Il a quitté la Française des Jeux pour retrouver un peu de fraîcheur et donner un nouvel élan à sa carrière chez Saur-Sojasun. A 30 ans, Sébastien Joly est l’une des nouvelles figures de proue du groupe sportif dirigé par Stéphane Heulot. Vainqueur du Tour du Limousin en 2005, lauréat de Paris-Camembert en 2007, le Drômois souhaite renouer avec ses qualités de puncheur pour retrouver les sommets sur des courses qui lui correspondent bien. Il y a trois ans, il s’était notamment mis en avant sur les routes de Paris-Nice en terminant 12ème à l’arrivée finale à Nice. Il avait ensuite terminé 8ème du Critérium International. C’est sur ce genre de courses difficiles qu’il faudra guetter une performance de Sébastien Joly, investi de la mission de mener sa nouvelle équipe à la gagne dans le but de décrocher une invitation pour le prochain Tour de France.

Sébastien, à l’aube de la nouvelle saison, dans quel état physique vous estimez-vous ?
Bien, dans le bon timing. J’ai passé un bon hiver avec une préparation commencée début novembre. Je me suis entraîné en novembre et décembre et j’ai fait un petit break de trois jours début janvier de façon à pouvoir assimiler un petit peu ces deux mois de préparation. J’ai été un peu embêté par les conditions climatiques, mais vu qu’il s’agissait plus d’entretien, j’ai comblé le manque de route par du VTT, du home-trainer et de la marche avec bâtons dans la neige. J’ai pu m’entretenir et garder la condition.

Avez-vous changé des choses dans votre préparation vis-à-vis des années précédentes ?
Non, globalement, ça reste une préparation classique avec une base de foncier comme chaque année. La seule différence, c’est que je me suis recentré davantage sur mes qualités naturelles. Pendant trois-quatre ans, à la Française des Jeux, j’ai pas mal bossé la moyenne montagne, et même la montagne, pour essayer de progresser à ce niveau-là. Ca m’a réussi parfois mais bien souvent c’est resté un domaine bien particulier pour moi. J’ai préféré me recentrer sur mes qualités naturelles de puncheur. Plutôt que de travailler sur de longues bosses, j’ai roulé dans les collines pour retrouver mon explosivité et travailler cela.

Bénéficiez-vous d’un entraîneur ou votre expérience vous suffit-elle ?
Jusqu’à présent, je travaillais avec Frédéric Grappe à la Française des Jeux. En arrivant chez Saur-Sojasun, je pensais continuer ma collaboration avec Fred. Mais c’était quand même assez compliqué dans le sens où lui était à la Française des Jeux et moi chez Saur. Enormément de choses sont faites en interne chez Saur, lesquelles sont un petit peu confidentielles. C’était compliqué de travailler avec un entraîneur externe, ne pouvant pas lui expliquer tout ce qui était fait en termes de performance au sein de l’équipe. J’ai décidé de stopper ma collaboration en restant amis. Je travaille maintenant avec Jean-Baptiste Quiclet, un élève de Fred Grappe.

Quels sont vos premiers sentiments dans votre nouvelle équipe ?
Ca me fait du bien dans le sens où j’entame ma onzième année professionnelle. J’avais besoin d’un renouveau et c’est ce qui m’a motivé à intégrer l’équipe Saur. J’avais besoin de fraîcheur après quatre années passées à la Française. J’y ai beaucoup appris mais il était temps de changer un peu. C’est comme dans tous les corps de métier. Pour se relancer, on a besoin de changer. Ce changement a été bénéfique pour moi et j’en suis très heureux. Chez Saur, énormément de choses sont faites en termes de performance et de recherche. Ils approfondissent pas mal de choses et c’est très intéressant.

Sentiez-vous que cette équipe possédait une telle dynamique en interne ?
Ce qui se voyait visuellement, c’est qu’étant en continentale l’année dernière, l’équipe avait déjà un niveau de pro continentale. Elle évoluait sportivement une catégorie au-dessus de ce qu’elle était administrativement. On voyait qu’elle mettait tout en œuvre pour être à 100 %, et c’est ce 100 % qui m’a plu. C’est ce qui m’a décidé.

Vous êtes issu d’une belle région, où l’environnement est primordial. Le discours de Saur et de Sojasun vous séduit-il ?
Tout à fait. Je suis aussi un adepte du VTT, je suis très souvent dans la nature. Ce côté nature, bio, c’est bien et c’est dans l’ère du temps. Ce n’est pas une mode parce qu’une mode, ça passe. C’est un mode de vie qu’il va falloir que nous ayons tous maintenant à plus ou moins court terme. Je trouve ça bien qu’un effort soit fait de ce côté-là.

Quel va être le programme de début de saison ?
Pour ma part, ce sera l’Etoile de Bessèges, le Tour du Haut Var, les Boucles du Sud-Ardèche et Paris-Nice. En Ardèche, j’évoluerai à domicile dans le sens où je suis né là-bas. C’est toujours un petit plus. Maintenant, toutes les autres courses me conviennent bien aussi. Ce sont des courses pour puncheurs, des courses difficiles, qui me plaisent. Ce qui m’a motivé à venir chez Saur, c’est aussi le calendrier. Quand j’étais en équipe ProTour, j’avais des courses très axées au niveau continental. Je n’étais pas spécialement friand des courses ProTour. La continentale pro, c’est la catégorie dans laquelle je me sens bien, avec un programme français, et peut-être plus de courses qu’en ProTour.

Propos recueillis à Paris le 12 janvier 2010.