En 2010, lors de sa première saison dans la catégorie Juniors, Julien Palma a remporté un titre mondial, trois titres de champion d’Europe et trois titres de champion de France.

« Notre médaille d’or en vitesse par équipe aux Mondiaux de Montichiari ? C’était notre principal objectif de la saison 2010. Cela me tenait vraiment à cœur. On disposait d’une bonne équipe et comme je ne connaissais pas vraiment mon niveau international en vitesse individuelle, j’ai donc tout misé sur cette épreuve. On s’est bien débrouillé. Le temps a été homologué comme un record du monde mais cela reste plutôt anecdotique. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces Mondiaux ont été particulièrement bien pensés. Nous avons effectué un stage à Bordeaux pour affiner notre préparation mais ce sont surtout les efforts fournis à l’INSEP tout au long de l’année qui ont été récompensés. On a bien insisté sur les départs, moi j’ai fait des séances un peu plus longues pour préparer mon troisième tour pendant que mes coéquipiers suivaient eux aussi un programme d’entraînement individualisé. On savait qu’une fois sur la piste, il fallait rester concentré et bien écouter les bips du décompte pour se lancer au mieux. Ensuite, ne pas se relâcher et bien passer les relais et enfin, moi, en tant que troisième homme, je devais foncer jusqu’à la ligne d’arrivée.

Je suis originaire de la région Centre, plus exactement de la périphérie orléanaise. En 2009, alors que j’étais Cadet deuxième année, Frank Durivaux et Florian Rousseau m’ont fait comprendre que si j’étais champion de France de vitesse individuelle j’aurais ma place à l’année à l’INSEP. J’ai évidemment préparé avec soin mon Championnat pour après rejoindre la célèbre institution dès septembre de la même année. Depuis, je fais uniquement de la piste. Ma spécialité c’est la vitesse et le reste c’est vraiment pour le plaisir. Je n’ai fait qu’une seule course sur route en 2010. Actuellement, c’est vrai que je travaille énormément la discipline du kilomètre parce que c’est un excellent entraînement pour un sprinteur. Pour bien faire sur cette distance, il faut être bon démarreur et bon finisseur. C’est un exercice très complet. Sans oublier les petites sorties sur route qui me permettent d’être endurant. Les week-ends, quand je rentre chez moi, je me réserve deux heures sur les routes des alentours d’Orléans.

J’essaie de rentrer à la maison le plus souvent possible. Cela me permet de conserver une vraie vie à l’extérieur de l’INSEP. Ce n’est pas toujours facile mais j’essaie de voir mes amis le plus souvent possible. En plus, cette année, je suis en Terminale. Et même si les professeurs se déplacent pour nous faire cours à l’INSEP, mon agenda sera bien chargé jusqu’aux examens du baccalauréat, si bien que dans l’immédiat, je n’ai pas de gros objectif. Il se peut que cet hiver j’aille courir à Gand, en Belgique, dans le but de perfectionner ma technique mais sans plus. En revanche, mes objectifs de 2011 seront bien les Mondiaux et les Championnats d’Europe Juniors.

Aux derniers Europe, j’y remporte trois médailles d’or : celle du kilomètre, de la vitesse individuelle et de la vitesse par équipe. J’ai pris ma revanche face à certains de mes adversaires des Mondiaux qui avaient eu lieu quelques semaines auparavant. Cette année a été très bien récompensée et j’espère poursuivre ainsi même si les possibilités d’être pistard professionnel sont pour l’instant réduites. Je ne sais pas si dans l’immédiat ceci est une bonne chose pour moi car s’en suivent des obligations imposées par le sponsor qui, par la suite, déterminent un calendrier de compétitions qui peut s’avérer contraignant. Si l’entraînement se planifie en fonction des épreuves du calendrier et non plus selon les besoins du coureur, alors les progrès seront forcément beaucoup plus lents. De toute façon, au vu des possibilités de devenir professionnel qui nous sont offertes en France, la question ne se pose pas. Cofidis va disparaître dans quelques jours et l’US Créteil a considérablement réduit son budget.

Avec mes entraîneurs nous avons également revu ma position sur le vélo. Je leur fais confiance. Ils ont l’expérience et l’œil aguerri. Maintenant je suis plus allongé mais ce n’est pas encore parfait pour le kilomètre. On y pense. Tout comme les braquets utilisés en course. En m’installant à Vincennes, j’ai commencé la musculation et évidemment mes développements ont évolué. Tout cela me motive bien pour la saison à venir qui s’annonce difficile à cause de mes études. Alors j’écoute. J’écoute attentivement les conseils qui me sont délivrés, surtout en ce qui concerne la vitesse individuelle. Tactiquement je dois être bon. L’important pendant un match de vitesse, c’est d’être fort sur l’instant. On peut difficilement prévoir ce que va faire l’adversaire, dès lors il faut savoir réagir vite. Très vite. Je compte bien sur mon démarrage car les chronos des sprints arrêtés ne sont pas trop mauvais. Et ceux des sprints longs : idem. J’aime bien courir en première position pour avoir la corde mais en deuxième, ça me va aussi. Je pense et j’espère être suffisamment complet. Quant au surplace, c’est surtout un moyen de se détendre en fin de séance d’entraînement. »

Propos recueillis par Franco Cannella.