Arthur, les températures sont caniculaires sur le Tour depuis plusieurs jours, comment faites-vous pour composer avec une chaleur aussi étouffante ?
En début de saison, on a beaucoup souffert des intempéries, avec de la pluie et du froid. Donc, quelque part, c’est un soulagement d’avoir enfin du beau temps. Malgré tout, c’est vrai qu’il fait vraiment chaud. Il faut donc faire attention à bien s’hydrater et éviter les insolations. Mais c’est toujours plus plaisant de rouler sous un grand soleil que sous la pluie.

Modifiez-vous quelque chose dans votre mode de récupération ?
On a de la cryothérapie à disposition. Ça rafraîchit un peu, ça ne peut pas faire de mal. On peut descendre jusqu’à moins 140°. Sinon, on essaye de bien s’hydrater au cours de l’étape.

Comment avez-vous vécu l’étape de Montpellier ?
C’était une sacrée journée pour nous, mais c’est fini, on est passé sans encombre, même si c’était très nerveux. Tout allait très vite, il faisait très chaud, avec beaucoup de vent. Il y avait énormément de tension, de nervosité et de dangers. C’est la première semaine du Tour, on sait tous comment c’est. Qui plus est dans cette région qui est réputée pour être venteuse et dangereuse. Tout a été accentué hier, ça fait du bien d’être passé. L’étape du jour ne sera pas évidente non plus avec des routes tortueuses, sous la chaleur.

On imagine que l’ambiance ne devait pas être très joyeuse hier soir à l’hôtel avec l’abandon de Nacer Bouhanni…
C’est toujours difficile de perdre un coureur. En plus, c’était notre sprinteur. Pour les étapes de plat en deuxième semaine, on n’aura plus cette carte là à jouer. Mais on a la chance d’avoir notre leader qui est toujours là, qui reste bien placé. On va se reconcentrer sur lui.

Selon vous, à qui profiteront les Pyrénées ?
J’espère qu’elles nous profiteront, à nous surtout (il rit) ! J’espère que Thibaut fera une belle étape de montagne samedi avec la première arrivée au sommet à Ax 3 Domaines. Je pense qu’on tirera les premiers enseignements en ce qui concerne le classement général dès dimanche.

Cela fait maintenant une semaine que vous êtes en bleu-blanc-rouge, comment le vivez-vous ?
Très bien, ce serait de toute façon bien dommage de mal le vivre ! Mais finalement, ça ne change pas grand-chose pour moi. Je vis ça complètement normalement. Même si je suis plus sollicité, et aussi plus encouragé sur le bord de la route.

Cela ne change-t-il vraiment rien dans votre approche ?
Bien sûr, quand on est dans le dur, que l’on a la tête dans le guidon et que l’on voit le liseré bleu-blanc-rouge, on se dit que l’on est quand même champion de France, et que pour cette raison, on doit se battre. Sur ce Tour de France, comme le reste de l’équipe, j’ai une mission particulière : être autour de Thibaut Pinot. Je mets les ambitions personnelles au second plan. Mais je le vis bien, et j’espère faire mon travail correctement.

Propos recueillis à Montpellier le 5 juillet 2013.