Une journée d'entraînement ensoleilléeUne journée d’entraînement ensoleillée | © Steve Chainel

As-tu pu préparer la saison de cyclo-cross correctement avec les circonstances actuelles ?

En tout objectivité j’ai pu préparer la saison convenablement, c’est vrai que j’aurais aimé pouvoir faire beaucoup plus de courses mais malheureusement ce n’était pas à l’ordre du jour. De toute façon avec le boulot chez Eurosport je n’ai jamais le temps de trop courir, mais je fais partie de ceux qui savent s’adapter. Je n’ai pas été beaucoup embêté par le premier confinement d’Avril-Mai, en faisant ce que j’avais à faire en terme de volume, d’home-trainer… Je suis parvenu à faire exactement ce que je souhaitais faire afin de m’adapter à la situation.

Quel bilan personnel fais-tu de la première partie de saison ? 

Il est un peu compliqué à tirer car il n’y a pas eu beaucoup de courses en France, très peu de confrontation franco-française directe. Mais à l’inverse énormément de courses internationales avec soit un niveau correct voir peu élevé, et des épreuves en Belgique avec un niveau très conséquent. Je suis content j’ai gagné une course en Suède, il fallait lever les bras, c’est la première victoire du Cross Team Legendre sur une internationale. On a été en République-Tchèque, un peu partout en Europe pour courir au maximum. Le bilan est pas génial, pas nul, mais en tant qu’équipe française notre but premier est de figurer au plan national : sur les Coupes de Frances et le Championnat de France. 

Ton coéquipier David Menut a pris une belle 12ème place sur la Coupe du Monde de Tabor. Cela doit motiver les troupes au sein du team ? 

C’est une excellente place mais je ne suis pas surpris de son niveau. Il a un gros potentiel physique et technique mais il manque souvent de confiance en lui, à nous de lui apporter ça. C’est toujours plaisant d’avoir des coureurs qui jouent les premiers rôles sur les Coupes du Monde. 

Steve Chainel vainqueur en SuèdeSteve Chainel vainqueur en Suède | © Cross Team Legendre

Durant l’hiver arrives-tu à te consacrer à 100% à ton rôle de cycliste ou tu effectues du travail pour le Cross Team Legendre ? 

C’est une superbe année car je ne suis plus le manager de l’équipe, je m’occupe beaucoup moins de la partie sportive également. La partie managériale c’est Rodolphe Beyer qui s’en occupe, qui est aussi le patron de Canyon France. Au-delà d’être mon manager c’est aussi mon ami, on a les mêmes envies. Pour la partie sportive c’est mon petit frère Raymond qui s’en occupe, j’ai entièrement confiance. Il y a donc beaucoup de choses que je ne fais plus, même si on peut dire que c’est tri parties, bien souvent ils m’épargnent mais quand il faut trancher je suis consulté. J’ai beaucoup plus la casquette de coureur que par le passé. 

Avez-vous mis en place une « bulle team » durant le confinement afin de réaliser des entraînements de cyclo-cross ensemble ? 

Oui on a créé une bulle sanitaire au sein du Cross Team Legendre pour ce deuxième confinement. Déjà car chacun confiné chez soi, il y a eu un gros coup psychologique qui a atteint les coureurs, donc pour tirer tout le monde vers le haut on a décidé de créer cette bulle. Deuxièmement on a la chance d’avoir un service course et une maison des coureurs en Alsace, avec accès à tout le matériel d’équipe. Le plus important était d’être ensemble, de pouvoir s’entraîner ensemble, pour cela il fallait impérativement avoir un test PCR négatif. 

Les coureurs du team sélectionnés au Championnat d'EuropeLes coureurs du team sélectionnés au Championnat d’Europe | © Cross Team Legendre

Le froid et la neige arrivent, vas-tu partir rouler au soleil pour préparer les échéances importantes de fin de saison ?

C’est vrai que le froid, le verglas, la neige arrivent, peut-être que la pluie et la grosse fraicheur vont arriver, c’est le cyclo-cross. Par le passé j’avais tendance à partir au soleil mais maintenant c’est plus compliqué. Il y a les enfants à s’occuper, et c’est un peu comme ce premier confinement où je préfère m’adapter en faisant du VTT, du gravel,.. Faire d’autres sports pour ne pas faire 4h sous la neige, je pense que ça ne servirait à rien. J’essaye donc vraiment de m’adapter en ne partant pas au soleil car avec l’âge que j’ai maintenant je suis de plus en plus casanier, j’aime avoir mes repères, mes routes d’entraînement, mes petits éléments de récupération de la maison ect… 

Il y a une belle équipe de jeunes au Cross Team Legendre, peux-tu nous dire un mot sur l’émulation de groupe qui existe ?

C’est pas belle mais une excellente équipe de jeunes ! Ce sont des jeunes que nous avons voulu avoir au sein de l’équipe. Dans un premier temps car ce sont des garçons avec un potentiel incroyable en cyclo-cross et ils ont l’envie de performer. J’ai envie de leur apporter toute mon expérience pour qu’ils gagnent du temps. Ils sont dans ce qu’on a appelé le « cap 2024 », puisque l’objectif prioritaire est de les amener jouer le titre mondial en 2024. 

Par Maëlle Grossetête