Marco, souvent placé, peu gagnant, qu’est-ce qui vous avait manqué jusqu’alors pour gagner ?
Je crois que cette année, j’ai une confiance en moi qui est bien plus grande que par le passé. Et le fait d’être marié depuis septembre m’a rendu plus fort. Depuis le mariage, je suis plus serein, plus tranquille, car j’ai une personne spéciale à mes côtés. J’ai une plus grande envie de faire des sacrifices et ça me réussit. Cela s’est vu aux Mondiaux, par exemple, où j’ai pu tout donner pour la sélection. Je veux vraiment remercier ma famille qui tient une part essentielle dans ma réussite.

La défaite de l’an dernier, 2ème derrière Greg Van Avermaet sur cette même avenue de Grammont, vous a-t-elle aidé ?
Sûrement qu’il restait quelque chose en moi, de la déception d’être passé si près. Aux 3 kilomètres, j’y ai pensé. Je ne voulais pas refaire la même erreur. Les occasions de gagner ce genre de course sont rares. Alors j’ai cherché à tout calculer, j’ai appliqué ce que j’ai retenu de ma défaite de l’an passé, je savais que je pouvais gagner.

Qu’avez-vous justement appris l’an dernier ?
Ce n’est pas tant du sprint que j’ai appris, mais plus encore des kilomètres qui l’ont précédé. L’an dernier, j’avais beaucoup travaillé afin de permettre à l’échappée d’aller au bout. Cette année, j’ai préféré prendre le risque d’être rattrapé plutôt que de faire 2ème. Je ne veux pas dire que j’étais tranquille, mais presque.

Quelle était la répartition des rôles avec Björn Leukemans ?
L’équipe a pris le départ avec deux leaders : Björn Leukemans et moi-même. Nous avons démontré, ces dernières semaines, que notre condition était bonne. Et l’équipe dans son ensemble réussit bien en ce moment. Je veux d’ailleurs remercier tous mes équipiers. Ils ont tout donné pour maintenir l’écart en-deçà des quatre minutes, avec les hommes de tête, pendant la première partie de course. Le peu de vent était favorable à l’échappée, et l’équipe a fait ce qu’il fallait pour arriver dans le final dans les conditions voulues.

Laurens De Vreese, finalement 2ème, n’était pas content de votre sprint, qu’avez-vous à lui dire ?
Je ne sais pas, je n’ai pas vu ce qu’il s’est passé. Je pensais seulement à la ligne d’arrivée. Ce que je sais, c’est que la route était suffisamment large, il y avait de la place pour tout le monde.

Avez-vous eu peur du retour de John Degenkolb ?
Sans radio, je ne savais pas exactement où il se trouvait. J’avais vu sur l’ardoise un groupe à 15 secondes et le peloton à 35 secondes. Je savais que si Degenkolb, Blythe ou Bouhanni revenaient, alors je ne pouvais plus rien faire. Mais la route était mouillée, avec un enchaînement de virages et de contre-virages, et cela nous a permis de tenir. Quand j’ai vu qu’il nous restait 30 secondes à la fin, j’ai su qu’on tiendrait.

Vous êtes à l’aise sur de nombreux terrains, quel genre de coureur êtes-vous ?
Je pense être un coureur assez complet. Je suis quelqu’un d’honnête et je réussis à comprendre si c’est trop dur pour moi. Alors, si je sais que le profil ne me convient pas, je ne vais pas hésiter à me mettre au service de mes coéquipiers. Donc j’amène parfois des sprints, ou je bouche des trous. Reste que si je suis vraiment en bonne forme, je suis fait pour les courses d’un jour.

Comment vous sentez-vous chez Vacansoleil-DCM ?
Je me sens vraiment bien. Je fais partie de l’équipe depuis qu’elle est née. Je veux vraiment remercier Daan Luijkx, le manager, qui m’a fait confiance il y a quelques années alors que mes résultats n’étaient pas excellents. Cette équipe, c’est comme une grande famille, avec une mentalité différente de celle qu’ont les équipes italiennes. Il n’y a pas autant de pression. Je n’ai vraiment aucun regret sur mon choix.

Propos recueillis à Tours par Simon Bernard le 7 octobre 2012.