La 6ème édition de la Corima Drôme Provençale n’a pas trop bénéficié de l’effet printemps arrivé deux jours plus tôt. Difficile en effet d’attraper à la fois le beau temps (deux fois en six éditions) et le plein de coureurs, effectif à quarante-huit heures de l’événement. Une rareté qui souligne à la fois la qualité reconnue de l’organisation et l’envie d’en découdre pour les centaines de cyclos qui ont piaffé tout l’hiver et que les cyclos de 100 kilomètres du tout début de saison n’ont pas complètement rasasiés.

2100 coureurs à peu près, en tout cas pré-inscrits pour ce week-end des 21 et 22 mars. Le 21 mars pour s’échauffer sur un chrono en solo, le 22 pour trois parcours chronométrés de 77, 111 et 145 kilomètres. La répartition des effectifs est de 127 pour le chrono, environ 400 pour le 77 kilomètres, 550 pour le 111 kilomètres et 450 kilomètres pour le grand parcours, les quelques 500 autres étant inscrits dans les formules randonnées. Au final, 387 classés sur le 141 kilomètres, 739 sur le 111 kilomètres, et 365 sur le 77 kilomètres. Au total, 2000 maillots avaient été prévus. Le bouclage des inscriptions avant l’événement dimanche matin n’a été que luxe pour l’organisation et confort pour les bénévoles, qui n’ont pas eu à gérer les inscriptions sur place. La gestion des repas d’arrivée s’en est également trouvée facilitée.

A 9h30, c’est parti pour 5 premiers kilomètres neutralisés, histoire de traverser Montélimar et ses allées et quitter le quartier Saint-Martin. Le départ réel est donné à la sortie de la capitale du nougat. On prend alors la direction d’Espeluche, pied du Colombier, qui étire le paquet avec ses 3,1 kilomètres à 6,5 % de moyenne. Histoire de réchauffer les organismes ! Comme chaque année, le départ est nerveux. Chacun cherche à se placer au mieux, dossard prioritaire ou pas, et la chute arrive forcément entre les ronds-points, les haricots et les bandes blanches. Bref, il ne faut pas hésiter à prendre les bas-côtés et espérer que ce soit propre.

Printemps ou pas, tout le monde (ou presque) a choisi l’option bien habillé pour ce dimanche frisquet ! Sous-casques, couvre-chaussures, gants longs, thermiques, collants, etc., toute la panoplie y passe et à l’arrivée, pas ou peu de cuissarsd ET maillot manches courtes, preuve en est que rien n’était vraiment de trop. En fait, on aura eu le vent, la pluie ou la bruine selon, le brouillard, rarement des routes détrempées, mais jamais vraiment sèches non plus même si le final était un peu mieux, histoire de finir sur une note sucrée comme le nougat, au hasard !

Avant de revenir sur le parcours « historique » avec les gorges de Trente Pas, prévues en 2016, les parcours visitent Grignan, après le Colombier, Taulignan puis la remontée vers Vesc (735 mètres), Comps, deuxième difficulté du jour pour le grand parcours uniquement, avant de basculer sur Dieulefit et retrouver les participants du 111 kilomètres. Puis on visite Bourdeaux et son col du Grand Bois (645 mètres) situé à mi-parcours.

C’est là que le choix des organisateurs de garder les parcours par séquences de trois ans permet aux participants d’anticiper un minimum. A la fois les bifurcations (surtout la première du 77 kilomètres où les groupes sont très compacts), mais aussi les dépassements et la gestion de la circulation du dimanche matin avec des paquets de différents niveaux, ceux du grand parcours rattrapant ceux du moyen qui ne jouent plus rien que de rallier Montélimar, les douches et le repas chaud à l’arrivée ! En fait, et peut-être pour 2016 qui sait, des dossards de différentes couleurs, voire des numéros différenciés, permettraient à chacun de savoir qui fait quoi et se situer un peu mieux. A l’arrivée, difficile pour chacun, si ce ne sont les cinq/six premiers, de savoir quel est son classement au vu des coureurs doublés voire (pour tous) emmitoufflés et avec le dossard bien planqué.

