Si la Forest’Cime était un repas, on dirait bien volontiers que la première étape de vendredi était une entrée bien copieuse avant le plat de résistance lui aussi bien consistant. 400 kilomètres et 9000 mètres de dénivelé sont au programme sur trois jours pour un nouveau concept de cyclosportive, renouant avec les racines du cyclosport. Ce week-end, la compétition sera presque mise entre parenthèses au profit de la solidarité et de la convivialité avec une équipe organisatrice à l’écoute de ses participants et aux petits soins. Les temps ne sont chronométrés que dans la plus belle ascension de la journée et le reste du temps, les 105 participants (dont cinq femmes) pourront aller à leur rythme pour découvrir les routes méconnues, mais ô combien pittoresques et difficiles, du Jura.
On aurait pu croire qu’avec cette formule, le rythme irait crescendo jusqu’à la partie chronométrée de 3,8 kilomètres située hier sur le col de Mentrier avant de se radoucir une fois passée la ligne. Il n’en a rien été, et c’est parti très fort sur les coups de 9h. Le ciel gris et les gouttes de pluie qui baptisent le peloton de cette première édition n’annonçaient rien de bon. D’autant que l’orage a grondé dans la nuit. Finalement, on s’en sortira bien côté météo et le soleil jouera à cache-cache avec les nuages durant toute la journée. Tout l’inverse de la pluie qui s’est vite abstenue de tomber une fois le peloton élancé.

Durant les 122 kilomètres du jour, on emprunte des routes sur lesquelles on n’aurait peut-être pas l’idée de s’aventurer : des routes étroites de montagne ou dans de petits villages charmants de l’Ain, comme celui d’Oncieu qui permet de rejoindre le plateau de Hauteville en fin d’étape. L’organisation connaît son terroir et ça se voit avec un passage sur la route des sapins passant par les lacs de Genin et de Nantua avant de rejoindre les gorges de l’Ain et le vignoble de Cerdon. Ça se voit, mais ça se goûte aussi au travers des ravitaillements. Deux pauses étaient programmées hier après 42 et 78 kilomètres où le fromage du Jura permettait de reprendre quelques forces. Les amateurs de sucré étaient eux aussi servis. Personne n’a manqué de rien, c’est une certitude !
Même si la journée ne comprenait pas de difficulté emblématique (contrairement à la 2ème étape qui transitera par le col du Grand Colombier), les 2800 mètres de dénivelé en 122 kilomètres montraient bien que la journée était loin d’être évidente. C’est bien simple, le parcours était une succession de montées et de descentes sur les petites routes de montagne au revêtement qui, sans être extraordinaire, n’était pas foncièrement mauvais. En plus des guides qui nous chapeautaient dans chacun des groupes, le fléchage parfait permettait à chacun de regagner l’hôtel dans l’après-midi sans se perdre. Car même si ce n’est que la première édition pour la Forest’Cime, le club organise déjà la Forestière où routiers et vététistes se côtoient fin septembre. On le savait et on en a la confirmation, les Jurassiens sont rompus à l’organisation de gros événements.
