Marion Norbert-Riberolle dans sa tenue de Championne du Monde U23 2020Marion Norbert-Riberolle dans sa tenue de Championne du Monde U23 2020 | © Barth Hazen

Tout d’abord, courir avec un maillot distinctif durant une saison, soit en bleu blanc rouge, ou en maillot arc-en-ciel, ça change quoi ? 

C’est forcément quelque chose d’unique, tu te dois de lui faire honneur durant toute une saison. Tu es plus soutenue, mais c’est également une pression différente car tu es plus regardé ou épié. En fonction de ta saison c’est autant une pression positive que négative. Une fois que tu obtiens un maillot distinctif tu aimerais le garder tout le temps !  

Comment analyses-tu ta saison de cyclo-cross, probablement en deçà de tes attentes ? 

Ce n’est pas du tout la saison que j’espérais, j’ai connu plus de négatif que de positif. Malgré tout j’ai beaucoup appris durant cet hiver, j’en ressors grandit sur beaucoup de points. C’est parfois avec des saisons comme celle-ci que l’on apprend le plus.

Tu dis avoir connu des moments difficiles, où tu as beaucoup douté, pourquoi ? 

Quand chaque week-end passe et que rien ne va tu commences à te poser beaucoup de questions. Je commençais à perdre le plaisir sur le vélo, c’était difficile chaque semaine. J’ai dû faire face à des problèmes personnels, et quand la tête est plus à penser à tes soucis plutôt qu’à ta vie de cycliste, ce n’est pas facile, surtout quand il faut aborder chaque entraînement et compétition en étant focus à 100%.  

Travailles-tu en parallèle avec un préparateur mentale pour t’accompagner au quotidien ? 

Oui j’ai une psychologue, ce n’est pas seulement une « coach mentale » mais avec la crise du covid 19 ce n’était pas facile pour avoir un suivi régulier comme j’ai eu auparavant. Cela aide beaucoup pour avancer à tout niveau. 

Si tu devais retirer le meilleur souvenir de cette saison, ce serait quoi ? et pourquoi ? 

J’ai un souvenir qui me vient en tête, qui pourrait paraître sans importance, c’était lors du cyclo-cross de Hamme il y a quelques semaines, je me suis sentie libérée et moi-même pour la première fois depuis le début de la saison, ça m’a fait un bien fou. Beaucoup de choses ont changé dans ma vie, tant sportivement que personnellement, et j’ai pu le ressentir durant ce jour de course. Je me rappelle avoir rejoint la ligne d’arrivée et avoir vu ma maman super heureuse pour moi, et mon équipe qui a directement dit « Voilà la vraie Marion est de retour » ! Cela peut paraître tout simple, mais ça a été la sensation la plus positive après une course lors de cette saison. 

Marion Norbert-Riberolle en course dans la neigeMarion Norbert-Riberolle en course dans la neige | © Alain Vandepontseele

Quelle est la / les première(s) chose(s) que tu souhaites faire lorsque tu seras en coupure ? 

Honnêtement, poser le vélo sur le crochet dans le garage, et souffler ! Je vais profiter avec ma mère et mes petites sœurs, et surtout voir ma famille que je n’ai pas vu depuis des mois. Je n’ai jamais autant ressenti le besoin de me ressourcer, de faire autre chose et changer d’air. 

Comment as-tu vécu cet hiver dans les sous-bois sans public lié au covid ? 

J’ai vraiment ressenti la différence, surtout qu’en Belgique le cyclo-cross est connu pour son ambiance avec tout le monde au bord du circuit. Normalement chaque week-end est une grande fête. J’ai également un club de supporters depuis 2 ans, cela fait un peu drôle lorsque tu as que ton staff pour te soutenir. C’est comme si la discipline avait changé et pris une tournure différente, ce n’est pas gai mais je pense que nous pouvons être content d’avoir pu prendre le départ des courses. 

Vas-tu courir sur route par la suite ? Quelles seront les grandes lignes en 2021 ? 

Oui, mon équipe Star Casino a signé un accord avec l’équipe continentale Team Rupelcleaning, cela me permettre de faire la plupart des courses UCI auxquelles je souhaite participer. Je suis vraiment contente de cette opportunité, j’aime courir sur route et c’est super important pour me préparer à la saison de cyclo-cross, chose que je n’ai pas pu réaliser en 2020. Je n’ai pas encore réfléchi à mes objectifs, je souhaite faire une belle saison sur route avec un plus grand nombre de courses que d’habitude. 

Comment est l’ambiance au sein de ton équipe ? Te sens-tu à l’aise au sein du groupe ? 

L’ambiance est bonne et familiale, il y a pratiquement que des nationalités différentes, ce qui m’a permis de bien apprendre les langues. J’ai pu faire énormément de progrès dans l’équipe en terme de communication en anglais et en néerlandais. Avec le staff c’est comme une grande famille, il n’y a jamais trop de pression sur les épaules. Le cyclo-cross est un sport individuel mais nous sommes toujours tous ensemble dans le bus chaque week-end, il y a des affinités qui se créent, c’est super agréable ! 

Quel est ton athlète favori ? Quelqu’un t’inspire au quotidien ? 

Je n’ai pas forcément un ou une athlète qui m’inspire au quotidien mais j’ai toujours dit que j’admirais Sanne Cant. C’est grâce à elle que j’ai commencé le cyclo-cross, j’ai la chance de la côtoyer régulièrement maintenant et j’ai un énorme respect pour elle. 

Par Maëlle Grossetête