes touchées par l’Américain lors de ses Grandes Boucles victorieuses. « Sur ces deux derniers points, consciente du préjudice considérable que cette affaire porte au cyclisme en général et au cyclisme français en particulier, la FFC se réserve toutes possibilités d’actions judiciaires pour faire valoir ce préjudice et en demander, à qui de droit, réparation » annonce la Fédération dans un communiqué.

Dans ce concert de réactions mélangeant soulagement et indignation, la position de Laurent Jalabert détonne. Le sélectionneur national a défendu l’Américain. « Armstrong, quoi qu’il en soit, c’est un immense champion, a déclaré Jalabert sur RTL. Il a pu prendre quoi que ce soit, des coureurs de son niveau, il n’y en avait pas tant que cela. C’est quand même quelqu’un qui avait un talent énorme et qui a toujours un talent énorme. Il a un mental énorme. Il a fauté, il a été attrapé, il est suspendu pour ça, mais quoi qu’il en soit c’était quelqu’un qui était hors norme au niveau de ses capacités ». L’ancien Champion de France n’est pas le seul à défendre l’ex-sextuple vainqueur du Tour. Ricardo Ricco lance sur Twitter « Un âne ne se transforme pas en cheval de course ». Eddy Merckx, sans prendre position en faveur d’Armstrong a critiqué l’attitude de ses équipiers. « Je suis fâché contre les coureurs qui parlent après auprès des enquêteurs. Bon sang, qu’ils parlent pendant ! Au moins, cela servirait la cause. Après, c’est trop tard. Si un coureur s’inquiète de pratiques douteuses, il a le devoir de s’exprimer pour le bien des autres » a déclaré le Cannibale.

Le principal intéressé à lui aussi réagi sur les réseaux sociaux. Non pas en twittant mais en changeant sa courte biographie. Dorénavant Lance Armstrong n’affirme plus être septuple vainqueur du Tour, et dit simplement qu’il « élève ses cinq enfants. Lutte contre le cancer. Nage, fait du vélo, cours et joue au golf dès qu’il peut », comme s’il acceptait la décision de l’UCI.