Auteur d’une bien belle saison 2009 – victoire d’étape sur Tirreno-Adriatico, au classement général final du Tour de Wallonie, 4ème du Circuit de la Sarthe – tout semble réussir au jeune coureur provençal, Julien El Farès (Cofidis). A l’aube de sa troisième année chez les professionnels, l’ex sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence, qui a plus que jamais foi en son sport, a déjà confirmé tout le bien que pas mal d’observateurs pensaient sur lui. En ce début d’année 2010, il a obtenu un succès d’étape sur le Tour Méditerranéen et un podium sur le très difficile Tour du Haut Var. Celui qui est décrit par Francis Van Londersele comme un grimpeur qui a pris du volume a une grande envie de décrocher une victoire qui marque un palmarès.

Julien, au moment de conclure votre premier Paris-Nice, quelle analyse faites-vous de votre performance ?
Je me sens aujourd’hui un peu fatigué. J’ai eu du mal à supporter le froid qui nous a accompagnés depuis dimanche dernier à Montfort-l’Amaury. J’ai perdu beaucoup d’énergie sur ces étapes-là alors que j’étais arrivé relativement serein au départ. Une confiance sans doute relative à mon début de saison, quand même assez correct. En conséquence, je suis fort déçu de ma course et donc de ma prestation sur ce Paris-Nice.

Vous étiez pourtant cité au départ parmi les outsiders ?
Je n’ai pas eu les sensations que j’aurais voulu avoir. Je suis assez pessimiste sur mes possibilités de renverser la tendance, tant j’ai accusé le coup sur les quatre dernières étapes.

On vous attendait quelque peu à l’offensive sur les étapes de Mende et Aix-en-Provence, sur des routes que vous connaissez sur le bout des ongles…
J’aurais aimé. J’ai peut-être laissé trop d’énergie sur l’étape de Mende. On attendait mieux de moi, j’en ai conscience. J’en suis affecté. Je veux vite retrouver les sensations de février sur les épreuves qui vont venir.

Pour l’heure, y a-t-il mieux à vous concentrer sur un rôle de coéquipier de Rein Taarame, nanti du rôle de leader de l’équipe Cofidis sur ce Paris-Nice ?
C’est vrai qu’en état de ma condition physique actuelle, je vais donner tout ce qu’il me reste afin d’aider Rein, assez bien classé au général. D’où mon intention de faire le maximum afin de l’accompagner le plus loin possible. Ce serait bien qu’il puisse conserver sa place de dixième au général, voire mieux.

Vous n’avez pu faire étalage de vos qualités reconnues d’escaladeur…
Tout cela, comme je l’ai dit précédemment, à cause d’une condition physique très moyenne. Bien que je n’arrive pas à déterminer toutes les causes. Le vélo n’est pas une science exacte. Je la traduis pour l’instant par le froid. Après tout cela, mes meilleures sensations ne sont pas au rendez-vous.

On imagine que vous allez chercher la sélection pour le Tour sur les épreuves des deux mois qui viennent ?
J’en ai pleinement conscience. Ma saison ne se jouera pas que sur ce Paris-Nice. C’est quand même d’abord huit mois de compétition. Une semaine négative ne devrait pas entamer le capital-confiance que l’on m’accorde au sein du groupe. J’ai l’impression d’avoir pas mal marché sur les épreuves précédentes.

Quelle valeur accordez-vous à cette victoire jugée à la hâte sur la route de Saint-Paul-en-Forêt sur le dernier Tour Méditerranéen ?
Je n’ai fait qu’obtempérer à la décision du directeur de la course et disputer un sprint ayant valeur de gain d’étape. Il n’y avait pas lieu d’afficher une joie exubérante sur le podium à l’arrivée prévue initialement. Cela ne restera pas dans ma tête la plus belle de mes victoires, mais une ligne de mon palmarès néanmoins.

Quel va être la suite de votre programme ? Le Circuit de la Sarthe, que vous aviez fini 4ème l’an dernier ?
Mes dirigeants en ont décidé autrement. Je serai aligné sur le Tour de Turquie pour préparer les classiques ardennaises. Au départ un peu une inconnue. Enfin on verra bien comment cela se passera.

On se plaît à croire que vous avez obtenu par vos résultats de 2009 un statut plus affirmé cette année au sein de l’équipe Cofidis ?
C’est vrai que je possède pour l’heure un statut un peu plus affirmé, on va dire. C’est une marque de confiance qui me fait chaud au cœur. Il va falloir justifier tout cela. Je suis habité d’une énorme volonté de confirmer et d’aller chercher le ou les résultats attendus par toute l’équipe. Ma jeunesse permet d’espérer. Je suis encore dans une phase d’apprentissage.

Le fait d’être si près du domicile ici à Peynier vous a-t-il valu la présence de nombreux supporters ?
Le soleil, d’abord, me fait plaisir ! La présence d’amis, de supporters alors que je ne suis pas dans ma meilleure condition, fait chaud au cœur. Des jeunes du club d’Aix sont là, c’est quelque chose de sympa.

Propos recueillis par Jean-François Modery à Peynier le 13 mars 2010.