Laszlo, vous terminez 22ème du contre-la-montre du Championnat du Monde quatre ans après avoir obtenu la médaille d’argent, où situez-vous votre performance ?
Je ne peux pas être déçu puisque j’ai vraiment donné tout ce que j’avais aujourd’hui. Le circuit réclamait beaucoup de force et de puissance. On acquiert cela en participant à un Grand Tour, et je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’en courir un cette année. A partir de là il était difficile d’espérer jouer dans la cour des grands. J’espérais faire quand même dans le Top 15 mais c’est comme cela aujourd’hui. Il y avait pas mal de vent et je n’avais pas assez de puissance pour tirer mon épingle du jeu. N’ayant pas pu prendre part à une course de trois semaines, j’ai essayé d’optimiser ma préparation autrement mais ce n’étais pas suffisant.

Vous avez longtemps joué les premiers rôles (2ème en 2007, 3ème en 2000) lors des Championnats du Monde du contre-la-montre, est-ce difficile à vivre d’être plus au second plan aujourd’hui ?
Non, pas tant que cela. C’est sûr que j’aimerais bien retrouver le niveau que j’avais avant mon accident (NDLR : il s’était fracturé la jambe sur le Tour d’Allemagne en 2008 et avait mis huit mois pour réintégrer le peloton professionnel), qu’apparemment beaucoup de personnes au sein des média semblent avoir vite oublié. J’ai dû beaucoup travailler en rééducation pour retrouver un bon niveau. Avec mon équipe précédente, Katusha, cela n’a pas été facile de rentrer dans les rangs et de répondre rapidement aux objectifs fixés à cause de cet accident. Là je retrouve un peu de sérénité chez Type 1-Sanofi Aventis, qui souhaite vraiment m’aider à retrouver mon meilleur niveau. Cette année j’étais encore un peu limite mais j’espère vraiment que dans le futur ça ira mieux et que je pourrai jouer à nouveau les premiers rôles.

Comment avez-vous trouvé le parcours ?
C’était quasiment tout plat, avec un dénivelé de seulement une quarantaine de mètres sur les deux tours. C’était surtout le vent qui était difficile à gérer. Avec les immeubles qui entouraient la route, il était tantôt plus fort à droite tantôt plus fort à gauche. C’était donc difficile de trouver comment s’abriter du mieux possible et puis il était défavorable la plupart du temps. C’était donc vraiment taillé pour des coureurs très puissants.

C’était particulier de courir ce contre-la-montre en pleine ville ?
On a eu la chance de ne pas avoir de pluie donc ce n’était pas spécialement dangereux. Les routes étaient essentiellement de grands boulevards, même s’il fallait faire attention dans quelques virages, surtout si la route avait été humide. Mais fondamentalement ça n’a pas changé grand-chose. En ville ou pas, tout le monde a le même parcours avec les mêmes difficultés.

C’étaient vos premiers Mondiaux avec le maillot de l’équipe de France, qu’avez ressenti ?
C’était particulier. C’était ma grande première et je pense avoir fait ce qu’il fallait. J’ai été sérieux dans ma préparation et je me suis bien concentré sur cet objectif. Malheureusement il aurait fallu avoir de très bonnes jambes et de grandes sensations pour espérer un meilleur résultat.

Espérez-vous revêtir ce maillot tricolore à nouveau dans les années qui viennent ?
Je l’espère évidemment. Je vais me remettre à travailler très dur pour essayer de le porter à nouveau l’été prochain pour les Jeux Olympiques. Ce sera l’objectif et j’espère que le reste va suivre.

Vous vous verriez sur une marche du podium olympique avec ce maillot ?
Pourquoi pas, on peut toujours rêver. Mais je vais quand même rester sur terre. Pour le moment c’est vraiment trop tôt pour l’imaginer. Je vais finir la saison, rester sérieux et on verra pour la suite.

Justement; quels seront vos objectifs pour cette fin de saison ?
Il me reste encore trois courses : le Tour de Vendée, Paris-Bourges et Paris-Tours. Ce sera une première pour notre équipe de participer à une course organisée par ASO lors de Paris-Tours. Ce sera un véritable objectif, une course très importante pour notre équipe qui souhaite à terme pouvoir participer au Tour de France. On essaie donc de gravir les échelons progressivement pour y arriver.

Et pour la saison prochaine, l’objectif sera de faire un Grand Tour pour se préparer au mieux pour les Jeux Olympiques ?
Ce serait l’idéal, mais pour le moment c’est encore assez flou. Je ne connais même pas encore le programme de course de début de saison. L’équipe est toujours en train de travailler pour la saison prochaine en finissant notamment le recrutement et en organisant les stages. Tout cela prend vraiment du temps, donc c’est trop tôt pour parler des objectifs de la saison prochaine, d’autant plus qu’il y a encore cette saison à finir.

Propos recueillis par Sylvain Chanzy à Copenhague le 21 septembre 2011.