On ne saurait cantonner Nice et sa région au seul littoral méditerranéen mis en lumière chaque année par l’arrivée triomphale de Paris-Nice sur la Promenade des Anglais. Avec la Charly Bérard, c’est la découverte des reliefs de l’arrière-pays qu’il nous est donné dé découvrir sur 115 ou 85 kilomètres, la différence entre les deux parcours se traduisant par l’emprunt d’une boucle de 30 bornes incluant le gros morceau de l’épreuve, le col de l’Ablé, en fait le prolongement du col de Braus, qui culmine à 1145 mètres d’altitude… avant la plongée finale sur Nice. Au menu 2400 mètres de dénivelé pour le 115 kilomètres, 1300 mètres pour le 85 kilomètres. Soit des moyennes assez basses, d’autant plus que les descentes truffées de virages ne permettent pas d’atteindre de grosses vitesses.

Pas de Promenade des Anglais pour les cyclos de la Charly Bérard mais les installations du Stade Vauban, au cœur de Nice, où un parking est à disposition des coureurs sur le lieu du départ, ce qui n’est pas forcément évident en ville. Qui dit départ en ville dit toutefois complications urbaines, nombreux îlots directionnels et multiples bifurcations. Une difficulté à laquelle pallie l’organisation en neutralisant le départ dans les quartiers nord de la cité azuréenne jusqu’au départ réel donné à Saint-André-de-la-Roche, à la sortie de Nice. Le paquet est alors lâché au pied de la première difficulté, qui grimpe sur 5 kilomètres sur les hauteurs de Nice, sans gros pourcentages, mais qui a pour effet d’étirer le paquet et, déjà, de former de premiers groupes escortés chacun par une moto.

La Charly Bérard, c’est une succession de montées et de descentes par de petites routes sinueuses dont les descentes sont assez techniques, avec de nombreux virages serrés sur des routes très tortueuses. Ici, on peut clairement faire le break dans les descentes techniques, qui constituent un supplice pour un mauvais descendeur, sur des routes seulement séparées du précipice par un muret. Gare à ne pas sortir du parapet ! Un rouleur patenté ne sera pas servi car on ne trouve quasiment pas de plat sur la Charly Bérard, qui compte quatre principales difficultés dont la principale intervient donc sur la fin du grand parcours avec le col de Braus, qui monte 10 bornes à 6 % avec des passages à plus de 10 %, au sommet duquel on vire à gauche pour continuer à monter sur 300 mètres de dénivelé jusqu’au col de l’Ablé !

De là, à une petite trentaine de kilomètres du but, on bascule dans la descente du col de l’Orme puis dans celle du col de Nice, qui nous ramène jusqu’aux faubourgs niçois par des faux-plats descendants. L’accès à la ligne d’arrivée, au Stade Vauban toujours, est facilitée par la privatisation d’une voie dans les rues de Nice. L’accent est mis sur la sécurité, les carrefours sont bien gardés tout au long de la cyclo, et la condamnation d’une voie dans Nice, délimitée par des plots en faveur des cyclos, est à souligner.

Côté météo, on s’attendait à une belle journée mais les entrées maritimes ont caché le soleil. Quelques gouttes ont même été perçues au sommet du col de l’Ablé, où il ne faisait pas bien chaud dans la descente pour les coureurs, nombreux, à être partis en cuissards et manches courts sous les températures clémentes du littoral (18°).

La courte distance du grand parcours a attiré beaucoup de coursiers, à l’image des coureurs locaux du Sprinteur Club de Nice ou de Cavigal Nice Cyclisme, du pro de La Pomme Marseille 13 Antoine Lavieu, de l’ex pro Geoffroy Lequatre ou des coursiers italiens emmenés par Alessandro Donati, l’ancien pro d’Acqua & Sapone entre 2004 et 2012. C’est lui qui est arrivé en tête à Nice avec son coéquipier Dmitry Nikandrov, au terme d’une course par élimination ayant réduit le groupe de tête à une trentaine de coureurs dès les premières difficultés, avant que la descente très sinueuse et très technique sur L’Escarène ne casse le groupe en deux. Du premier groupe se sont alors échappés les deux coéquipiers dans la montée du col de Braus, qui en terminent à Nice en 3h12’44 ». Lionel Baudoin arrive 3ème en 3h17’25 ».

Sur le petit parcours, Benjamin Cornu s’impose au sprint en 2h15’29 » devant Jean-Philippe Valenti et Roger Miquet.

Au retour sous le chapiteau dressé près du Stade Vauban, un repas froid est servi rapidement. L’organisation de cette cyclo pro mais conviviale ne passe à côté d’aucun détail. Le plateau-repas est déjà tout prêt, grâce à l’énergie déployée par les bénévoles. Sous le chapiteau, la formule inclut pâtes, fromage, tarte et petit café. Avant les remises de prix du podium en présence de l’ancien arbitre Gilles Veissière, adjoint aux Sports, et la tombola qui a permis aux cyclos chanceux de repartir avec des lots sympas : roues, accessoires, bons d’achat…

Classement 115 km :

1. Alessandro Donati en 3h12’44 »
2. Dmitry Nikandrov en 3h12’44 »
3. Lionel Baudoin en 3h17’25 »
4. Benoît Culiez en 3h19’22 »
5. Joris Bagnol en 3h21’13 »
6. Arnaud Dubois en 3h21’16 »
7. Manuel Fedele en 3h21’27 »
8. Sébastien Albizzati en 3h23’55 »
9. Stéphane Cheylan en 3h24’03 »
10. Marcelo Carvalho en 3h24’03 »

39 et 1ère Dame. Marie Dessart en 3h42’56 »

Classement 85 km :

1. Benjamin Cornu en 2h15’29 »
2. Jean-Philippe Valenti en 2h15’29 »
3. Roger Miquet en 2h15’30 »

42 et 1ère Dame. Sandrine Polizzi en 2h30’32 »