Dimitri, vous veniez aux Championnats du Monde avec des ambitions de Top 10, vous êtes au final très loin du compte, 42ème à 5’51 », comment expliquez-vous cette contre-performance ?
Je ne sais pas vraiment si on peut appeler cela une contre-performance. Aujourd’hui c’était un circuit où il fallait beaucoup de force et il m’en manquait. Mais je n’ai rien à regretter. Il fallait venir avec de grandes ambitions. Malheureusement aujourd’hui tout n’a pas fonctionné comme je le voulais.

Vous aviez été pourtant assez performant sur le contre-la-montre de la Vuelta (17ème final). Vous n’avez pas réussi à maintenir votre forme jusqu’à aujourd’hui ?
Non, je pense que la forme est encore là. J’ai travaillé à cela depuis la fin de la Vuelta. Malheureusement, le chrono ça ne se passe pas toujours comme on veut et aujourd’hui c’était difficile pour moi. C’était un contre-la-montre où il fallait beaucoup de puissance et il m’en a manqué. Mais je ne suis pas déçu même si je suis loin de mon objectif de départ. La saison n’est pas finie, et je vais maintenant me tourner vers la fin de saison.

La sélection de Laurent Jalabert et notamment votre présence sur le contre-la-montre avait été critiquée, cela vous a-t-il déstabilisé ?
Non, pas du tout. Il y a toujours beaucoup de gens qui critiquent et c’est très facile de le faire quand on est de l’extérieur. Aujourd’hui il fallait des coureurs motivés pour venir sur ce contre-la-montre. Malheureusement il n’y en avait pas ou alors ils ne se sont pas fait connaître. Tant pis. Maintenant, celui qui critique, il n’avait qu’à venir à ma place et peut-être qu’il aurait été champion du monde.

Est-ce qu’à un moment vous ne vous êtes pas mis trop de pression pour justement prouver que ces critiques étaient infondées ?
Non, je ne me suis pas mis de pression. Vous savez, je n’ai rien à prouver à personne. Laurent Jalabert avait fait sa sélection. Il m’a contacté en sortant de la Vuelta et j’étais motivé. Malheureusement, les choses ne marchent pas toujours comme on a envie. Au final, le résultat n’est peut-être pas là mais l’envie était présente. Maintenant, les gens qui n’étaient pas là pourront toujours critiquer mais personne ne me connaît vraiment.

Comment avez-vous trouvé le circuit ?
Paradoxalement, il m’a plutôt plu. Quand vous avez de la force et de la puissance, c’est vraiment un circuit parfait pour s’exprimer. Il était taillé pour les vrais spécialistes capables d’emmener de gros braquets.

Qu’est-ce que vous avez pensé du concept de faire courir le contre-la-montre des Mondiaux en plein centre-ville ? Y avait-il plus d’engouement ?
Non, malheureusement, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas grand-monde sur le circuit. Peut-être que le public arrivera plutôt pour la fin de course. Mais c’est vraiment bien, ça change de d’habitude. Parfois on a vu des circuits en campagne un peu plus dangereux. Ici tout est bien sécurisé, on peut rouler sans réfléchir et embrayer.

Vous avez eu une saison un peu difficile, quel bilan vous en tirez ?
C’est vrai que c’était une saison très difficile. Mais ceux qui critiquent ne savent pas tout et notamment les blessures et les chutes que dont j’ai été victime. Mon début de saison a été difficile à cause d’un virus. Après il y a eu la chute de Paris-Camembert. C’est sûr que cela n’a pas été un bon début de saison, certainement même le pire de ma carrière. Mais bon, le but maintenant est de bien finir la saison, pour justement rebondir l’an prochain en réalisant de bonnes performances.

Justement, quels seront vos objectifs pour la saison prochaine ?
Je ne sais pas. Pour le moment je pense d’abord à bien finir celle-ci puis me reposer après une saison très difficile, aussi bien sur le plan psychologique que physique. Pour le reste on verra l’an prochain.

Propos recueillis par Sylvain Chanzy à Copenhague le 21 septembre 2010.