Anthony, vous avez remporté mercredi matin votre troisième victoire d’étape sur le Circuit de la Sarthe. Le fait de jouer à domicile vous donne vraiment des ailes ?
J’aurais aimé gagner chez moi mardi après-midi mais en m’imposant à Angers, c’est un peu comme gagner chez moi. Ma femme et ma fille étaient là à l’arrivée, ce qu’elles n’avaient pas pu faire mardi. Je suis ravi. Le Circuit de la Sarthe me réussit bien car j’y suis motivé et c’est toujours une époque où je suis en forme. C’est pourquoi j’essaie d’engranger les succès ici.

Ca vous tient donc à cœur d’être au départ chaque année ?
Normalement, je n’étais pas prévu au départ, comme je sortais du Tour des Flandres et que je vais faire Paris-Roubaix dimanche. L’équipe estimait que ça faisait beaucoup, mais j’ai insisté pour y aller comme nous n’avions pas de sprinteur, et du coup j’ai fait troisième mardi, premier mercredi. Je pense que l’équipe est contente.

Le Circuit de la Sarthe constitue-t-il selon vous une bonne préparation pour Paris-Roubaix ?
Ca fait peut-être un peu beaucoup mais je vais sans doute lever le pied au fil des jours. J’ai bien conscience que je ne peux pas gagner Paris-Roubaix mais je crois être en mesure d’y faire une place. Et pour cela il faut que je prenne la bonne échappée. A partir de là, on en a vu aller loin. Ce sera mon objectif dimanche. Donc je vais essayer d’avoir du jus pour prendre la bonne échappée.

Qui seront les leaders d’Ag2r La Mondiale sur Paris-Roubaix ?
Nous aurons Lloyd Mondory et Sébastien Hinault. Ils ont montré qu’ils étaient là sur le Tour des Flandres en terminant dans le peloton, respectivement 14ème et 26ème. A titre personnel, je souhaiterais prendre la bonne échappée mais le problème, c’est qu’il y en a 120 qui veulent la prendre ! Les quelques autres sont là pour protéger leurs leaders, lesquels attendront le final. Nous sommes quand même une bonne centaine de coureurs à vouloir prendre l’échappée donc ça va batailler longtemps. On verra bien. Si je ne suis pas dedans, ce n’est pas grave, je ferai de la force.

Un Paris-Roubaix réussi, ce serait quoi ?
Le principal, c’est déjà de rejoindre le vélodrome. Le mieux, bien sûr, serait de faire une place dans les 20 mais je sais que là, c’est un autre niveau. Je suis un petit gabarit donc ça va être difficile pour moi. Paris-Roubaix fait partie des plus belles courses au monde, c’est pourquoi ça me fait plaisir d’en prendre le départ. Paris-Roubaix, le Tour des Flandres, ce sont des monuments.

Quels souvenirs gardez-vous de votre première et unique participation à la reine des classiques ?
Disons que j’avais crevé après la Tranchée d’Arenberg, et comme je n’avais plus de voitures pour me dépanner, j’avais été obligé d’attendre le camion balai. J’ai dû attendre trois quarts d’heure sur le bord de la route et je n’ai pas pu finir la course. Sans quoi j’y serais allé. Le groupe dans lequel j’étais avait été au bout.

Vous avez terminé le Tour des Flandres mais n’avez pas été classé, que vous est-il arrivé ?
Je suis en fait arrivé hors délai pour une ou deux minutes. Du coup, le jury des commissaires ne nous a pas classés, ce que je trouve dommage. Qu’importe ! Dans ma tête, je sais que j’ai terminé le Tour des Flandres et j’espère terminer Paris-Roubaix aussi. Avec Milan-San Remo, ce sont les trois plus belles classiques au monde. Après viennent le Tour de France, le Tour d’Italie, le Tour d’Espagne, où on peut viser une victoire d’étape. D’ailleurs, normalement, je ferai le Giro cette année.

Ressentez-vous une différence à disputer les grandes classiques sous le maillot de l’équipe Ag2r La Mondiale ?
Disons que je sens avoir progressé. Je suis encore mieux pour les sprints, j’ai plus de forces pour le final. Je pense aussi que le collectif Ag2r La Mondiale est plus fort et qu’il apporte aux uns comme aux autres dans le groupe.

Propos recueillis à Angers le 7 avril 2010.