Luke, à l’issue du Tour de France, on ne peut qu’imaginer vos ambitions largement dépassées ?
Nous nous étions présentés au départ du Tour de France à Düsseldorf avec l’espoir et l’ambition de remporter une étape. On l’a fait deux fois avec Warren Barguil et deux fois avec Michael Matthews, qui ramènent chacun leur maillot distinctif à Paris : le maillot à pois pour Warren, qui termine en plus dans le Top 10 du classement général, et le maillot vert pour Michael. C’est bien plus que ce que nous espérions et nous en sommes forcément réjouis !

Dirirez-vous que Warren Barguil peut devenir aux yeux du grand public l’héritier de Richard Virenque ?
Il en prend le chemin. C’est en tout cas un coureur offensif, qui aime passer à l’attaque, et qui ne cède pas à la pression. A partir du moment où il a retrouvé de bonnes jambes en première semaine, nous l’avons senti plus serein, plus détendu aussi. Il est reparti à l’attaque dans la deuxième semaine et ça a marché.

Warren Barguil sera-t-il toujours dans le Team Sunweb la saison prochaine ?
Il est encore sous contrat avec nous pour la saison à venir. D’un point de vue managérial, il m’a vraiment impressionné. C’est un grand coureur et on fera en sorte de le soutenir aussi bien que possible. Warren court dans une équipe étrangère et je crois aussi que ça a aidé à son développement. Il avait beaucoup moins de pression au départ du Tour que s’il avait porté le maillot d’une équipe française. On ne lui a pas mis non plus de pression quant au classement général. Il a pu tester ses jambes et se relever quand ça devenait trop dur. Je pense que c’est cette liberté de courir qui lui a réussi sur ce Tour.

L’imaginiez-vous réaliser un Tour de France aussi extraordinaire ?
Il était au plus haut niveau qu’on l’ait vu jusqu’à présent. C’est ma deuxième saison dans l’équipe mais je ne l’avais jamais vu exceller à ce point. Il a vraiment été super fort.

De son côté, Michael Matthews a amplement validé la confiance que vous lui aviez accordée en l’engageant en début de saison ?
Complètement ! On l’avait aligné sur ce Tour avec l’espoir qu’il gagne une étape et il repart avec deux bouquets et le maillot vert. Le contrat est largement rempli et nous sommes vraiment heureux. C’est un coureur extraordinaire qui possède un talent incroyable. Il grimpe bien et on l’a vu défendre le maillot à pois de Warren en sprintant en haut des cols lorsqu’il était échappé. C’est à mes yeux l’un des meilleurs coureurs du peloton.

Quelle équipe alignerez-vous sur la Vuelta, qui partira de France dans un peu plus de trois semaines ?
Nous aurons Wilco Kelderman pour leader au classement général. Avec un groupe construit autour de lui dans cet objectif. Wilco a une revanche à prendre après le Giro, qu’il a dû abandonner après une chute causée par une moto garée sur le bord de la route. Vu la forme qu’il affichait alors, je pense qu’il aurait pu rentrer dans le Top 10. Il n’a quasiment plus couru depuis mais je suis sûr qu’il sera au top pour le Tour d’Espagne.