Marcel, il y avait beaucoup de pression sur vous aujourd’hui, comment l’avez-vous gérée ?
C’est vrai qu’il y avait beaucoup de pression sur moi, surtout avant le Grand Départ à Leeds. Ce n’est pas seulement que j’avais gagné la première étape destinée également aux sprinteurs l’an passé à Bastia, mais parce que cette étape d’Harrogate semblait taillée pour moi. Je suis heureux de répéter cet exploit. Ce n’était pas fait. C’est toujours difficile de réitérer ce genre de victoire. Je m’attendais à un sprint plus nerveux mais c’était beaucoup plus décontracté que l’année dernière en Corse !

Comment situez-vous votre niveau par rapport aux autres sprinteurs ?
Mon avantage aujourd’hui a été d’avoir une bonne équipe, je suis très reconnaissant envers mes coéquipiers. Dans un sens, nous avons pu faire ce que nous voulions. Nous avons contrôlé les choses dans le final. J’ai fait confiance à mon équipe, j’avais bien préparé mon sprint, j’ai pu accélérer exactement comme je le voulais, ça c’est presque passé trop facilement. Il y a eu la chute de Mark Cavendish, il aurait été dans la bagarre sans cela. Nous avons aussi eu une part de chance.

Cette victoire au pays de Mark Cavendish revêt-elle plus d’importance ?
Mon but n’a jamais été de battre Mark Cavendish mais de gagner la première étape du Tour. Je l’ai atteint, ça me rend incroyablement fier. Nous avons eu énormément de pression, c’est difficile de répéter une victoire. Le parcours n’était pas évident mais l’équipe m’a énormément soutenu.

Ce parcours, vous l’aviez justement reconnu, qu’en avez-vous pensé en situation de course ?
J’avais une autre opinion de cette étape après ma reconnaissance. J’ai fait la reco sous le mauvais temps, je n’avas pas les mêmes jambes, c’était très différent. Contrôler la course était plus facile avec le beau temps. Et j’étais bien dans les montées.

Vous sentez-vous plus fort que l’an passé ?
Je me sens en très grande forme. La course a été difficile aujourd’hui mais pas assez pour lâcher des coureurs dans les côtes. Beaucoup ont pu s’accrocher dans le peloton. Il était important de tenir bon pour garder de la force pour le sprint. Il y avait en outre beaucoup de monde sur les routes, et des gens pas toujours disciplinés, ce qui a engendré une source de stress supplémentaire. Nous sommes très contents d’avoir du monde au bord des routes, mais c’est aussi une cause de chute…

Demain, ce sera une autre affaire entre York et Sheffield…
Je ne crois pas que je pourrai défendre le maillot jaune demain. J’ai reconnu cette deuxième étape également. Il va falloir monter des bosses assez raides, ce n’est absolument pas fait pour moi. Je ne porterai sans doute le maillot qu’une seule journée cette fois encore, mais je vais savourer chaque seconde.

Propos recueillis à Harrogate le 5 juillet 2014.