2016 mètres de dénivellation pour le grand parcours, avec des cols jamais à plus de 750 mètres, c’est la répétition des difficultés qui décantent la course. Les bons descendeurs vont aussi pouvoir faire la différence avec les descentes humides et le froid qui s’y colle. Heureusement, chacun a été prudent et les organisateurs n’ont déploré aucun incident, tant mieux. « La saison commence ici », et la suite arrive vite. Pour les coureurs du grand parcours, c’est le col de Pascalin, dernière grosse difficulté du jour, qui a décanté la course. Huit coureurs, accompagnés de deux du parcours Jollywear (111 km), s’étaient dégagés avant la remontée vers le nord et le vent de face, inspirés par Nicolas Reynaud, le local, ancien et déja vainqueur à domicile. Ces huit-là se sont parfaitement relayés pour avoir plus de cinq minutes, bien gérer, et jouer cette Corima 2015 à la pédale. En fait, tout s’est résumé à un match France-Italie avec six coureurs qui ont entamé le col de Pascalin ensemble mais dont les Italiens sont sortis à égalité au sommet, laissant deux Français dont Nicolas Reynaud, trop juste sans doute, qui finira 5ème au final.

Ces Italiens du team Stemax sont équipés et habillés Corima par le distributeur de la marque basée à Loriol. Ils sont d’autant plus motivés, et on l’a vu que ce soit sur le chrono du samedi, le parcours 111 kilomètres ou la Corima, là où ils ont joué à deux contre deux dans les 10 derniers kilomètres. A ce petit jeu, s’ils ont fini sur deux marches du podium, ce sont les 2 et 3, battus par Cyrille Pottier, de Saint-Tropez, récent champion de France UFOLEP que l’air de la Drôme et le nougat ont inspiré pour résister à la roublardise des transalpins. David De Vecchi termine 4ème, l’honneur est sauf, c’est Amélie De Vecchi qui gagne chez les féminines à un peu plus de 30 km/h de moyenne (188ème au scratch). Pour le 111 kilomètres, égalisation italienne avec Silvio Gradellini qui gagne détaché, Emilie Rochedy chez les femmes à neuf minutes des premiers.

Cette Corima 2015 aura confirmé la tendance des années passées. Une qualité d’organisation parfaite ou presque, une grosse organisation qui s’appuie sur 300 bénévoles qu’il faut saluer car certains (on pense aux signaleurs sous la pluie), voire beaucoup d’entre eux ont eu très, très froid. Respect et bravo à tous ceux et celles qui nous ont magnifiquement lancé la saison cyclo. Pour ceux qui n’étaient pas là, prenez les roues, le programme est là !

Classement 145 km :

1. Cyrille Pottier (Team Sprinters Tropéziens) en 3h50’26 »
2. Davide Montanari (Stemax Team) en 3h50’28 »
3. Stephano Nicoletti (Stemax Team) en 3h50’32 »
4. David De Vecchi (Pédale Semuroise) en 3h50’56 »
5. Nicolas Reynaud (Saint-James Vélo Club Montélimar) en 3h52’53 »
6. Yoni Beauquis (VC Valréas) en 3h52’54 »
7. Nicolas Ougier (Team Scott) en 3h55’32 »
8. Sylvain Ecoffey (Cycles-passion.ch) en 3h57’08 »
9. Mickaël Bérard (VC Ambert) en 3h57’09 »
10. Olivier De Saint-Fuscien (LC Crèvecoeur) en 3h57’10 »

188 et 1ère Dame. Amélie De Vecchi (Pédale Semuroise) en 4h39’31 »

Classement 111 km :

1. Silvio Gradellini en 3h01’54 »
2. Gérald Tremolet (UC Saint-Saturnin) en 3h02’23 »
3. Valentin Calligaro (Les Pépinières Darnaud) en 3h02’24 »

39 et 1ère Dame. Emilie Rochedy (VC Saint-Julien-en-Genevois) en 3h10’31 »

Classement 77 km :

1. Tristan Serraille (UC Voiron) en 1h59’01 »
2. Hugo Martin (AC Bollène) en 1h59’03 »
3. Antoine Holuigue (Pyroverre-Equipe) en 2h03’21 »

116 et 1ère Dame. Cristel Pastorelli-Dalmasso (Magnan Bornala Cyclisme) en 2h26’01 »