Si tous les coureurs sont reçus comme des rois dans le richissime Etat de Dubaï, le tapis rouge est bel et bien réservé aux sprinteurs. Après une édition, il est logique que le Tour de Dubaï se cherche encore. Ce n’est donc plus un contre-la-montre, comme l’an dernier, qui ouvre les festivités, mais une étape toute plate dévolue d’avance aux sprinteurs. Pour beaucoup, c’est la rentrée. Pour d’autres, la course permet de peaufiner un état de forme déjà testé de l’autre côté du globe, soit au Tour de San Luis, soit au Tour Down Under. Et si c’étaient ces quelques petits pourcents qui avaient fait la différence entre Mark Cavendish (Etixx-Quick Step) et Andrea Guardini (Astana) aujourd’hui ? Le premier a déjà couru et a déjà gagné en Argentine. Le second ouvre à Dubaï sa saison. Et cela a bien failli être par une victoire.

C’est à croire qu’il n’y avait pas de place pour les surprises. Au moment où le peloton s’élance, les ingrédients sont les mêmes que ceux que l’on peut retrouver depuis treize ans, c’est-à-dire depuis que des cyclistes ont investi le Golfe Persique lors de la première édition du Tour du Qatar : des conditions clémentes que l’on ne peut guère trouver en Europe à cette période de l’année, un profil d’étape qui ne comporte pour ainsi dire aucune dénivellation, un kilométrage relativement court… et une échappée vouée à l’échec ! Enrico Battaglin (Bardiani-CSF), Alessandro Bazzana (Unitedhealthcare), Vladimir Gusev (Skydive Dubaï), Nicolas Lefrançois (Team Novo Nordisk) et Rafael Valls (Lampre-Merida) auront tout de même eu le mérite d’essayer sur cette étape qui ne pouvait se conclure que par un sprint massif.

Les équipiers des sprinteurs n’ont rien laissé au hasard et ont gardé le contrôle sur les cinq fuyards. C’est à peine s’ils laissent 1’51 » aux hommes de tête à plus de 60 bornes de l’arrivée. Les jeux sont faits et pourtant le peloton prendra son temps pour reprendre les échappés. A 20 kilomètres du terme, l’aventure se termine pour les cinq courageux.

Commence alors la vraie bataille entre équipes pour prendre le contrôle du paquet. Les coureurs se succèdent en tête sans qu’une formation parvienne à prendre l’ascendant. Le Team Sky gagne son bras de fer avec Etixx-Quick Step pour entrer en tête à la flamme rouge, mais c’est un mal pour un bien pour l’équipe belge. Mark Renshaw lance la machine un peu plus tard et pourtant son leader Mark Cavendish doit produire son effort de beaucoup trop loin. A l’inverse, Andrea Guardini lance son sprint trop tard. Le sprinteur italien revient fort et semble en mesure de sauter son adversaire sur la ligne. Mais l’ancien champion du monde parvient à le contenir pour moins d’une demi-roue. Après avoir longtemps buté sur Fernando Gaviria au Tour de San Luis, le Cav a enfin lancé sa saison et collecte déjà son deuxième bouquet de l’année.

Et pourquoi pas un troisième demain sur la 2ème étape entre Dubaï et Palm Jumeirah (187 km) ?

Classement 1ère étape :

1. Mark Cavendish (GBR, Etixx-Quick Step) les 145 km en 3h25’00 » (42,4 km/h)
2. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
3. Elia Viviani (ITA, Team Sky) m.t.
4. Alexander Porsev (RUS, Team Katusha) m.t.
5. Juan-José Lobato (ESP, Movistar Team) m.t.
6. Luka Mezgec (SLO, Giant-Alpecin) m.t.
7. Andrea Palini (ITA, Skydive Dubai) m.t.
8. Paolo Simion (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
9. Daniel Oss (ITA, BMC Racing Team) m.t.
10. Martijn Verschoor (PBS, Team Novo Nordisk) m.t.

Classement général :

1. Mark Cavendish (GBR, Etixx-Quick Step) en 3h24’50 »
2. Andrea Guardini (ITA, Astana) à 4 sec.
3. Elia Viviani (ITA, Team Sky) à 6 sec.
4. Ben Swift (GBR, Team Sky) à 7 sec.
5. Alessandro Bazzana (ITA, Unitedhealthcare) m.t.
6. Manuele Boaro (ITA, Tinkoff-Saxo) à 8 sec.
7. Enrico Battaglin (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
8. Rafael Valls (ESP, Lampre-Merida) à 9 sec.
9. Alexander Porsev (RUS, Team Katusha)  à 10 sec.
10. Juan-José Lobato (ESP, Movistar Team) m.t.