Il ne reste que 170 kilomètres à Anthony Roux (FDJ.fr) sur ce Tour de Burgos. Manque de chance, ce sont sans doute les 170 kilomètres les plus difficiles depuis le départ : peu de mètres de plat, huit difficultés répertoriées, et une arrivée au sommet à Lagos de Neila. Jusqu’ici, les puncheurs ont pu faire parler leurs qualités sur les quatre premières arrivées. Aujourd’hui, on change de braquet. Car le Tour d’Espagne, c’est avant tout un Grand Tour montagneux et comme épreuve officieuse de préparation à la Vuelta, le Tour de Burgos se devait de proposer une grande journée de montagne. Sur un tel parcours, les chances d’Anthony Roux sont réduites compte tenu de la présence de certains grands grimpeurs, et notamment Nairo-Alexander Quintana (Movistar Team).

Avant de voir le classement général se dessiner sur les pentes finales, c’est pour le classement de la montagne que l’on va se battre durant une bonne partie de la journée. Avec huit difficultés au programme (sept dans les faits puisqu’on imagine mal l’échappée aller au bout), les prétendants au classement de la montagne doivent à tout prix prendre le bon coup. C’est l’ambition d’Amets Txurruka (Caja Rural) qui occupe la tête du classement et qui passera en tête de toutes les difficultés jusqu’à ce que l’échappée de quatre hommes soit reprise à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Outre le Basque, on retrouvait parmi les hommes de tête, Robinson Chalapud (Colombia), Francesco Failli (Vini Fantini-Selle Italia), Ben Gastauer (Ag2r La Mondiale) et Igor Merino (Euskadi).

Il faut dire que l’équipe Movistar de Nairo-Alexander Quintana a décidé de faire le forcing en tête de peloton et de mener un rythme d’enfer. Ce rythme est fatal à Anthony Roux qui ne figure pas dans la vingtaine d’éléments qui aborde la dernière ascension aux avant-postes. En dehors du classement final de ce Tour de Burgos, on attend de voir comment ceux qui pourraient jouer les premiers rôles sur le troisième Grand Tour de la saison vont se comporter sur cette difficile ascension. On aura quelques réponses à nos interrogations.

Depuis sa démonstration aux Tre Cime di Lavaredo sur le Tour d’Italie en mai, on avait perdu le Vincenzo Nibali aérien. S’il n’est toujours pas tout à fait de retour, le Squale monte en puissance après un Tour de Pologne plutôt discret. Après quelques escarmouches, c’est lui qui provoque la sélection et seuls deux coureurs parviennent à s’accrocher : Nairo Quintana, bien sûr, et Ivan Basso qui lui aussi rassure. Puis, David Arroyo (Caja Rural) recolle au trio royal qui est loin de s’entendre. Le groupe de tête progresse péniblement. Seuls Quintana et Arroyo peuvent prétendre au classement final et l’Espagnol joue son va-tout en passant à l’attaque sous la banderole des deux kilomètres.

Quintana, Nibali et Basso se regardent, puis le Sicilien se dresse sur ses pédales. Mais le vainqueur du Giro ne parvient pas à distancer le dauphin de Chris Froome sur le Tour de France. Une fois rentré sur Arroyo, le meilleur grimpeur et meilleur jeune de la dernière Grande Boucle place une attaque que personne ne peut suivre. L’écart se crée rapidement et le jeune coureur de 23 ans enlève l’étape et le général. Trois semaines après la fin du Tour, Nairo Quintana confirme tout son talent et remporte sa deuxième course par étapes de la saison après le Tour du Pays Basque en avril.

Classement 5ème étape :

1. Nairo-Alexander Quintana (COL, Movistar Team) en 4h26’57 »
2. David Arroyo (ESP, Caja Rural) à 23 sec.
3. Ivan Basso (ITA, Cannondale) à 25 sec.
4. Vincenzo Nibali (ITA, Astana) à 48 sec.
5. André Cardoso (POR, Caja Rural) à 1’08 »
6. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) m.t.
7. Giampaolo Caruso (ITA, Team Katusha) à 1’18 »
8. Mikel Landa (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 1’24 »
9. Sergei Chernetckii (RUS, Team Katusha) à 1’44 »
10. José Sarmiento (COL, Cannondale) m.t.

Classement général :

1. Nairo-Alexander Quintana (COL, Movistar Team) en 19h29’22 »
2. David Arroyo (ESP, Caja Rural) à 23 sec.
3. Vincenzo Nibali (ITA, Astana) à 55 sec.
4. Giampaolo Caruso (ITA, Team Katusha) à 1’14 »
5. André Cardoso (POR, Caja Rural) à 1’16 »
6. Mikel Landa (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 1’24 »
7. Sergei Chernetckii (RUS, Team Katusha) à 1’29 »
8. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 1’53 »
9. José Sarmiento (COL, Cannondale) à 2’07 »
10. Ivan Basso (ITA, Cannondale) à 2’17 »