nullThibaut Pinot au Lombardie © Sirotti

Marc Madiot a dit que tu étais un autre homme. Tu confirmes ?

Je ne sais pas si je suis un autre homme mais il est certain qu’une victoire au « Lombardie » permet d’être serein et de passer un bon hiver. Je me sais donc plus tranquille là-dessus.

Gagner un « Monument » apporte également une bonne dose de confiance car les coureurs qui en accrochent un à leur palmarès ne sont pas très nombreux. Et faire partie de cette liste est important dans le déroulement de ma carrière. Je voulais tellement la gagner cette course, c’en était devenu une obsession. Savoir que je l’ai fait à 28 ans est une étape importante dans le plan de carrière que je m’étais fixé.

Pour 2019, as-tu marqué le Tour de France d’une grosse croix ?

Pour l’heure, j’ai une période sur février-mars assez chargée avec un nombre important de courses mais en avril je ne vais pas courir, ça sera une vraie nouveauté par rapport à mon programme habituel. J’espère que cela va permettre d’arriver sur le Tour avec de la fraicheur car je sais que c’est véritablement ce qui me correspond le mieux.

Est-ce que tu es revenu, comme en en 2012 avec cette envie de renouer avec le Tour ?

Ce n’est pas vraiment comparable à 2012 car à l’époque j’étais un jeune coureur de 22 ans, et il s’est passé beaucoup de choses depuis mais il est clair que cette année j’arrive avec nettement plus d’envie par rapport aux années précédentes où j’avais surtout la tête au Giro.

Après le Tour de Lombardie, quelle autre classique te fait rêver ?

Il y a beaucoup de classiques qui me font rêver mais une particulièrement, qui sera pourtant difficile pour moi : Milan San Remo. Pour moi c’est l’une des plus belles car beaucoup de monde pense pouvoir la gagner. La dernière demi-heure de course est l’une des plus intenses, devant la télé aussi… Je ne l’ai jamais faite mais j’espère avoir l’occasion d’y participer.

Vincenzo Nibali l’a gagnée et tu as pourtant battu Nibali, alors tous les espoirs sont permis ?

C’est vrai que Nibali l’a gagnée mais si cette course est à part, cela montre que ce coureur est à part aussi.

Quoiqu’il arrive, tu ne feras qu’un seul Grand Tour en 2019 ?

Oui, il n’y aura que le Tour de France en 2019 pour moi. Cela fait 2 ans que j’en enchaîne 2 et ce n’est pas anodin. Il est bon d’alterner et cette année, ça sera donc allégé de ce côté-là.

Tu fais beaucoup d’entrainements en altitude à présent. Est-ce lié au fait que le Tour 2019 sera souvent au-dessus des 2000 m ?

Non, pas du tout parce que j’ai la chance de ne pas avoir de problèmes avec l’altitude. Je réagis plutôt bien aux efforts effectués à haute altitude et ceci sans vraiment en faire. C’est ici vraiment pour avoir des répercussions positives sur mes performances dans les semaines qui suivent les stages.

nullPinot vainqueur du Lombardie 2019 © Sirotti

Le Tour arrive rapidement à la Planche des Belles Filles, est-ce pour toi un supplément de motivation ?

C’est certain. Au bout de 5 jours seulement, nous arriverons dans les Vosges et la Planche des Belles Filles arrivera au terme d’une vraie étape de montagne. Je pense que beaucoup de coureurs seront surpris par les Vosges. ASO nous a préparé une vraie belle étape.

Moins courir, mettre un dossard moins régulièrement c’est facile à accepter quand on est compétiteur ?

Oui et non. J’avoue que j’aimerais courir plus souvent mais dans le cyclisme d’aujourd’hui, les coureurs qui jouent la gagne sur le Tour de France arrivent avec 30 à 35 jours de course seulement. Il n’est plus possible de se permettre d’arriver avec 50 jours comme j’ai déjà pu le faire. C’est ici que l’on perçoit que la fraicheur physique et mentale est aussi importante que l’enchainement des courses, comme on a pu le faire par le passé. Dans ces cas, nous prenions certaines courses comme un entrainement à proprement parlé mais la récupération n’est pas la même.

Tu penses que tu auras autour de toi l’une des équipes les plus fortes sur le Tour ?

Je le pense vraiment. En chrono par équipes nous avons de quoi montrer que nous sommes forts et en montagne avec les grimpeurs de l’équipe, nous sommes costauds également. Là-dessus je suis vraiment très serein sans pour autant savoir qui va pouvoir m’entourer en Juillet car d’ici là, beaucoup de choses peuvent se passer.