Fabio, à l’heure de dresser les bilans du Tour, que peut-on dire de BMC Racing Team ?
Nous sommes satisfaits. On sait que beaucoup attendaient de Cadel Evans qu’il fasse le doublé, mais il a fait le maximum et s’est battu jusqu’à la fin, en dépit de problèmes en montagne dans la dernière semaine. Nous sommes fiers de ce qu’il a fait. Nous terminons avec le maillot blanc de Tejay Van Garderen et deux coureurs dans le Top 10. L’équipe a toujours été devant, elle s’est battue. Nous arrivons à neuf à Paris, et pour nous c’est aussi un motif de satisfaction. Peu sont les équipes à y parvenir.

A quoi imputez-vous la faiblesse de Cadel Evans en dernière semaine ?
Il a eu quelques troubles digestifs. Ce n’est pas grand-chose, c’est surtout lié à la fatigue. Il n’a pas non plus complètement explosé en dernière semaine et a sauvé une place dans le Top 10. Ce sont de petites choses mais la fatigue était importante.

Entre l’éclosion de Tejay Van Garderen et le déclin relatif de Cadel Evans, quelle sera la tactique adoptée l’année prochaine ?
On va voir. Cadel Evans fait toujours partie des projets de l’équipe. Il sera encore avec nous l’année prochaine. Il a déjà gravi trois fois le podium du Tour de France, il va rester le leader. Il aura la priorité, c’est sûr, mais on a le temps d’en reparler. Ce n’est pas maintenant que nous allons définir cela.

Qu’avez-vous pensé de ce Tour de France 2012 ?
C’était étrangement un Tour pour les purs rouleurs, ça n’avait pas été comme ça les années précédentes. Pourquoi pas, si c’est une fois tous les cinq ans. Maintenant j’espère que l’année prochaine le Tour sera plus balancé entre la montagne et les chronos. Ce serait plus spectaculaire et plus ouvert pour beaucoup de coureurs.

Bradley Wiggins aurait-il pu être vaincu par un Alberto Contador ou un Andy Schleck ?
Avec un Tour comme celui de cette année, je pense qu’ils auraient eu autant de mal. Sur un parcours comme ceux des années précédentes, Bradley Wiggins aurait peut-être pu être battu. Mais sur un tel tracé, il était le plus fort.

Qu’attendez-vous de la 100ème édition du Tour de France, en 2013 ?
Je ne me fais pas de souci quant à cela, je suis sûr que les organisateurs vont dessiner un parcours à la hauteur de cet anniversaire. Ce sera spectaculaire, j’en suis certain.

Nous proposons quelques idées pour rendre le Tour plus spectaculaire, justement. Que diriez-vous de rétablir les bonifications aux arrivées ?
J’ai beaucoup aimé l’expérience réalisée cette année au Giro, c’est-à-dire de proposer des bonifications aux arrivées des étapes de plaine et de moyenne montagne mais pas dans les étapes de haute montagne. Ce n’était en plus pas de grandes bonifications : 12 secondes au vainqueur, pas plus. Je trouve que c’est un bon compromis pour tout le monde.

Seriez-vous favorable à moins de contre-la-montre et plus d’arrivées en montagne ?
J’espère toujours un mixe équilibré entre les contre-la-montre individuels et par équipes, et la montagne. C’est difficile de faire un Tour pour tout le monde, n’oublions pas non plus les sprinteurs, mais si on arrive à offrir un terrain d’expression à tous les types de coureurs, c’est le meilleur parcours.

Propos recueillis à Paris le 22 juillet 2012.