Ce n’est pas la plus longue mais sa distance de 151 kilomètres et surtout sa difficulté (4000 mètres de dénivelé, le summum de la semaine) ont suffi à la classer parmi les étapes dites marathon de la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses. Vingt-quatre heures après le Pordoi, c’est un autre mythe qu’il est donné de gravir dans la troisième étape. Un géant des Dolomites de 2652 mètres dont on n’atteint le sommet qu’après une longue et rude ascension : le Passo di Gavia !

Ce sera le moment fort d’une journée qui commence pour tous à Merano, l’un des rares points de chute de la semaine à se situer à basse altitude (325 mètres), et fait donc d’emblée entrer les cyclos dans les choses sérieuses avec la montée du Passo delle Palade. Il s’agit d’un col assez abordable après 9 kilomètres neutralisés qui ont permis à chacun de se mettre en jambes et de trouver sa position. Sous le très beau soleil des Dolomites, malgré un peu de vent, on apprécie tout le long de la route de trouver un personnel aux petits soins et des fléchages au niveau. Pour une première, ça assure fort. Laurent Bezault, l’organisateur, s’est d’ailleurs appuyé sur un personnage du cyclisme italien, Gianluigi Stanga, pour mobiliser les bénévoles et les autorités locales. Ce qui est très marquant.

La vallée relativement longue qui suit la descente du Passo delle Palade, parsemée de creux et de bosses et jamais tout plat dans ce coin du globe, nous amène via Cles, la ville de l’ancien champion du monde Maurizio Fondriest (présent sur le vélo en qualité d’invités et dont la très belle silhouette et surtout la très belle gestuelle dans les descentes en fait toujours un coureur classieux), et Vermiglio à la deuxième difficulté, celle du Passo del Tonale. Il s’agit d’une montée de 16 kilomètres en paliers, à 6 % de moyenne, dont le sommet est quasiment plat et annonce la bascule en territoire lombard. S’ensuit une brève descente de 10 kilomètres, l’entrée à Ponte Legno et… le pied de ce monstre de difficulté qu’est le Gavia, troisième plus haut col routier d’Italie qui a forgé sa légende édition après édition dans le Giro.

S’il y a bien longtemps que la piste en terre battue du Giro 1988 (cette année-là les coureurs avaient rencontré une tempête de neige) a été asphaltée jusqu’à 2652 mètres, l’étroitesse de la chaussée surprend. Le Gavia est l’un des sites routiers les plus sauvages de toutes les Alpes.

Ce sont 17 kilomètres d’ascension qui nous attendent, avec une pente moyenne à 8 % sans trop d’endroits pour récupérer. Un col à la hauteur de sa légende qui nous fait grimper au bord d’un impressionnant précipice dans ses 8 derniers kilomètres où l’oxygène manque du fait de l’altitude au-delà des 2000 mètres. A mi-pente, le hameau de Sant Appolonia offre des passages allant jusqu’à 16 % ! Il faut s’accrocher, surtout ne pas exploser, mais les trois jours de course en montagne et les effors fournis au préalable se ressentent. A la bascule enfin, il faut rester prudent dans une descente étroite et sinueuse qui nous ramènera jusqu’à Bormio, terme de cette troisième journée.

Vainqueur samedi à Cortina d’Ampezzo, 2ème dimanche à Merano, où l’avait précédé le Brésilien Antonio Garnero, coureur pro chez Funvic Brasilinvest-Sao Jose dos Campos qui vient de sortir du Tour de l’Utah, l’Autrichien Stefan Kirchmair aura été le premier à en finir avec cette troisième étape, conclue en 4h30’25 ».

La quatrième étape aujourd’hui nous conduira de Bormio au mythique Stelvio en format chronométré : 21 kilomètres pour 1550 mètres de dénivelé.

Classement 3ème étape :

1. Stefan Kirchmair en 4h30’25 »
2. Matteo Podesta à 13’01 »
3. Paul Hamblett à 16’05 »
4. Heiko Hefner à 17’45 »
5. Matheo Jacquemoud à 19’22 »
6. Stéphane Kamerzin à 21’41 »
7. Antonio Garnero à 21’42 »
8. Rafael Wyss à 22’36 »
9. Leonardo Aguiar à 23’32 »
10. Thomas Stewart à 23’59 »

16 et 1ère Dame. Nicola Roberts à 29’27 »