Alexander Kristoff. Une partie du grand public l’avait découvert un peu plus tôt cette année dans le froid quasi polaire d’un Milan-San Remo dantesque. Désormais, il n’a plus d’excuse pour ne plus connaître Alexander Kristoff (Team Katusha) qui s’est imposé à Saint-Étienne dans la fournaise. Auteur de belles prestations sur le Tour, le Norvégien était même passé tout près de la victoire à Lille, mais fut remonté par un formidable Marcel Kittel. Le médaillé de bronze aux Jeux de Londres s’est remobilisé en se concentrant sur cette 12ème étape. « J’ai un peu levé le pied sur l’étape d’Oyonnax, a expliqué Alexander Kristoff. J’ai décidé de reposer un peu les jambes et de ne pas forcer. J’avais cette étape en tête. Je savais qu’elle pouvait me convenir. Cette stratégie m’a peut-être aidé. J’étais frais et je sentais la puissance que j’avais dans les jambes. »

Peter Sagan. Hier à Saint-Étienne, Peter Sagan (Cannondale) a signé son neuvième Top 10 sur le Tour en douze étapes, son huitième Top 5 et son quatrième podium. Des statistiques impressionnantes qui le récompensent du leadership au classement par points. Mais même à Saint-Étienne, le maillot vert n’était pas roi. Le changement de stratégie de l’équipe Cannondale qui a attendu le final pour se porter aux avant-postes n’y a rien fait pour qu’il s’impose. « Depuis le départ du Tour, je fais de mon mieux sur les étapes qui me conviennent. Cela m’épuise beaucoup plus par rapport à d’autres coureurs, se défend le Slovaque. Mon but est maintenant de passer les étapes de montagne, d’économiser le plus d’énergie possible et d’essayer à nouveau en dernière semaine. »

Arnaud Démare. Comme à Lille en début de Tour, Arnaud Démare (FDJ.fr) s’est mêlé avec succès au sprint. Le sprinteur picard venait de passer trois journées difficiles dans les Vosges et avait à cœur de se rattraper. « Hier matin, je ne me sentais pas encore au mieux, j’ai accumulé énormément de fatigue dans cette première partie de Tour, affirme le champion de France. Dans l’avant-dernier long faux-plat, je ne me sentais vraiment pas terrible. Puis, dans le dernier, j’ai retrouvé de bonnes sensations et dans ma tête, ça m’a débloqué. Là-dessus, Mickaël Delage a fait un énorme boulot : il croit en moi, même quand je ne suis pas au top et il m’a poussé, m’a dit que je pouvais aller jouer la gagne. Il m’a placé à la perfection, mais j’ai fait l’erreur d’être certainement trop attentiste. C’est ce qui me manque pour le moment : un peu d’expérience et de confiance. »

Matteo Trentin. Les commissaires ont décidé de déclasser Matteo Trentin (Omega Pharma-Quick Step) hier à Saint-Etienne. Emmené par Tony Martin et Michal Kwiatkowski, l’Italien a légèrement tassé John Degenkolb (Giant-Shimano) et a été rétrogradé à la dernière place du peloton. « Je suis vraiment désolé de ce qu’il s’est passé avec John, déplore le vainqueur de Nancy. C’était une erreur qui n’était pas intentionnelle. J’étais concentré sur la roue de Michal Kwiatkowski qui était en face de moi et je me suis déporté sur le côté gauche de la route pour lancer mon sprint. Je n’ai pas regardé derrière moi. Je n’ai pas réalisé que j’avais créé une vague qui empêchait John de sprinter jusqu’au moment où j’ai regardé les images à l’hôtel. Je tiens encore à m’excuser une nouvelle fois. »

24 heures avec le dossard 101. Coéquipier de John Degenkolb. Telle était la mission de Marcel Kittel hier entre Bourg-en-Bresse et Saint-Étienne. Et le triple vainqueur d’étape s’est mué en équipier de luxe pour l’autre leader de la formation Giant-Shimano. Une fois son travail accompli, le porteur du dossard 101 s’est relevé dans les Monts du Beaujolais et a coupé la ligne plus de dix minutes après le premier peloton et occupe désormais le 173ème rang du classement général à près de 2h30 de Vincenzo Nibali. « C’était une journée difficile, note Marcel Kittel. Cela aurait été génial pour John de gagner. Il le méritait compte tenu du gros travail qu’il a effectué pour moi et pour l’équipe jusqu’à maintenant. C’était bien de pouvoir l’aider aujourd’hui. Il s’est battu pour être ici aujourd’hui après sa chute lors de la 5ème étape. »

Sondage. Une deuxième semaine pour les baroudeurs ? Vous y croyez ! Vous êtes 55 % à estimer que les attaquants ont une chance d’aller au bout jusqu’à dimanche. Et ce même si l’étape d’hier s’est encore terminée au sprint avec une nouvelle 2ème place de Peter Sagan. Parviendra-t-il à remporter une étape d’ici à la fin du Tour, c’est notre sondage du jour. N’hésitez pas à venir voter !

Question Facebook. Le Tour de France est enfin entré au mois de juillet avec la chaleur qui lui est caractéristique. Celle-ci peut-elle créer plus de dégâts après la première semaine pluvieuse ? Vous n’y croyez pas. Une opinion caractérisée par le commentaire de Robert. « C’est peu probable, car l’adaptation du corps à la chaleur, malgré son arrivée brutale, sera plus aisée que son adaptation au froid à cette période de l’année pour les corps des coureurs. », estime notre internaute. Comme nous l’avions fait pour les Vosges, nous vous demandons aujourd’hui quelles sont vos attentes concernant la traversée des Alpes. Venez réagir sur notre page !

L’étape du jour :

13ème étape : Saint-Etienne-Chamrousse (197,5 km). À peine sorti des Vosges par la traversée du Jura et des Monts du Beaujolais que les Alpes se profilent déjà. Les plus pessimistes diront qu’elles ont été largement réduites avec deux étapes seulement dans le massif. Mais quelles étapes ! Avant Risoul, les coureurs devront se farcir la montée vers Chamrousse et ses 18,2 kilomètres à 7,3 % de moyenne. La montée régulière sur une route large offrira assurément de nouvelles indications sur l’état des forces en présence, même si le redoutable col de Palaquit, qui offre de forts pourcentages à certains endroits, fera une première sélection. Mais les favoris à la victoire à Paris devront attendre la montée finale pour se dévoiler. Si l’échappée veut aller au bout, elle devra profiter des 140 premiers kilomètres pour creuser l’écart.