Le Tour de Suisse ne perd pas de temps. Au lendemain du contre-la-montre remporté par Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), les organisateurs font transiter les coureurs par les premiers reliefs. Le peloton tourne pourtant toujours autour de la même ville de Risch-Rotkreuz dans le canton de Zoug, mais que ce parcours est différent de celui de la veille ! Là où le Néerlandais avait filé à près de 54 km/h de moyenne hier, sur les 5,1 kilomètres du tracé, la vitesse sera nettement moins élevée aujourd’hui (44,6 km/h) pour cette première étape en ligne qui n’avantage guère les finisseurs. Le circuit autour de la ville est trop difficile et la dernière escalade placée à moins de 15 kilomètres de l’arrivée ne laisse aucun espoir aux sprinteurs qui devront attendre demain pour espérer glaner un premier bouquet sur cette édition.

La victoire d’étape, ce n’était pas non plus ce que pouvaient raisonnablement espérer Valerio Agnoli (Astana), Cameron Meyer (Orica-GreenEdge), Luka Pibernik (Lampre-Merida) et Jurgen Roelandts (Lotto-Soudal) quand ils se sont lancés à l’avant de la course après une vingtaine de kilomètres. Leur marge de manœuvre est bien trop restreinte pour espérer ce succès. Ce n’est qu’avec une trentaine de secondes d’avance qu’ils abordent la dernière montée en tête. Autant dire que quand le peloton commence à s’agiter, les hommes de tête s’effacent immédiatement.

C’est à croire que ceux que l’on devrait trouver dans les premières positions au classement général dimanche prochain ont déjà des fourmis dans les jambes. Jakob Fuglsang (Astana), Simon Spilak (Team Katusha) et Geraint Thomas (Team Sky) sont les plus remuants au sein d’un peloton réduit comme peau de chagrin. Les trois hommes échappent à la vigilance des autres favoris et prennent quelques centaines de mètres d’avance. Sans coéquipier à ses côtés, Tom Dumoulin n’a d’autre choix que de faire l’effort lui-même pour recoller aux trois fuyards. Il entraîne dans son sillage Julian Arredondo (Trek Factory Racing), Kristijan Durasek (Lampre-Merida), Miguel-Angel Lopez (Astana), Daniel Moreno (Team Katusha) et Thibaut Pinot (FDJ) pour former un groupe de neuf costauds.

De nombreuses attaques secouent ce groupe où l’entente est loin d’être parfaite et qui reste sous la menace de Peter Sagan (Tinkoff-Saxo) repoussé au deuxième échelon de la course. C’est pourtant un de ceux-là qui parviendra à cueillir l’étape. Des neuf, Kristijan Durasek est celui qui possède le palmarès le moins garni. Le Croate, tout de même vainqueur du Tour de Turquie en avril et des Trois Vallées Varésines il y a deux ans, fait l’objet d’une moindre surveillance. Quand il porte son attaque peu après la flamme rouge, personne ne réagit. Sur la ligne, il parvient à préserver quatre secondes d’avance. Elles sont pourtant insuffisantes pour prendre le maillot de leader qui reste sur les épaules de Tom Dumoulin.

Demain, les sprinteurs les plus costauds devraient se départager à Olivone au terme d’une étape qui empruntera le Gotthardpass dans sa première partie.

Classement 2ème étape :

1. Kristijan Durasek (CRO, Lampre-Merida) les 161,1 km en 3h36’52 » (44,6 km/h)
2. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) à 4 sec.
3. Julian Arredondo (COL, Trek Factory Racing) m.t.
4. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) m.t.
5. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) m.t.
6. Simon Spilak (SLO, Team Katusha) m.t.
7. Miguel-Angel Lopez (COL, Astana) m.t.
8. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) m.t.
9. Tom Dumoulin (PBS, Giant-Alpecin) m.t.
10. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff-Saxo) à 14 sec.

Classement général :

1. Tom Dumoulin (PBS, Giant-Alpecin) en 3h42’37 »
2. Geraint Thomas (GBR, Team Sky)  à 7 sec.
3. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) à 11 sec.
4. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) à 14 sec.
5. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff-Saxo) à 15 sec.
6. Steve Morabito (SUI, FDJ) m.t.
7. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) à 16 sec.
8. Kristijan Durasek (CRO, Lampre-Merida) à 18 sec.
9. Bob Jungels (LUX, Trek Factory Racing) à 19 sec.
10. Simon Spilak (SLO, Team Katusha) m.t.