Des outsiders peuvent-ils créer la surprise ?

La liste des favoris pour la victoire finale s’est considérablement raccourcie. Le Giro se jouera-t-il entre Fabio Aru, Alberto Contadror, Richie Porte, Domenico Pozzovivo, Rigoberto Uran et Jurgen Van Den Broeck ? C’est fort probable. Une surprise n’est pourtant pas à exclure. Elle pourrait notamment venir d’Espagne avec Beñat Intxausti (Movistar Team), même si la formation espagnole mise avant tout sur une victoire d’étape. Elle pourrait aussi venir des Pays-Bas où Steven Kruijswijk (Team LottoNL-Jumbo) a mis ses pépins de santé de côté et pourrait enfin confirmer sa 9ème place acquise il y a quatre ans. Voire, pourquoi pas, des Colombiens Darwin Atapuma (BMC Racing Team) et Esteban Chaves (Orica-GreenEdge). Pour les autres, on vous invite à découvrir le point suivant.

Les anciens retrouveront-ils leur passé glorieux ?

Des quatre anciens vainqueurs au départ du Giro, il n’y a guère qu’Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) qui puisse légitimement prétendre à ajouter un nouveau maillot rose à sa collection. Les trois autres, Ivan Basso (Tinkoff-Saxo), Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini) et Ryder Hesjedal (Cannondale-Garmin) ne devraient pas figurer dans la lutte pour le classement général. Le premier s’est d’ailleurs rangé aux côtés de l’Espagnol. Le deuxième, malgré un début de saison convaincant, devrait avant tout miser sur un ou deux gros coups en montagne. Le troisième avance à pas feutrés depuis le début de l’année et ce n’est pas sa 24ème place au Tour de Romandie qui viendra apporter des garanties à une formation Cannondale-Garmin qui a bien du mal pour sa première année d’existence. D’autres anciens comme Franco Pellizotti (Androni-Sidermec) ou Sylvester Szmyd (CCC Sprandi Polkowice) prétendront à quelques accessits.

Comment vont-ils gérer leur premier Grand Tour ?

À l’inverse de tous leurs prestigieux aînés, certains découvriront au Tour d’Italie les joies d’un Grand Tour. La plupart d’entre eux n’ont pas encore fait parler d’eux au niveau professionnel…sauf Ilnur Zakarin (Team Katusha) dont on attend la confirmation sur le Giro de son Tour de Romandie victorieux. Lui aussi vu à son avantage la semaine dernière avec une victoire d’étape à la clé, Stefan Küng est l’un des trois néophytes emmenés par l’équipe BMC Racing Team aux côtés de Silvan Dillier et de Rick Zabel. Parmi les meilleurs grimpeurs, lauréats d’épreuves de référence chez les moins de 23 ans, on gardera un œil sur Ruben Fernandez (Movistar Team), lauréat du Tour de l’Avenir en 2013, sur Louis Vervaeke (Lotto-Soudal), vainqueur de la Ronde de l’Isard et du Tour des Pays de Savoie l’an dernier, voire sur Davide Formolo (Cannondale-Garmin), 2ème du Tour du Val d’Aoste en 2013. Il y avait alors devancé Clément Chevrier (IAM Cycling) qui fait lui aussi son apprentissage d’un Grand Tour sur la course rose.

Que faut-il attendre des coureurs français ?

Chez IAM Cycling, Clément Chevrier pourra notamment compter sur les conseils précieux de Jérôme Pineau, mais devrait se retrouver au service de Sébastian Reichenbach. Pour espérer un résultat personnel chez les Français de l’équipe suisse, il faudra avant tout regarder du côté de Sylvain Chavanel qui a le privilège de posséder un statut d’électron libre. Chez FDJ, seuls les grimpeurs Alexandre Geniez et Kenny Elissonde semblent être en mesure de viser une bonne place au classement général. Au sein de l’équipe Ag2r La Mondiale, Julien Bérard, Axel Domont et Hubert Dupont devraient avant tout épauler Domenico Pozzovivo. Maxime Bouet fera de même pour Rigoberto Uran chez Etixx-Quick Step. Autrement dit, pas sûr que le Giro soit aussi palpitant que l’an dernier côté français quand Pierre Rolland avait pris la 4ème place finale et Nacer Bouhanni remporté trois étapes et le maillot du classement par points.

Qui dominera les emballages massifs ?

L’absence du sprinteur vosgien provoque la mise en place d’une nouvelle hiérarchie du sprint sur ce Tour d’Italie. On sait la course rose surtout propice aux grimpeurs, mais sur cette édition, en théorie, les finisseurs devraient pouvoir s’expliquer à sept reprises. André Greipel (Lotto-Soudal) effectue son retour sur la course qu’il n’a plus disputée depuis 2010 et fait office d’épouvantail. Titre que pourront lui contester Michael Matthews (Orica-GreenEdge), Elia Viviani (Team Sky), Matteo Pelucchi (IAM Cycling), Sacha Modolo (Lampre-Merida), Moreno Hofland (Team LottoNL-Jumbo), Giacomo Nizzolo (Trek Factory Racing) et Luka Mezgec (Giant-Alpecin) voire Sonny Colbrelli, Nicola Ruffoni (Bardiani-CSF), Juan-José Lobato (Movistar Team) et Grega Bole (CCC Sprandi Polkowice). Comme pour le classement général, il ne faudra pas négliger les « vieux », Tom Boonen (Etixx-Quick Step), Francesco Chicchi (Androni-Sidermec) et Alessandro Petacchi (Southeast) qui prendra samedi le départ de son 14ème Giro.