Des paysages sublimes entre la mer Méditerranée d’un côté, le massif des Maures à l’assaut duquel on s’engage de l’autre, telle est l’une des recettes de la Granfondo Golfe de Saint-Tropez. Et force est de constater qu’elle séduit avec quelques 750 engagés sur les premières distances longues de la saison (179 kilomètres pour le grand parcours, 136 pour le petit !), tout bonnement parmi les plus longues du calendrier cyclosportif. Voilà la première vraie cyclo qui propose cinq heures de vélo au moins, dans des conditions on ne peut plus idéales pour faire du vélo, entre 15 et 20° dimanche, sous un ciel voilé mais sans vent ni pluie.

Par sa distance, la Granfondo Golfe de Saint-Tropez se veut une course de costauds. Au départ de Saint-Tropez, la trentaine de kilomètres plutôt plats permet de bien se mettre en jambes avant un bel enchaînement de difficultés. Les premiers petits talus n’étant pas suffisants pour établir une première sélection, c’est un peloton fort garni qui se présente au pied du Canadel, que l’on attaque après 35 kilomètres. Là, les choses sérieuses commencent !

C’est parti pour une escalade de 4-5 kilomètres sur des routes qui surplombent la Méditerranée et offrent une vue imprenable sur les îles d’Hyères. Mais au sommet du col du Canadel, on ne bascule pas ! On enchaîne en fait avec un long faux-plat. Impossible de récupérer des efforts fournis dans cette première difficulté. Les groupes sont formés, les meilleurs déjà partis, désormais chacun fera sa course. Se présente alors la descente qui nous conduit au col du Babaou, 8 kilomètres assez roulants qui se franchissent grand plateau pour les plus costauds. Versant descendant, le Babaou est plus sinueux, avec de nombreux lacets, mais sur un bon bitume jusqu’à Collobrières, dont la traversée annonce le gros morceau de la journée : le col des Fourches (8 km à 4,3 %).

On est ici au cœur du massif des Maures, dont la chapelle Notre-Dame des Anges, qui trône au milieu des châtaigniers et des chênes-liège, symbolise le point culminant et offre un point de vue sur la Méditerranée et les Alpes. Son accès se fait via une petite route assez granuleuse, relativement raide dans les 5 derniers kilomètres. Son sommet annonce quant à lui la seconde partie de circuit, qui débute par une descente plutôt technique sur une mauvaise chaussée qui recquiert l’attention de ceux qui s’y engagent.

Le retour sur de bonnes routes au bas de la descente laisse enfin du temps pour récupérer pendant une quinzaine de kilomètres, juste avant de remonter vers La Garde-Freinet pour 5-6 kilomètres à nouveau roulants. Les parcours se séparent alors. Tandis que le petit descend direct sur Gassin et la ligne d’arrivée, le grand prend à gauche direction Plan de la Tour. Cette boucle supplémentaire de 40 kilomètres se veut usante mais sans grosse difficulté dans le final, les dernières bosses n’étant pas trop méchantes pour peu qu’on ait conservé suffisamment d’énergie pour rejoindre Gassin.

A l’arrivée, c’est un coursier belge de 21 ans, Michiel Minnaert, qui s’impose en 4h59’11 ». Il sera le seul à avoir bouclé les 179 kilomètres en moins de cinq heures, précédant Martin Kelderman (5h00’47 ») et Luca Rocchi (5h00’48 »). Première féminine, Margriet De Beus se classe 70ème en 5h24’20 ». Sur le petit parcours la victoire revient à Laurent Floreani en 3h50’34 » devant les pros de La Pomme Marseille 13 Benjamin Giraud et Thomas Vaubourzeix.

Seul point noir de cette édition, le joli bazar du départ. Au pays du célèbre gendarme la sécurité a fait un peu défaut à l’organisation au moment de quitter Saint-Tropez. La faiblesse de l’escorte motorisée a provoqué quelques frayeurs mais surtout des erreurs d’aiguillage. Si certains ont fait un tout droit sur 200 mètres après un rond-point, contraints de faire demi-tour, les deux « mobylettes » qui s’étaient échappées très vite après le départ n’ont pas eu la chance de constater leur erreur et ont été quittes pour une longue course-poursuite.

Si ce n’est ce petit couac, on prend toujours un vrai plaisir à bouffer des kilomètres à la Granfondo Golfe de Saint-Tropez, à l’arrivée de laquelle la paëlla servie change de l’éternelle pasta-party. Les classements sont rapidement affichés et toujours fiables avec le système éprouvé de la puce électronique. Reste alors à rejoindre son véhicule laissé à Saint-Tropez, les lieux de départ et d’arrivée étant distants de quelques kilomètres, ce qui n’est guère dérangeant dans la mesure où les deux villes sont proches l’une de l’autre.

Classement 179 km :

1. Michiel Minnaert en 4h59’11 »
2. Martin Kelderman en 5h00’47 »
3. Luca Rocchi en 5h00’48 »
4. Sieben Devalckeneer en 5h00’49 »
5. Andrea Paluan en 5h00’49 »
6. Jérémy Bescond en 5h03’37 »
7. Brecht Denys en 5h04’46 »
8. Jean-Luc Chavanon en 5h04’48 »
9. Jari Verstraeten en 5h04’49 »
10. Fabien Oules en 5h04’50 »

70 et 1ère Dame. Margriet De Beus en 5h24’20 »

Classement 136 km :

1. Laurent Floreani en 3h50’34 »
2. Benjamin Giraud en 3h51’21 »
3. Thomas Vaubourzeix en 3h51’21 »

88 et 1ère Dame. Véronique Florizoone en 4h27’18 »