Pierrick, vous voilà avec un nouveau maillot, une nouvelle équipe, et donc de nouvelles ambitions ?
L’objectif est de démarrer sur de bonnes bases, d’être déjà compétitif dès le début pour ensuite pouvoir peaufiner ma préparation pour Paris-Nice. Comme chaque année, je vais commencer avec l’Etoile de Bessèges.

Vous évoluerez à nouveau en 2ème division cette année, cela change-t-il quelque chose ?
Non, j’y suis maintenant habitué. Nous étions déjà en 2ème division l’an passé avec Bbox Bouygues Telecom. Ca ne nous a pas empêchés de gagner de belles courses. Après, ça se fera en fonction du programme. Mais je pense que cette rétrogradation va motiver et booster tout le monde. C’est ce que j’ai remarqué depuis décembre. Tout le monde a envie de bien faire et prouver qu’on a notre place en 1ère division.

Vous avez longtemps attendu avant d’annoncer votre décision de signer à la FDJ, comment avez-vous géré la période d’incertitude qui régnait au-dessus de l’équipe Bbox Bouygues Telecom ?
Je suis un coureur qui n’a couru que dans deux équipes, celle-ci est ma troisième. Je suis resté cinq ans au Crédit Agricole, six ans chez Bouygues Telecom. J’ai 32 ans, je me rapproche au fil des saisons de la fin de ma carrière, mine de rien, et je voulais trouver une équipe au sein de laquelle je finirais sans doute ma carrière. J’ai beaucoup réfléchi. J’ai mis un petit peu de temps mais ce sera peut-être ma dernière équipe donc je voulais prendre la bonne décision.

Qu’est-ce qui a pesé dans cette décision ?
Au fond de moi, je savais très bien que c’était l’équipe où j’allais aller. Depuis fin août déjà, je savais que ma destination était à la FDJ. J’avais bien sûr des propositions ailleurs mais je voulais rester en France et travailler avec certaines personnes pour m’aider à progresser. Avec Frédéric Grappe notamment, j’apprends à changer mes méthodes d’entraînement. Ca va me permettre de trouver d’autres ambitions pour leur prouver qu’ils ne se sont pas trompés sur le recrutement, et j’espère gagner de belles courses avec eux.

Comment vous situez-vous au sein d’une équipe dont la moyenne d’âge est de 26 ans ?
Disons que j’avais aussi envie d’aider les jeunes. L’oreillette est appelée à disparaître et je peux leur apprendre à courir sans, à se concentrer sur la course, sur le road-book, comme j’ai appris à le faire. L’oreillette, je la mets aussi, mais j’ai toujours gagné sans.

L’expérience étrangère ne vous intéressait pas ?
Non, ce n’était pas mon objectif. Je veux gagner de belles courses avec une équipe française et prendre du plaisir avec les jeunes, savourer les victoires avec eux en pouvant les aider à gagner.

Vous êtes issu d’une région où le bon vivre signifie quelque chose. Aimez-vous que l’on dise de vous que vous êtes un coureur de terroir ?
Finalement, oui, car je suis peut-être un coureur à l’ancienne. J’aime les choses simples, le vélo est un sport simple. Certains essaient de le compliquer mais ça doit rester quelque chose de simple. Le vélo, c’est la première chose que l’on apprend quand on est jeune, c’est aussi la première chose que l’on veut apprendre.

Vous parliez de votre collaboration avec Frédéric Grappe, qu’avez-vous changé au niveau de votre entraînement ?
En décembre, Frédéric Grappe m’a laissé faire ma préparation habituelle. Nous n’avons pas plus communiqué que cela. Le principal était de faire des kilomètres, il n’y avait pas forcément de spécifique à faire. Mais on a discuté au cours du stage, il m’a dit qu’il trouvait du changement dans l’équipe, qu’il sentait du potentiel comme il n’en avait jamais senti. Au stage de Toulon, j’ai employé le SRM, un capteur de puissance, qui permet de repartir sur de bonnes bases. J’avais perdu certaines choses, donc j’essaie de travailler des choses avec lui pour pouvoir travailler correctement. Avec Frédéric Grappe, j’apprends aussi à travailler avec le SRM car je m’entraîne généralement aux sensations, ce qui a du bon et du mauvais. Je lui fais donc partager mes sensations et il va me dire ce qu’il faut faire.

Quel sera votre programme sportif de début de saison ?
J’attaque avec l’Etoile de Bessèges, puis ce sera le Tour du Haut Var, un stage avant les Boucles du Sud-Ardèche pour préparer Paris-Nice.

Le Championnat de France à Boulogne-sur-Mer, là où vous aviez été chercher le titre en 2005, sera forcément un rendez-vous important…
Oui, autant à titre personnel que pour l’équipe. Cette année nous avons les moyens de pouvoir ramener ce maillot tricolore et nous allons le faire ! Il y a d’autres courses avant, bien sûr, mais la pression augmentera à mesure que l’on s’approchera du Championnat de France. D’abord, il nous faudra prouver que nous sommes une bonne équipe pour gagner de belles courses et nous ferons tout pour.

Propos recueillis à Paris le 18 janvier 2011.