L’édition 2019 de la cyclo du Tour de l’Ain l’a encore prouvé. Malgré des conditions d’organisation modifiées à cause de la couverture télé des pros, la cyclo a trouvé son rythme de croisière. Plus facile à organiser que l’ancienne formule 3 jours, mieux placée dans le calendrier car avant le mois de juillet, elle trouve petit à petit son public.

Tour de l'Ain-8 © Elise Chaveau

Cette belle édition dans l’Ain vient conclure une semaine pas mal agitée pour le cyclosport. Retour en arrière sur deux événements importants, sur la gran Fondo Mormoiron, 2 coureurs accidentés, l’un sur accident face à voiture, bon courage à Mark Luzar, la clavicule, et l’autre, renversé par un chauffard qui s’énervait derrière 3 coureurs et a voulu doubler sans visibilité, pour mieux se rabattre sur un coureur et côte cassée, bon courage à Valmont Izard. Le pire de l’histoire c’est que ce chauffard ne s’est même pas arrêté, avis de recherche en cours. Bon rétablissement à tous les deux et au plaisir de vous revoir sur un vélo. Cyclistes, plus que jamais soyiez prudents.

L’autre grosse nouvelle du milieu de la semaine c’est l’annonce de l’arrêt de la Corima-Drôme-Provençale. La cyclo qui vient de fêter ses 10 ans, qui semblait rouler toute seule , stoppe d’un coup d’un seul, dommage et espérons que quelqu’un reprendra la roue pour continuer ce qui était un peu devenu le rendez-vous du début de saison. L’occasion de souligner que « le métier » d’organisateur est fragile, pas simple, quand on accroche un dossard, on a la chance de bénéficier de tout le travail de l’ombre de dirigeants, de bénévoles, bref de gens ultra-motivés; alors le mieux est de bien apprécier tout ça et respecter l’environnement et tous ces gens-là, c’est l’avenir des cyclos qui se joue. Roulez bien, ça tombe bien, voici les cyclos de haute montagne.Tour de l'Ain-9© Elise Chaveau

C’est la logistique qui a conduit les organisateurs à proposer une version courte de 70 km cette année. En effet, la Cyclosportive qui précède la course pro doit se caler sur les impératifs de cette dernière. Il fallait donc composer avec les retransmissions télévisuelles et ce dimanche était plutôt chargé en événements.  C’est donc un départ à 7h30 qui est venu animer la commune de Culoz, sous une météo enfin clémente.

Pas moins de 275 participants faisaient la grande satisfaction de Bruno Ménétrieux et André Turtshi épaulés par les nombreux volontaires présents. Avec un parrain charismatique et populaire, Alberto Contador flanqué du dossard N°1, qui s’est prêté volontiers aux nombreux selfis. Chacun a d’ailleurs reçu un joli maillot à l’effigie de sa fondation, qu’environ 80% des coureurs ont enfilé pour l’occasion.

 Il est évident que le faible kilométrage annoncé a dû freiner les puristes de grandes Cyclosportive. C’est ainsi et le peloton s’est logiquement lancé sur un rythme élevé et les attaques ont fusé…

C’est le col du grand Colombier, avec une arrivée au sommet, qui a incontestablement donné à l’épreuve toute sa saveur. En effet à l’arrivée, on pouvait lire sur les visages des coureurs la satisfaction plus que la frustration. Il faut dire aussi que pour beaucoup, c’est souvent l’heure des premières ascensions. Côté course, il fallait flairer le bon coup parmi les nombreuses tentatives. Ce fût au km 25 où 6 hommes creusaient l’écart, pour aborder le fameux col avec près de 3 minutes d’avance.

Tour de l'Ain-7 Tom Donnenwirth © Elise Chaveau

Parmi eux le Belge Tom Donnenwirth sera le plus efficace dans les forts pourcentages et s’en ira chercher la victoire. Les autres arriveront un par un pour les places d’honneur. Seul un homme du peloton, Damien Jeanjean, réussira une énorme remontée, tout proche de l’exploit avec une belle seconde place. Bastien Tronchon viendra compléter le podium. Au sommet l’engouement était au rendez-vous, grâce aux commentaires aiguisés de Jean-Charles Vayr et du public venu pour les pros se mêlant à l’occasion.

L’heure matinale donnait la possibilité à chacun d’avoir le choix pour la suite. On en voyait partir aussitôt pour un repas de famille (en ce jour de fête des mères), pendant que d’autres choisissaient d’attendre l’arrivée des pros.  Les coureurs étaient invités à basculer par l’autre versant du col pour rejoindre le gymnase de Culoz. 25 km qui ont complété la sortie et fait office de décontraction, prolongé même par certains en guise de récupération active.

Le podium cyclosportif a eu le privilège d’être présenté avec les ‘’stars’’ au sommet, avant d’être de nouveau proclamé après le repas (toujours bien complet ici). Le défilé des coureurs, des bus d’équipes, des motards et du public dans ce périmètre restreint ont donné à cette journée une chouette ambiance où ‘’ça respirait vélo !’’.

Tour de l'Ain-6 © William Turnes

Dans une saison Cyclosportive, avec un choix d’épreuves de plus en plus dense, ce format qui était au départ une contrainte, pourrait trouver preneur par la singularité qu’il dégage… Ce jour, des ingrédients privilégiés étaient réunis pour que la réussite soit au rendez-vous.

Classement général : 

  1. Tom DOnnenwirth en 2h12’24’’
  2. Damien Jeanjean en 2h13 »40 »
  3. Bastien Tronchon (La motte Servolex) en 2h13’42 »
  4. Aurélien Gay (Ruffaut CS) en 2h13’56 »
  5. Simon Bellabouvier (Tim/ESF) en 2h14’03 »
  6. Maxime Gallet en 2h14’38 »
  7. Robin Christophe  (Tim/ESF) en 2h14’46 »
  8. Geoffrey Lucat (Vélosophe&heroin) en 2h14’52 »
  9. Cyril Gaillard (Tim/ESF) en 2h16’52 »
  10. Julien Sauvigner en 2h18’08 »

86. Marion Blondeau (Tim/ESF) en 2h41’38 » (1ère Femmes)

89. Marlène Petit (VC vaulx en Velin) en 2h42’03″ (2ème Femmes)

94. Victoria Alpen en 2h42’46 » (3ème Femmes)