Bradley, comment avez-vous trouvé le contre-la-montre du Dauphiné ?
C’est le chrono le plus dangereux que j’ai fait depuis très longtemps ! Heureusement que j’étais habitué à ce genre de dangers grâce aux chronos de 10 miles qui sont également très dangereux du côté de chez moi.

On vous a vu ému à la fin…
Oui, c’était pas mal d’émotions, c’est le signe que l’entraînement paie. J’étais soulagé, après tout le temps passé à travailler le contre-la-montre, de finalement battre le champion du monde. C’est une réelle satisfaction, quelque chose que je voudrais montrer à mes enfants plus tard. Le Championnat du Monde a été un point de départ pour travailler cela, pour nous.

Pour le Tour, quelle leçon en tirez-vous ?
Il reste six semaines avant le dernier contre-la-montre du Tour. Des garçons comme Cadel Evans ont encore le temps d’arriver en grande forme. C’était pareil l’an dernier sur le Dauphiné et je n’étais pas là. Ensuite, sur le chrono du Tour, il y a le temps de se passer encore beaucoup de choses.

Comment être régulier sur les deux contre-la-montre du Tour de France ?
Il faut tout simplement continuer à travailler. Depuis Paris-Nice, on a un plan d’entraînement. Nous nous sommes toujours entraîné en pensant à juillet. Toutes les courses sont un entraînement pour juillet. La majeure partie du travail a été faite, on est dans une très bonne position. Après le Dauphiné, il faudra rester frais et travailler sur le matériel. Et aujourd’hui, avec Andy Schleck, on a vu que tout pouvait arriver. Il faudra arriver frais mentalement car au niveau du physique c’est bon.

Ce plan d’entraînement en vue de la Grande Boucle, comment est-il construit ?
C’est un plan qui a été établi après les derniers Championnats du Monde. Mes coachs me préparent globalement comme les nageurs s’entraînent. C’est quelque chose qui n’est pas banal dans le cyclisme professionnel. L’objectif est finalement d’être à 95 % en forme toute l’année et au top sur le Tour. C’est mentalement difficile mais je n’ai fait que quatre courses, cela m’offre de longues périodes entre les courses et permet de respecter des blocs d’entraînement ainsi que de préserver une grande fraîcheur mentale.

Votre équipe semble former un bloc autour de vous, comment allez-vous travailler en montagne ?
C’est vrai que quand on regarde le classement de l’étape et le classement général, nous sommes vraiment dans une bonne position. Pour la montagne, nous devons encore discuter de ça. Nous avons encore un peu de temps pour décider. Je ne pense pas que l’on aille dans les échappées afin d’anticiper mais il faudra demander aux directeurs sportifs.

Propos recueillis par Simon Bernard à Bourg-en-Bresse le 7 juin 2012.